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Accueil > Industrie > Trump 2, 100 jours après : quel impact pour les acteurs français de la healthtech ?

Trump 2, 100 jours après : quel impact pour les acteurs français de la healthtech ?

Le 47e président des États-Unis a, depuis son investiture le 20 janvier dernier, rebattu les cartes du contexte géopolitique, commercial et même scientifique, tel que nous le connaissions. Ce bouleversement aura forcément - et a déjà - un impact sur les acteurs français de la healthtech. Nous avons cherché à le mesurer, dans le contexte nébuleux de décisions politiques aussi erratiques que brutales.

Par Romain Bonfillon. Publié le 29 avril 2025 à 23h25 - Mis à jour le 02 mai 2025 à 11h09
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Alors que la deuxième administration Trump approche de son 100e jour, le monde économique et financier semble méconnaissable. Même si les rétropédalages récents du 47e président des États-Unis, face à la panique des places boursières, témoigne d’un timide retour à l’orthodoxie économique, jamais Washington n’avait érigé de telles barrières douanières depuis les années 1930. Dans ce chaos, les acteurs français de la healthtech suspendent leurs prises de décisions. Entre attentisme et sidération, ils semblent surtout craindre les foudres d’une administration américaine, dont les changements de cap rendent périlleux tout exercice de prospective ou repositionnement stratégique. Comment les acteurs français de la medtech et du médicament pourraient réagir à ce nouveau contexte politico-économique ? 

Les medtech retiennent leur souffle

Dans un communiqué daté du 4 avril dernier, l’organisation professionnelle représentative des acteurs du dispositif médical, le Snitem, a dit “avoir pris connaissance avec la plus grande attention et préoccupation des annonces inacceptables du président américain Donald Trump sur les augmentations des droits de douane concernant un grand nombre de produits ou composants”. Reçue le 3 avril à l’Elysée, Laurence Comte-Arassus, présidente du Snitem, s’est dit “en parfait accord avec les souhaits d’Emmanuel Macron” [qui a appelé les entreprises françaises à suspendre leurs investissements aux États-Unis le temps de la négociation, ndlr] et réclame une action au niveau de l’Union européenne. Difficile cependant de savoir quel type d’action ou contremesure l’UE et les fabricants de dispositifs pourraient décider de prendre. L’heure est pour l’instant à l’analyse d’impact. Un travail rendu difficile par “la très grande hétérogénéité des composants entrant dans la fabrication des dispositifs médicaux” et par “des flux entre l’Europe et les États-Unis extrêmement complexes, indépendamment de la taille et de la nationalité des entreprises”, souligne le Snitem.

Le sujet, indéniablement, est sensible. Les acteurs ayant accepté de répondre à nos questions (une dizaine d’entreprises ont été sollicitées, deux seulement ont accepté de répondre) ne se disent pas inquiets pour le moment. “Nous n’avons pas d’impact réel pour l’instant. Nous sommes dans l’attentisme. Quelles mesures seront réellement mises en œuvre? Il ne faut pas avoir de réaction trop hâtive face à une incertitude mouvante, ni faire de spéculation”, témoigne Matthieu Leclerc-Chalvet, directeur général de Therapixel, éditeur français de logiciels spécialisé en IA appliquée à l’imagerie médicale (qui a signé cette année un accord de partenariat avec le réseau américain de centres Onesite Women’s Health pour déployer sa solution MammoScreen).

Quantum Surgical,  qui développe des solutions robotisées pour le traitement des tumeurs abdominales, fait également partie des sociétés françaises du DM désormais bien implantées aux États-Unis. Son robot Epione a commencé à se déployer outre-Atlantique il y a deux ans. “La situation politico-économique n’a pas d’impact important en ce qui nous concerne, confie Bertin Nahum, cofondateur et dirigeant de Quantum Surgical à mind Health. Le premier impact que l’on commence à ressentir est réglementaire, au niveau de la FDA. Donald Trump a largement taillé dans ses effectifs et nous avons constaté que les interlocuteurs que nous avions, dans le cadre de nos procédures réglementaires, avaient disparu. On pressent que cela risque d’avoir un impact demain. Cela mettra vraisemblablement beaucoup plus de temps pour obtenir les certifications.” Sur la question des droits de douane, le CEO de la medtech ne semble pas s’inquiéter. “Pour nous, les choses sont relativement claires : ces droits de douane seront répercutés automatiquement sur le prix de la machine. Un peu comme dans le secteur du luxe, la décision d’achat ne se fait pas véritablement sur le prix. Lorsqu’on a convaincu un hôpital, des équipes médicales du bien-fondé de notre technologie, de sa capacité à traiter les patients de manière plus efficace, le coût d’acquisition de la machine est intégré dans le budget de l’hôpital et ce n’est pas une hausse de 15 ou 20 % du prix qui va dissuader les acheteurs”.

Au-delà des droits de douane se pose la question de la politique de promotion des dispositifs médicaux “made in USA” – en particulier ceux, de plus en plus nombreux, qui intègrent de l’IA – que le 47e président américain pourrait mettre en œuvre dans les prochains mois. Début avril, le Bureau de la gestion et du budget de la Maison Blanche (OMB) a publié deux mémos visant à clarifier les lignes directrices concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle par les agences fédérales ainsi que dans les marchés publics fédéraux. Le premier demande notamment de privilégier les produits d’IA développés aux États-Unis. Si ces lignes directrices étaient suivies, elles pourraient donc avoir des conséquences pour la vingtaine d’entreprises françaises proposant des dispositifs médicaux intégrant de l’IA et qui ont obtenu une autorisation de mise sur le marché de la FDA.

Les industriels du médicament donnent des gages

Le président américain a annoncé le 2 avril 2025 (jour qu’il a qualifié de “jour de la libération”) une hausse des droits de douane sur la majorité des produits importés. Étaient notamment concernés la Chine (+34 %) et l’Union européenne (+20 %) jusqu’à ce que, par un executive order du 9 avril 2025, Donald Trump décide de les suspendre pour 90 jours (jusqu’au 9 juillet 2025). Pendant la période actuelle, un droit de douane additionnel de 10 % s’applique aux États-Unis sur les importations de l’UE, à l’exception de certains produits, parmi lesquels les médicaments. Mais combien de temps cette exemption va-t-elle durer ? 

L’administration Trump a révélé le 14 avril qu’une enquête sur les implications des importations pharmaceutiques pour la sécurité nationale avait été lancée début avril. En vertu de l’article 232 du Trade Expansion Act de 1962, le président américain peut imposer des restrictions commerciales, telles que des taxes douanières, s’il estime qu’une menace est identifiée. Le département du commerce, en charge de cette enquête, examinera des sujets tels que la demande de produits pharmaceutiques aux États-Unis, le rôle des chaînes d’approvisionnement étrangères et la possibilité pour les pays étrangers d’utiliser comme des armes leur contrôle sur l’approvisionnement pharmaceutique. Un rapport d’enquête doit être remis au président Donald Trump dans 270 jours. Cette enquête pourrait être utile au président américain pour justifier des droits de douane pérennes, analyse le média américain Fierce Pharma. C’est en effet en vertu du même article 232 que Donald Trump a justifié ses droits de douane de 25% sur l’acier, l’aluminium et l’industrie automobile. 

Pour l’heure, les industriels du médicament ne savent pas quels droits de douane s’appliqueront sur les médicaments importés aux États-Unis. La décision de l’exécutif américain doit être connue dans les prochains mois. Cependant, des indices existent : au cours des derniers mois, Trump a menacé à plusieurs reprises de fixer “à 25 % ou plus” les droits de douane sur les produits pharmaceutiques. 

Vers un exode des investissements ?

Cette stratégie de la peur, destinée aussi stratégiquement à pousser les big pharmas à investir massivement dans la production sur le sol américain semble bien fonctionner : le 22 avril dernier le laboratoire suisse Roche a annoncé qu’il investira 50 Mds $ aux États-Unis sur les cinq prochaines années ; Novartis a promis le 10 avril d’investir 23 Mds $, après Johnson & Johnson en mars (55 Mds $ sur 4 ans) et Eli Lilly fin février (27 Mds $). Une façon pour ces acteurs de préparer l’avenir et de donner des gages à Washington. Stratégiques, ces investissements permettent aussi aux principaux laboratoires européens de mettre la pression sur la Commission européenne. 

L’European Federation of Pharmaceutical Industries and Associations (EFPIA), à laquelle appartient le Leem, a ainsi averti le 8 avril la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qu’environ 16,5 Mds € (18 Mds $) d’investissements biopharmaceutiques dans les 27 pays de l’UE pourraient être menacés au cours des trois prochains mois, à moins que l’Europe n’apporte “un changement politique rapide et radical”. Selon l’EFPIA, ce sont même jusqu’à 103,2 Mds $ de dépenses de R&D qui pourraient quitter l’Europe entre 2025 et 2029 (soit 113 Mds $ sur les 164,8 Mds $ de dépenses totales prévues pour cette période).

Trois jours plus tard, le 11 avril, c’était au tour de dirigeants de 32 groupes pharmaceutiques européens (parmi lesquels le français Sanofi et le britannique GSK) d’adresser une lettre à Ursula von der Leyen, pour lui demander de prendre rapidement des mesures renforçant l’attractivité du secteur. Sinon, ce sera “l’exode”, menacent-ils.

Le difficile exercice de la prospective

Difficile de se livrer dans ce contexte à l’exercice de la prospective. Les cabinets de conseil que nous avons contactés n’ont d’ailleurs pas souhaité répondre à nos questions, jugeant le contexte “trop mouvant et incertain” et préférant “ne pas tomber dans du spéculatif.”

Marion Auzeric, associée au cabinet Nextep Health

Une étude du cabinet de conseil en santé Nextep Health nous renseigne sur l’état d’esprit actuel de la healthtech. Cette étude, rendue publique le 29 avril, a été menée entre le 11 février et le 15 avril dernier sur un échantillon de 72 décideurs en santé, à la fois des industriels du médicament (50 %), des acteurs du dispositif (30 %) et des dirigeants de biotech et d’entreprises en santé numérique (20%). À noter que la moitié des répondants sont issus de multinationales, 20% issus de start-up ou TPE et 20% dirigent des PME/ETI. La perception qu’ont ces acteurs de l’évolution du secteur de la santé pour l’année à venir manifeste leur inquiétude : ils attribuent en moyenne la note de 5,6 sur une échelle de 0 à 10, allant de la vision la plus pessimiste à la plus optimiste. “Cette note témoigne de leur attentisme, les répondants ont du mal à se positionner”, analyse Marion Auzeric, associée au cabinet Nextep et conductrice de l’étude. Autre enseignement intéressant : les enjeux économiques arrivent en tête de la préoccupation des personnes interrogées, devant les enjeux politiques et réglementaires et très loin derrière apparaissent les enjeux environnementaux et sociétaux et les enjeux scientifiques et technologiques. Faut-il y voir une conséquence des annonces brutales de Donald Trump ? L’analyse par items permet d’y voir plus clair. Les personnes interrogées devaient établir, parmi une liste de 17 items, le top 5 de ce qu’ils estiment être les risques les plus importants pour l’année à venir. Ainsi, le risque géopolitique apparaît dès la troisième place. Il semble d’ailleurs plus préoccuper (avec 10 points d’écart) les acteurs de la pharma que ceux du dispositif médical. 

“Point intéressant, complète Marion Auzeric, les personnes ayant répondu au baromètre avant le 2 avril (date d’annonce par Donald Trump des droits de douane), un répondant sur 3 avait coché le “risque géopolitique” comme faisant partie de leur top 5 des principaux enjeux. Après le 2 avril, cette proportion est passée à près d’un répondant sur deux”.

Droits de douane : qui est concerné ?

Le 17 avril dernier, Business France, la Douane française et la Direction générale du Trésor organisaient un webinaire intitulé “Nouvelles mesures douanières américaines : quels impacts pour vos exportations vers les États-Unis ?”. Ce dernier, qui a rassemblé plus de 1000 participants, a permis de faire le point sur tous les dispositifs d’information et de soutien aux entreprises françaises, potentiellement concernées par ces droits de douane. On y apprend que le ministère de l’Économie a créé une page dédiée aux droits de douane américains, qui permet de savoir quels sont les produits concernés par les taxes douanières américaines, quand est-ce que ces dernières entrent en vigueur et quels produits seront potentiellement concernés par les contre-mesures européennes ?  Le portail de la direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) rassemble également de précieuses informations mises à jour sur les droits de douane, selon les typologies de produits, et fournit une liste de contacts et sites utiles pour accompagner les entreprises françaises, quel que soit leur secteur. Portée par le Commission européenne, la plateforme Access2markets de la DG TRADE permet quant à elle aux entreprises françaises de savoir si leur produit est concerné par les droits additionnels américains entrés en vigueur le 12 mars 2025, en rentrant le code nomenclature de leur produit.

Romain Bonfillon
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