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Accueil > Industrie > Pierre Mezeray (Roche Diagnostics France) : “Il faut appliquer les mêmes standards aux algorithmes cliniques qu’aux marqueurs classiques”

Pierre Mezeray (Roche Diagnostics France) : “Il faut appliquer les mêmes standards aux algorithmes cliniques qu’aux marqueurs classiques”

De sa récente initiative avec Gustave Roussy pour monter une filière de biopsie liquide en France à ses actions menées dans le diagnostic in vitro, Roche Diagnostics France veut faciliter l’accès à l’innovation dans le parcours patient. Pierre Mezeray, directeur exécutif, Transformation en Santé et Solutions Diagnostiques, est revenu pour mind Health sur la stratégie de la filiale.

Par Clarisse Treilles. Publié le 12 novembre 2024 à 22h42 - Mis à jour le 13 novembre 2024 à 10h54
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Pouvez-vous détailler votre position chez Roche Diagnostics France ?

Je suis directeur exécutif pour la transformation en santé et les solutions diagnostiques. Ces deux sujets sont des piliers de notre stratégie au sein de Roche Diagnostics France. Le premier volet consacré à la transformation en santé interroge la manière dont l’accès à l’innovation est intégré au sein du système de santé. Nous cherchons à tirer le meilleur de ces innovations en santé, de l’accès aux soins jusqu’à la réalisation d’études médico-économiques.

Sur le deuxième volet qui concerne les solutions diagnostiques, je travaille sur un large portefeuille allant des instruments de mesure et des plateformes automatisés au sein de nos laboratoires, qui permettent de produire des centaines de milliers de tests par an en France, jusqu’aux solutions numériques qui apportent de l’innovation médicale et qui sont déployés sur les plateformes. Les solutions innovantes peuvent être classées dans trois catégories : les solutions qui couvrent l’infrastructure digitale, celles qui concernent l’usage des données à des fins d’efficience opérationnelle et les solutions algorithmiques, notamment d’aide à la décision. Enfin, la gestion du diabète et des capteurs de mesure du glucose sont aussi inclus dans mon périmètre d’activité. 

En d’autres termes, mon rôle est transversal, couvrant l’innovation en tant que telle et son déploiement dans la pratique pour le plus grand nombre.

Où placez-vous les priorités stratégiques en matière d’innovation ? 

La priorité de Roche Diagnostics France porte sur les innovations en matière de solutions diagnostiques. En France, trois questions se posent : Comment la valeur médicale de l’innovation peut être apportée sur le marché ? Comment travailler sur l’accès des territoires à l’innovation, depuis les grands centres hospitaliers jusqu’aux populations les plus éloignées du système de santé ? Comment contribuer à l’amélioration de l’orchestration des parcours patients ?

Plusieurs actions viennent se greffer à ces trois principaux enjeux. Nous disposons notamment de multiples leviers que nous pouvons mettre à disposition de nos partenaires et de nos clients pour repenser les parcours patients, afin de les rendre plus efficaces et de proposer des diagnostics plus rapides. Le partenariat récent avec Gustave Roussy [sur le déploiement à plus large échelle de la biopsie liquide, ndlr] illustre, par exemple, la façon dont l’innovation contribue au plus grand nombre.

Cette stratégie est déployée dans quatre aires thérapeutiques dans lesquelles nous sommes actifs, à savoir l’oncologie, la cardiologie, les maladies infectieuses et la neurologie. 

Quelles sont les problématiques que vous rencontrez pour développer les algorithmes d’aide à la décision clinique ?

Les algorithmes d’aide à la décision clinique font partie des grandes thématiques sur lesquelles nous sommes en discussion. Roche Diagnostics est notamment en partenariat avec les HCL pour explorer la valeur médicale des algorithmes. Leur déploiement soulève beaucoup de questions. Comment obtenir la preuve de leur valeur ? Quelle est leur valeur ajoutée ? Qui doit y avoir accès ? In fine, il s’agit de comprendre comment ces algorithmes s’intègrent dans des parcours patients pour éclairer la prise de décision du professionnel de santé au bon moment.

Quelle est la nature de votre partenariat avec les HCL précisément ?

Ce partenariat a été mis en place il y a un an et demi environ. Il est très transversal et offre l’opportunité aux équipes R&D et médicales de Roche et des HCL, recouvrant les quatre aires thérapeutiques définies, de se rencontrer. L’objectif est de co-créer des algorithmes d’aide à la décision et d’explorer leur mise en pratique avec les médecins, pour étudier la manière dont ils les interprètent, au travers de la plateforme navify notamment. 

Au sujet de la plateforme navify, à quel stade de déploiement en êtes-vous et quel est son taux de pénétration sur les marchés ?

Nous avons une base d’algorithmes déjà disponibles aux Etats-Unis et Europe au travers de la plateforme navify Algorithm Suite. Huit algorithmes marqués CE sont disponibles à date sur cette plateforme. Certains algorithmes ont déjà démontré une grande valeur médicale, à l’instar de GAAD, qui s’inscrit dans un panel de solutions autour du foie, ou de ColonFlag, dédié à l’identification précoce des risques du cancer du côlon. L’objectif est de prouver la valeur médicale de ces outils en condition réelle par rapport aux technologies déjà existantes.

Quelle méthodologie allez-vous appliquer pour calculer la valeur médico-économique des algorithmes et de l’intelligence artificielle ?

En tant qu’industriel, nous avons à cœur d’appliquer les mêmes standards de qualité et d’exigence aux algorithmes cliniques qu’aux marqueurs classiques. Pour appliquer cela, ColonFlag est un exemple d’algorithme étudié au sein de la Filière Intelligence Artificielle et Cancers (FIAC) pour comprendre les bénéfices et définir la meilleure manière de contrôler l’outil pour en maximiser les opportunités. Après les bénéfices, il faut également déterminer les cas d’application. En tant qu’industriel, lorsque nous nous intéressons à des nouveaux biomarqueurs, nous travaillons avec les professionnels pour en comprendre la biologie et flécher les bons traitements. Ce score d’explicabilité doit aussi pouvoir être analysé avec les solutions d’IA. L’explicabilité n’est pas une mince affaire, les algorithmes qui sortiront dans trois ou quatre années devraient être encore plus difficiles à expliquer que ceux d’aujourd’hui.

Roche Diagnostics planche sur un outil de suivi des maladies chroniques

Les études cliniques sont encore souvent légères quand il est question d’IA…

Chez Roche Diagnostics, nous avons mis sur le marché nos premiers algorithmes courant 2021-2022. Aujourd’hui, nous n’en sommes qu’au stade de la démonstration de la valeur et de l’explicabilité. Il faut accepter que ce travail prenne du temps, comme celui consacré à la démonstration de la pertinence d’un nouveau biomarqueur.

Mais on peut noter des développements positifs en France, notamment dans le contexte de RHIN 2.0 [Le décret RIHN (Référentiel des actes Innovants Hors Nomenclature) fixe les conditions de prise en charge des actes innovants de biologie ou d’anatomopathologie hors nomenclatures, ndlr]. Le fait qu’il soit possible d’avoir la même approche pour démontrer la valeur médico-économique aussi bien d’un biomarqueur innovant que d’un DMN, cela va dans la bonne direction. Le fait d’avoir un système de financement pour recourir à des tests en vie réelle va aussi dans la bonne direction.

Nous constatons que les algorithmes en pathologie digitale sont plutôt bien avancés. Dans ce domaine, Roche, ou des partenaires comme Owkin, définissent les standards pour démontrer la valeur de ces algorithmes. Même si la standardisation et la structuration des mécanismes autour de l’accès à l’innovation sont très pertinentes, il reste toutefois des choses à améliorer. Aujourd’hui, très peu d’acteurs ont mis en place le même niveau d’essai clinique sur leurs algorithmes qu’ils ne l’ont fait sur des biomarqueurs. Cet écart devrait peu à peu s’effacer. Grâce à toutes les données disponibles, il est possible d’évaluer rétrospectivement la valeur de ces algorithmes. Cela peut être intéressant, pour la HAS par exemple, pour réévaluer la pertinence clinique des algorithmes, même si cela ne remplacera jamais le test en vie réelle. Le RIHN 2.0, par son mécanisme, devrait être une très bonne brique pour aller plus loin.

Il faut rester vigilant quant au rythme d’innovation. Il faut que les mécanismes mis en place soient en capacité d’adopter le même rythme que les start-up et scale-up pour encourager un écosystème innovant et pérenne.

Comme Roche Diagnostics travaille avec cet écosystème de l’innovation ?

Nous avons intégré dans notre stratégie le fait que les mêmes règles ne puissent pas être appliquées dans le domaine du digital et dans le laboratoire. Nous avons donc mis en place différents modèles en fonction des domaines dans lesquels nous travaillons. La Navify Algorithm Suite est un bon exemple. Cette plateforme est un écosystème en soi, qui accueille à ce jour huit algorithmes, développés à la fois par Roche et nos partenaires, et qui respectent le même niveau de qualité et de règles.

Au sein de notre écosystème en pathologie digitale, nous adoptons aussi cette approche, en nous épaulant de partenaires tels qu’Owkin, PathAI et DiaDeep, afin d’apporter aux professionnels de santé les solutions les plus pertinentes du marché.

Par ailleurs, quand on regarde le système cobas pulse [solution de mesure de la glycémie hors laboratoire, ndlr], cet instrument permet aussi de travailler à l’hôpital avec l’écosystème de start-up afin de mettre à disposition des infirmières des applications qui vont au-delà de la fonctionnalité d’origine, intégrant par exemple un capteur pour prendre en photo des plaies et analyser leur taux de cicatrisation ou bien mesurer des marqueurs de l’urine. Nous réalisons ce travail avec des start-up françaises dans la mesure où chaque marché est unique.

Quelle est votre politique concernant les bases de données qui alimentent vos projets chez Roche ?

La question, pour nous, est toujours la suivante : A-t-on besoin de s’intégrer à une base centralisée, comme le SI de l’hôpital ou du laboratoire ou doit-on choisir seulement les données les plus pertinentes pour mener le cas d’usage ? Nous avons tendance à nous diriger vers la solution la plus simple, afin de minimiser les redondances en termes d’intégration mais aussi les coûts pour le système de santé.

Aujourd’hui, en fonction des cas d’usage, nous allons donc soit nous intégrer au niveau du laboratoire et du centre hospitalier, soit considérer une base de référence plus large, comme le SNDS, avec laquelle nous pouvons obtenir des réponses aux questions que nous nous posent sur les besoins de la population française vis-à-vis de l’innovation en santé, et ce, sur plusieurs aires thérapeutiques.

Comment définiriez-vous la stratégie du “Point of Care” chez Roche ? Comment cela s’illustre à travers le rachat de LumiraDx ?

Dans l’industrie du diagnostic in vitro, deux tendances se forment. Il y a d’un côté la stratégie qui consiste à centraliser les analyses, ce qui permet de générer des économies pour le système de santé et des économies de coûts à travers la fourniture de milliers de résultats. De l’autre côté, il peut être intéressant de mettre en place quand c’est nécessaire des solutions diagnostiques décentralisées au plus près des patients. Il y a certaines pathologies pour lesquelles le test décentralisé a beaucoup de valeur, lorsque le patient rencontre notamment des difficultés pour se déplacer. Au sein de Roche Diagnostics, ces tests décentralisés – qu’il s’agisse de tests à vocation diagnostique ou orientés vers la biologie décentralisée – sont réunis sous l’appellation Point of Care.  

Chez Roche Diagnostics, nous disposons d’un certain nombre de technologies Point of Care dans notre portefeuille, dont LumiraDx, qui s’inscrit dans une stratégie monde pour couvrir le parcours patient. La technologie de LumiraDx offre une transversalité intéressante, à travers de multiples sous-technologies en chimie clinique, immunologie notamment. Jusqu’à présent, les technologies fonctionnaient relativement en silos. 

Le marché des tests décentralisés se structure dans certains pays, comme en Allemagne et en Suisse, où ces instruments sont déployés chez les professionnels de santé sur le territoire. En France, ce marché reste limité, plutôt dominé par une logique centralisatrice. 

Il faut bien avoir en tête cependant que tous les tests n’ont pas vocation à être faits de manière décentralisée. Comme pour les algorithmes, il faut analyser la valeur médico-économique sous-jacente. Ces tests décentralisés ne sont pas nécessairement réalisés par des professionnels du diagnostic, ce qui tend à rendre le contrôle qualité plus complexe qu’en laboratoire. Toutefois, travailler sur ces deux stratégies pourrait contribuer à réduire les manques de personnels de santé et d’accès aux diagnostics dans certains territoires.

Biographie de Pierre Mézeray 

Au sein de Roche Diagnostics France : 
Depuis octobre 2023 : Directeur exécutif, Transformation en Santé et Solutions Diagnostiques

Au sein de Roche Diagnostics (Suisse) :
Novembre 2021 – Septembre 2023 : (Global) Head of Market Development, Roche Information Solutions
Septembre 2019 – Novembre 2021 : Divisional Stratagy Manager and a.i. Roche Information Solutions Strategy Lead
Mars 2018 – Août 2019 : Product Manager Digital Health 
Avril 2017 – Août 2019 : Centralised and Point of Care Diagnostics Solutions – Strategy and Porfolio Manager

2014 – 2017 : Senior Strategy Consultant chez Monitor Deloitte

Chiffres clés de Roche Diagnostics France

  • Filiale française de distribution des activités diagnostiques du groupe Roche
  • Année de création : 1991
  • Siège social : Meylan (Isère)
  • Nombre de salariés : 806 à fin octobre – incluant 38 alternants
  • CA 2023 : 393 M€ (Source : Rapport RSE Roche en France 2023)
  • Dans le monde, 29 milliards de tests sont réalisés avec les produits de diagnostic Roche chaque année (Source : Rapport RSE Roche en France 2023)
Clarisse Treilles
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