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Accueil > Parcours de soins > Le numérique prend ses quartiers dans les formations de santé

Le numérique prend ses quartiers dans les formations de santé

Le numérique a fait son entrée, en cette rentrée 2024, dans le programme des formations initiales en santé. Au vu de l’évolution rapide du numérique en santé, qui imprègne déjà le quotidien des soignants, les facultés tentent de s’adapter au mieux pour se saisir de cette thématique transversale. 

Par Clarisse Treilles. Publié le 08 octobre 2024 à 16h33 - Mis à jour le 08 octobre 2024 à 16h33
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En cette rentrée 2024, la santé numérique devient obligatoire dans le programme du premier cycle des études de santé, qui regroupe les trois premières années. 28 heures et 2 crédits ECTS (le système de points pour valider des unités d’enseignement, ndlr) au compteur : voilà ce que pèse cette matière nouvelle, dont le référentiel socle et transversal diffusé par le ministère de la Santé a défini cinq grandes thématiques : les données de santé, la cybersécurité, la communication, les outils numériques, ainsi que la télésanté.

Nouveau programme, nouvelles règles

L’objectif est d’harmoniser l’enseignement du numérique en santé en formation initiale pour commencer le plus tôt possible à acculturer les futurs professionnels de santé. La démarche visée est “une sensibilisation au numérique” avec des “contenus très généralistes”, partage à mind Health le Pr Olivier Palombi, doyen de la Faculté de Médecine de Grenoble, coresponsable du pôle Numérique & Formation de la Conférence des Doyens des facultés de Médecine. Dans un contexte où le numérique évolue rapidement, la durée des études est un facteur à prendre en compte. “Nous formons des soignants qui ne seront autonomes professionnellement qu’après plus de 10 ans d’études”, insiste-t-il.

TENDANCE 2024 – Les professionnels de santé formés au numérique

Des initiatives dans les territoires

Pr Olivier Palombi, doyen de la Faculté de Médecine de Grenoble

L’appel à manifestation d’intérêt “Compétences et Métiers d’Avenir” (AMI CMA), opéré dans le cadre de France 2030 pour une durée de 5 ans, a permis le financement de cette réforme au sein des universités. Des universités ont candidaté aux vagues successives afin de déployer des moyens humains et matériels attendus. La première saison de l’AMI CMA de décembre 2021 à mars 2023 a notamment permis de financer 116 projets (dispositifs de formation), la deuxième saison de l’AMI CMA ayant quant à elle débuté en mai 2023 (cf. encadré). Cet appel à manifestation d’intérêt a par exemple contribué à hauteur de 4 millions d’euros au projet “DigiHealth Paris Cité” de l’Université Paris Cité. Ce projet vise à construire des modules tout au long des cursus universitaires, ainsi qu’une mise en pratique via la simulation et des stages sur le terrain. 

Sur le volet de la certification, un dispositif Pix+Professionnels de santé a été mis en place à l’échelle nationale pour s’assurer d’un seuil de compétences acquises par les étudiants et les professionnels. Il met l’accent sur ce que les professionnels doivent connaître du numérique de manière générale, et le numérique en santé en particulier. Ce dispositif remplace le C2i niveau 2 “métiers de la santé”, qui existait dans toutes les formations en licence sur l’usage des outils informatiques. Thierry Moulin, neurologue et professeur de neurologie à l’Université de Franche-Comté, a travaillé avec le ministère de la Santé sur la mise en place de la formation à la santé numérique dans les études de santé. Il indique à mind Health que ce dispositif d’évaluation sera bel et bien appliqué au sein de l’UFR Santé de Besançon dont il est le doyen, mais que ce mode d’examen ne remplacera pas systématiquement les modalités de contrôle de connaissances choisies par les établissements.

Le numérique au service de la pédagogie : la mission de l’UNESS

Le Pr Olivier Palombi est aussi vice-président de l’UNESS (université numérique en santé et sport). Cet opérateur fournit une plateforme partagée et mutualisée à l’échelle nationale pour les formations en santé. Il réunit 43 universités adhérentes. Sous l’égide des conférences des Doyens, l’UNESS entend déposer un projet d’ampleur national dans le cadre de la vague en cours de l’AMI CMA, destinée aux troisième cycle de médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique et infirmier en pratique avancée (IPA). L’UNESS, qui s’était jusqu’à présent tenue à l’écart de ce dispositif, entend défendre un projet ambitieux et collectif. Pour Olivier Palombi, il s’agit du signal que “le sujet du numérique concerne toutes les filières de formation en santé et qu’une mobilisation coordonnée prend tout son sens en particulier dans une approche interdisciplinaire”.

Le chantier numérique est toujours en cours

La réforme du premier cycle qui s’achève laisse place à un chantier toujours en cours sur les formations numériques en 2ème (externat) et 3e (internat) cycles. “Nous travaillons actuellement sur le versant des spécialités en santé numérique au sein des différents cursus, comme la médecine, la pharmacie ou encore la maïeutique. Nous renforçons aussi le programme de deuxième cycle pour les infirmières en pratique avancée, ainsi que les kinésithérapeutes” détaille le doyen de l’UFR Santé de Besançon. Ces chantiers devraient être appliqués à la rentrée 2025.

Jusqu’à présent, le numérique était abordé à des degrés variables selon les spécialités. Pour le 3ème cycle, par exemple, “chaque spécialité décline à sa façon les compétences attendues, avec plus ou moins d’efficacité” constate Olivier Palombi. Les facultés et les UFR de médecine ne sont pas les plus en retard en la matière. Thierry Moulin souligne que “les deux items “santé numérique” et “télésanté” reprennent, pour la réforme du deuxième cycle, des éléments qui seront validants pour les étudiants qui passent le diplôme d’État de docteur en médecine et les ECOS (Examens Cliniques Objectifs Structurés)”. Il ajoute qu’un enseignement transversal universitaire pour les troisièmes cycles de médecine, en télésanté et santé numérique toujours, a également été mis en place, “reprenant les bases générales”.

À la recherche d’enseignants qualifiés

Dr Guillaume Marchand, Psychiatre, Médecin du sommeil, Chef de Clinique au Centre du Sommeil et de la Vigilance – Hôtel-Dieu (AP-HP)

L’introduction du numérique dans les cursus universitaires implique une évolution du corps enseignant. Si les recrutements s’organisent au niveau des régions, Thierry Moulin observe une asymétrie en fonction des spécialités. “Il y a aujourd’hui beaucoup d’enseignants de terrain qui ont répondu à ces appels à manifestation. Ils ont acquis, comme moi, une expérience du numérique ou de la médecine distanciée au fil des années. Il faut aujourd’hui davantage formaliser le recrutement des enseignants au niveau des spécialités. On voit par exemple qu’en médecine, la sous-section 4604 “Biostatistiques, informatique Médicale et technologies de communication” du Conseil national des universités (CNU) est un peu plus en avance sur ces sujets. Toutefois, les formations ne dépendent pas que de ce CNU. Elles incluent celles et ceux qui s’intéressent à la télémédecine et à la télésanté, qu’ils viennent du monde de la gériatrie, de la cardiologie, ou encore de la physiologie, de la radiologie et de bien d’autres” constate ce dernier.

L’appétence pour la e-santé demeure un critère prédominant chez les enseignants. “Cela fait plus de dix ans que j’explore la santé numérique, en ayant vécu les cycles d’engouement et de sédimentation des innovations. Je me suis proposé en tant qu’enseignant sur un thème où je me sentais le plus légitime à intervenir après mon expérience dans l’évaluation des applications et objets connectés” témoignait à mind Health le Dr Guillaume Marchand, psychiatre et médecin du sommeil à l’AP-HP, chargé depuis cette année d’un cours sur les dispositifs médicaux et objets connectés à l’Université Paris-Santé. 

Des profils pluridisciplinaires

Au-delà de l’appétence pour le sujet, Thierry Moulin insiste aussi sur l’importance de recruter des profils pluridisciplinaires, qui couvrent notamment les sciences humaines. “Il faut absolument inclure le regard croisé des sciences humaines (droit, psychologie, philosophie) dans l’enseignement. La relation à l’autre est modifiée par le numérique, et non pas les connaissances médicales en tant que telles, dit-il. L’un des points saillants de ce nouveau programme dédié au numérique en santé concerne le RGPD, les règles d’éthique et de déontologie.”

Pour souligner la vision pluridisciplinaire du numérique en santé, des exercices de simulations pluriprofessionnelles seront organisés cette année à Besançon. “Ces séances seront l’occasion d’apprendre aux étudiants à travailler les uns avec les autres via les outils numériques. Nous allons suivre de près les interactions que cela entraîne. Les simulations couvriront par exemple des scénarios de téléconsultation ou de télésoin entre un étudiant pharmacien, une infirmière en maison de santé pluriprofessionnelle ou un médecin. Chacun est un maillon de ce dispositif. L’objectif est aussi de montrer l’intérêt d’améliorer le service rendu au patient” explique le doyen. 

Comment parler d’IA ?

Au-delà de la simulation, l’introduction de la santé numérique dans les programmes de formation implique de se familiariser dans une certaine mesure avec le fonctionnement de technologies de pointe. L’arrivée des algorithmes d’intelligence artificielle dans les soins courants, par exemple, interroge les connaissances intrinsèques attendues chez un médecin. Enseigner l’IA n’est donc pas une mince affaire. “Je m’interroge encore sur la manière la plus pertinente d’enseigner l’IA. C’est pourtant un sujet que je connais. Il y a des aspects fantasmés dans l’IA”, reconnaît Olivier Palombi. Tel que le programme universitaire est conçu, les enjeux de l’IA seront enseignés à la marge dans une partie du programme consacrée à l’exploitation des données de santé pour l’évaluation, la recherche et l’innovation. 

 Intelligence artificielle : comment les biais influencent les modèles en santé ?

Après les connaissances théoriques, la prise en main des technologies semble être le parent pauvre de ces formations. Olivier Palombi observe que les outils d’IA – et les services numériques au sens large – sont pour l’heure absents des facultés. “En tant que structure de formation de service public, nous n’avons pas les moyens suffisants pour acheter des services numériques innovants, dit-il. Par exemple, lorsque nous formons les étudiants aux consultations, nous n’avons pas les moyens au sein de nos établissements de leur proposer des outils d’IA. Il faudrait imaginer de nouveaux types de partenariats avec les industriels pour sortir d’une logique de rentabilité commerciale. Comment les universitaires peuvent former au numérique s’ils n’ont pas accès à cet univers ?”

Former les professionnels de demain 

S’il est difficile de placer le curseur sur l’importance à donner au numérique et aux technologies associées dans les programmes de formation, des réévaluations à mi-parcours seront organisées pour réajuster les attentes et les moyens mis en œuvre par les universités. “Notre priorité est de former avant tout de bons futurs médecins et soignants” assure Olivier Palombi. “Aujourd’hui, le problème majeur que rencontrent les patients n’est pas la qualité des soins, mais l’accès aux soins et l’accompagnement. Le numérique peut permettre de renforcer leur autonomie, à condition qu’ils y aient correctement accès” ajoute-t-il.

Selon Thierry Moulin, la médecine “distanciée”, comme il la qualifie, doit garder “les mêmes règles” que celles appliquées lors des consultations physiques. “Cela reste avant tout une interaction humaine. L’enjeu de la formation est de montrer cela aux étudiants de santé, afin d’éviter, plus tard, un usage abusif de la médecine distanciée dans les soins” souligne cet ex-président de la Société française de télémédecine.

Clarisse Treilles
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