Doctolib : des comptes dans le rouge en 2024 malgré un net rebond

Pour la première fois en douze ans, Doctolib a publié, le 29 avril dernier, ses résultats pour l’année 2024. Les comptes de l’éditeur de logiciel sont encore dans le rouge malgré un net rebond qui laisse entrevoir des perspectives meilleures cette année. Dans un communiqué, l’éditeur de logiciel déclare des pertes à 53,8 M€ l’an passé, contre un résultat opérationnel de -87,1 M€ en 2023. 

Doctolib, qui a vu ses ventes augmenter de 22,5% en 2024 avec un revenu annuel récurrent qui atteint 348 M€, vise la rentabilité “dans quelques mois”. “Nous sommes entrés dans une phase de croissance profitable” indique la licorne dans son communiqué. 

Acteur incontournable en France de la prise de rendez-vous en ligne, Doctolib est aussi commercialisé dans quelques pays voisins (Allemagne, Italie et Pays-Bas). L’Allemagne, où la licorne tricolore est implantée depuis 2016, a généré l’an passé 60 M€, soit “un peu moins de 20% de ses revenus”, précise la société. Son deuxième marché le plus important n’a pas encore atteint le point d’inflexion, car selon Doctolib, il représente “28% des nouveaux revenus engrangés au 1er trimestre 2025”.

Cap sur l’innovation

Doctolib met le cap sur la technologie dans ses opérations financières, en réinvestissant “près de 60% de (ses) revenus dans l’innovation, la qualité de (ses) solutions et la sécurité” déclare-t-elle. En 2024, “près de 115 M€” avaient été investis en R&D, dont “une bonne partie sur l’IA”, qui constitue l’un de ses chevaux de bataille. 

Doctolib annonce également le lancement, cette année, d’une dizaine de nouvelles solutions pour le parcours de ses utilisateurs (génération de courriers, dictée vocale, assistant téléphonique virtuel, etc.). Ces options s’ajoutent à l’assistant de consultation basé sur l’intelligence artificielle déjà proposé par l’éditeur aux médecins généralistes, pédiatres et spécialistes (gynécologues, psychiatres, gastro-entérologues, ORLs et endocrinologues). 

L’objectif assumé est, à terme, de transformer son application en “compagnon de santé des Français” dit la société. Ce virage vers la personnalisation et la prévention fait craindre à ses détracteurs une concurrence trop frontale avec Mon espace santé.

Malgré une progression rapide de son socle technologique, Doctolib est cependant loin des acteurs les plus aguerris sur le marché des logiciels de santé. “Certes, nous sommes très connus pour la prise de rendez-vous mais nous sommes petits sur le marché du logiciel de santé. Nous sommes cinq fois plus petit que les plus gros éditeurs de logiciels pour les professionnels de santé. C’est un marché très concurrentiel et nous sommes parmi les nouveaux venus avec un fort enjeu de portabilité des données”, soulignait Jean-Urbain Hubau, directeur général France chez Doctolib, lors de son audition au Sénat en mars 2024.