Accueil > Industrie > [Info mind Health] Butterfly Therapeutics en liquidation judiciaire [Info mind Health] Butterfly Therapeutics en liquidation judiciaire Le Tribunal de commerce de Laval a confirmé le 14 mars la liquidation de Butterfly Therapeutics. Créée en 2011, la société, anciennement dénommée l’Effet Papillon, a développé Bliss DTx, une solution de sédation numérique. Étienne Lepoutre, son directeur général, a donné à mind Health des éléments de contexte concernant cette liquidation. Par Coralie Baumard. Publié le 18 mars 2025 à 17h34 - Mis à jour le 08 avril 2025 à 12h38 Ressources Le Tribunal de commerce de Laval a rendu le 14 mars son jugement concernant la liquidation de la société Butterfly Therapeutics. Créée en 2011 par Mélanie Péron, la société anciennement dénommée l’Effet Papillon, a développé la solution de sédation numérique Bliss DTx. Dispositif médical CE de classe I, Bliss DTx s’appuyait sur la réalité virtuelle et l’audio pour réduire la douleur et l’anxiété des patients, notamment lors de soins chirurgicaux. Des offres de reprise successivement rejetées Une procédure de redressement judiciaire avait été ouverte le 4 décembre 2024. Le Tribunal avait fixé la date de dépôt des offres de reprise au 12 janvier 2025. Trois offres de reprise avaient été déposées. La première émanait d’un groupe d’actionnaires de Butterfly Therapeutics (CKL Holding, Huby Holding, ballas invest, JEC, George André, Manuel Eymeri et Philippe Crespo), la deuxième de l’entreprise de services du numérique Groupe Genious et la troisième d’HypnoVR spécialisée dans le développement de thérapies digitales associant hypnose médicale et réalité virtuelle pour la gestion de la douleur et de l’anxiété. En octobre 2023, HypnoVR avait annoncé le rachat de la société belge Oncomfort, ayant conçu une solution de sédation numérique combinant la réalité virtuelle et l’hypnose médicale. Le Tribunal a accordé deux délais successifs aux candidats afin de recevoir des offres amélioratives. Le 10 février dernier, le Tribunal a déclaré irrecevables les offres du Groupe Genious et de la société HypnoVR, car ces derniers n’ont pas consigné le prix de cession et ne se sont pas présentés pour soutenir leurs offres. Le Tribunal a également rejeté l’offre de reprise présentée par les actionnaires de Butterfly Therapeutics. Ces derniers ont transmis une nouvelle offre le 14 février au Tribunal qui l’a rejetée et également déclaré irrecevable l’offre déposée par Gill Van Herzele et Guillaume de Quatrebarbes, deux salariés de la société. La liquidation judiciaire de droit commun a été prononcée le 24 février. Le Tribunal a autorisé la poursuite de l’activité jusqu’au 14 mars 2025 et renvoyé l’examen d’un plan de cession au 12 mars. Le 14 mars, le Tribunal a rejeté l’offre de reprise de Gill Van Herzele, qui s’engageait à reprendre à la société avec deux de ses huit salariés, pour un prix de 84 000 €. La liquidation est donc actée. L’échec d’une levée de fonds Une liquidation surprenante alors que les indicateurs semblaient au vert pour la société. Bliss DTx, la solution de Butterfly Therapeutics, était commercialisée depuis 2018. En novembre 2023, la société avait signé un partenariat avec le laboratoire Viatris pour promouvoir Bliss DTx auprès des établissements hospitaliers et des médecins. Le mois suivant, Butterfly avait annoncé l’acquisition de la solution Endocare de la société Lucine dédiée à la prise en charge des douleurs chroniques des patientes atteintes d’endométriose. Fin novembre 2023, Lucine avait fait l’objet d’une liquidation judiciaire. “Nous étions présents en France dans plus d’une centaine d’hôpitaux, nous allions ouvrir plusieurs marchés à l’étranger grâce à notre partenaire et nous avions dépassé les 100 000 patients traités”, indique Étienne Lepoutre, directeur général de Butterfly Therapeutics. L’entreprise avait également déposé un dossier, en août 2024, afin d’obtenir pour prise en charge anticipée numérique (PECAN) de Bliss DTx. “Nous avions lancé une étude clinique pour démontrer l’efficacité de notre solution avec sept centres, trois privés et quatre publics, le CHU d’Amiens, le CHU d’Angers, le CHU de Limoges, L’IGR, la clinique de l’Anjou à Angers, l’hôpital du Confluent à Nantes, et la Clinique de L’Union à Toulouse. Nous étions lauréats du dispositif de Bpifrance “Evaluation du bénéfice médical et / ou économique des dispositifs médicaux économiques”, cette étude était donc financée”, détaille Étienne Lepoutre. Pour financer ces nouvelles étapes, la start-up, non encore rentable, avait entamé une nouvelle levée de fonds. En juin 2023, elle avait déjà réalisé une levée de près d’un million d’euros à laquelle avaient participé vingt-cinq business angels spécialistes de la santé. “En septembre 2024, un processus de levée de fonds était en cours avec nos associés et investisseurs du tour précédent afin d’assurer le développement de l’entreprise pour les deux ou trois prochaines années. Le montant était de l’ordre de 1,5 million d’euros”, précise Étienne Lepoutre. Selon des sources concordantes, si la somme avait été réunie, les associés et investisseurs n’ont pas réussi à s’entendre sur les termes de l’accord avec la fondatrice et actionnaire majoritaire. Les négociations se sont prolongées durant plusieurs mois sans aboutir. En décembre 2024, Butterfly Therapeutics s’est déclarée en cessation de paiement. Contactée par mind Health, Mélanie Péron n’a pas répondu à nos sollicitations Coralie Baumard confidentielsLiquidation judiciaireréalité virtuellestart-upThérapies numériques Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind