• Contenus gratuits
  • Notre offre
Menu
  • Ressources
    • Toutes les ressources
  • Infos
    • Toutes les infos
  • Essentiels
    • Tous les essentiels
  • Analyses
    • Toutes les analyses
  • Data
    • Data
  • Newsletters
  • Profil
    • Je teste 15 jours
    • Je me connecte
  • Profil
    • Mon profil
    • Je me déconnecte
CLOSE

Accueil > Financement et politiques publiques > Maria Tahri (Alven) : “Le modèle des TechBio est vite devenu très attractif pour des fonds comme le nôtre”

Maria Tahri (Alven) : “Le modèle des TechBio est vite devenu très attractif pour des fonds comme le nôtre”

Les fonds généralistes s’intéressent de plus en plus au secteur des TechBio, à l’instar d’Alven qui a déjà investi dans Okeiro et s’apprête à annoncer un nouvel investissement dans ce secteur. Maria Tahri, Investment Manager du fonds Alven, détaille pour mind Health les raisons de cet engouement, les spécificités et les pièges de ce type d’investissements.

Par Romain Bonfillon. Publié le 03 juin 2025 à 17h00 - Mis à jour le 15 juillet 2025 à 15h12
  • Ressources

Comment est né le fonds Alven et quelle est sa thèse d’investissement ?

Le fonds Alven a été créé en 2000 par deux banquiers, Guillaume Aubin et Charles Letourneur, qui avaient commencé par investir comme business angels. Nous en sommes aujourd’hui au sixième fonds. À sa création, Alven était un des premiers acteurs de l’écosystème tech en France. Nous avons une thèse généraliste, très axée early stage, c’est-à-dire du préseed à la série A. Les tickets ont varié selon la taille du fonds, mais notre thèse principale n’a pas changé et peut se résumer ainsi : investir très tôt dans les meilleurs talents de la tech.

Comment ont évolué vos fonds ?

Nos fonds ont beaucoup grossi. Le premier, en 2000, s’élevait à 8 M€. Le dernier a été clôturé à hauteur de 350 M€ en 2021. Au fil du temps, c’est surtout la taille des tickets qui a changé et notre focus plus tourné vers l’Europe. Sur notre dernier fonds, nous investissons entre 1 M€ et 15 M€ par société pour le premier ticket. Nous gardons ensuite entre 20 M€ et 30 M€ de côté pour pouvoir réinvestir dans les tours d’après. 

Quels ont été vos investissements les plus marquants ces dernières années ?

On peut citer Dataiku ou Algolia dans le domaine de l’IA, la néobanque Qonto, l’entreprise de cosmétique Typology. Nous couvrons des secteurs très divers, puisque nous suivons les chemins et les thèses que prennent les talents. Avec notre fonds 6, nous avons décidé d’investir beaucoup plus dans le domaine de la santé.

Pourquoi ? Est-ce un virage dans la stratégie d’investissement d’Alven ?

Notre engagement en santé a démarré en 2019, avec la société Cardiologs (qui a été rachetée en 2021 par Philips) parce que nous avions été séduit par la personnalité de son fondateur et la qualité de sa solution. Depuis, nous avons fait beaucoup d’investissements dans la santé, je pense notamment à Omnidoc, une société spécialisée en télé-expertise et à la TechBio Okeiro (ex Predict4Health) qui construit des algorithmes capables de prédire le risque de rejet d’une greffe. Aussi, nous allons prochainement annoncer un autre investissement dans une TechBio, nous venons tout juste de finir la phase de closing. 

Okeiro lève 10 M€ pour se déployer aux États-Unis

De quand date votre intérêt pour les TechBio ?

De manière générale et assez empirique, nous avons observé un mouvement des talents vers le secteur de la santé. Depuis quelques années, la jeune génération d’entrepreneurs va vers des sujets qui ont du sens. Cela a commencé par le climat et les sujets de la santé ont progressivement pris de l’importance. 

Il y a un an et demi, nous avons vu arriver le sujet des TechBio et nous nous sommes dit que pour entrer dans ce secteur et faire les bons paris, il fallait bien comprendre la filière. Nous avons donc, à cette époque, fait de gros efforts pour comprendre les dynamiques de ce marché et pour faire un sourcing très proactif.

Le terme de TechBio commence, depuis un an, à être plus largement utilisé dans l’écosystème healthtech français, mais y a-t-il un consensus sur la définition de cette catégorie d’entreprise ?

Ce mouvement TechBio existe depuis longtemps aux Etats-Unis et il semble en effet encore neuf en France. Même les entrepreneurs du secteur ne savent pas toujours comment se catégoriser, malgré leur usage de l’IA appliquée à la biologie. Une entrepreneuse avec laquelle je discutais récemment, a découvert que sa société était une TechBio. Elle m’a confié que depuis qu’elle avait changé sa qualification, elle était devenue beaucoup plus séduisante pour les investisseurs, en particulier les fonds généralistes.

S’il fallait retenir un ou deux critères pour définir une Techbio, quels seraient-ils ?

Pour moi, le plus important est la dimension plateforme, parce que c’est un changement de paradigme dans l’approche de l’innovation en biologie. Ce critère marque aussi assez nettement la différence avec une biotech, en termes de prise de risques. Une plateforme permet de développer plusieurs asset qui ont du potentiel, là où une biotech va centrer tous ses efforts de recherche sur un single asset. Une deuxième définition, plus simple, consiste à se dire qu’il s’agit d’un software ou d’une solution d’IA appliquée à la biologie.

Comment expliquez-vous l’essor de ce secteur ?

L’essor des start-up TechBio s’explique par différents éléments, comme l’arrivée de talents entrepreneuriaux en quête de sens et de scientifiques soutenus par des initiatives publiques. Ces entreprises se distinguent par la propriété de données biologiques uniques, qui alimentent des modèles d’IA propriétaires et créent une boucle vertueuse de valeur. L’émergence des technologies d’IA génératives apporte un nouveau dynamisme, en ouvrant un champ inédit de possibilités : génération de molécules, optimisation de protocoles, modélisation biologique, etc. Ces start-up génèrent souvent des revenus précoces (comparés aux modèles précédents) via des partenariats avec l’industrie pharmaceutique, tout en construisant des actifs IP différenciants. Moins exposées à la concurrence directe, elles offrent un profil défensif, des opportunités de sortie attractives, et une vraie complémentarité dans un portefeuille, même dans un contexte macroéconomique tendu.

Ashu Singhal (Benchling) : “L’IA a le potentiel de multiplier par dix la taille des pipelines de R&D en pharma”

Sur quels segments cet impact vous paraît-il le plus important ? 

L’impact est énorme, à la mesure aussi des problématiques du secteur. Dans le domaine de la drug discovery, en regardant le coût des inefficiences, nous nous sommes dit qu’il y avait beaucoup à faire et que l’IA allait changer la donne grâce à sa capacité à traiter de gigantesques quantités de données biologiques. S’agissant des inefficiences du système de santé, l’IA peut aussi avoir un impact positif, en termes de productivité. Pour des tâches répétitives, le coût de son usage est plus intéressant que celui de la main d’œuvre humaine, dans un secteur où celle-ci fait cruellement défaut.  

Le domaine des TechBio intéresse beaucoup de fonds généralistes tels que le vôtre. Pourquoi ?

Les sociétés technologiques gravitant autour de la biologie ont beaucoup évolué, en quelques années. Nous sommes passés d’un univers des biotech traditionnelles – assez intouchable pour les fonds généralistes parce que le risque y est extrêmement élevé et parce que les exigences en termes de formation scientifique pour être capable d’évaluer l’innovation sont considérables – à une approche en termes de plateforme.

Cette nouvelle approche est particulièrement intéressante puisqu’elle est plus efficiente en capital, en générant des revenus plus rapidement. Elle est aussi créatrice de valeur à long terme, grâce à la production de multiples actifs dotés de propriété intellectuelle, ayant un fort potentiel d’attractivité auprès d’acquéreurs. Ce type d’investissement présente aussi un profil de risque moins important.

Dans quelle mesure cette approche en termes de plateforme vous permet de dérisquer votre investissement ? 

Elle permet d’apporter une valeur dès les phases d’amorçage. Avec les biotech, il fallait investir énormément en R&D, puis pour passer les phases cliniques, pour une indication restreinte. Aujourd’hui, nous sommes face à des sociétés qui développent leur propre plateforme, autour de logiciels d’IA et de ML appliqués à la drug discovery ou au diagnostic, et qui sont capables de générer des revenus, notamment au travers d’accords de licence avec des pharmas, pour développer leur propre IP. Ces modèles beaucoup plus efficients, économiquement parlant, sont, de fait, vite devenus très attractifs pour des fonds généralistes comme nous.

Cet intérêt a-t-il rendu ce type d’investissement très concurrentiel ? 

Il y a eu en effet, autour de la drug discovery et de l’IA un moment très concurrentiel il y a un an et demi. Tous les fonds et les pharmas voulaient investir dans ces sociétés. C’est un peu moins le cas aujourd’hui car il y a eu des sorties publiques qui n’ont pas eu les retours espérés. Cette vague d’engouement est donc un peu passée et les décisions, plus rationnelles, sont aujourd’hui plus affaire d’opportunités. Le domaine reste compétitif, mais les VC’s ont pris conscience que ce secteur était complexe, car il nécessite de bien comprendre ce qui fait d’une TechBio une société prometteuse.

Qu’est-ce qui fait, selon vous, la spécificité d’un investissement dans une TechBio ?

Le niveau de scalabilité d’une TechBio, le développement de son revenu ne va pas du tout ressembler aux sociétés qui faisaient du software, telles que nous les connaissions. Les TechBio qui génèrent des revenus avec les pharmas ont avec elles des contrats de service, de projet. C’est assez inhabituel dans le domaine du software. Les phases de seed vont être très longues et l’évolution du revenu ne va pas se faire de manière exponentielle, Le fonds qui investit dans une TechBio doit déjà comprendre – et ce n’est pas toujours le cas – que cet investissement va permettre à la société de développer sa propre propriété intellectuelle. Un investisseur non aguerri pourrait se dire que la croissance ne correspond pas à ce qu’il cherche. Aussi, le marché des pharmas n’est pas énorme en volume, seules une vingtaine d’entre elles sont en capacité de débourser de grosses sommes pour des contrats de licence avec ces TechBio. Pour investir, il faut en définitive vraiment croire en la valeur de ce qui peut être généré par la plateforme, au travers de ses assets.

Comment estimer cette valeur ?

Pour être en capacité d’estimer la valeur d’une TechBio, il faut tout d’abord trouver les bons experts sur le sujet précis pour mesurer l’innovation apportée sur le marché. Il s’agit aussi de reconnaître si la société bénéficie d’un accès privilégié à de la donnée de qualité. Enfin, il est important de retrouver une expertise unique chez le fondateur, de part ses expériences passées . Il n’est pas évident de réunir ces trois dimensions qui font la valeur d’une TechBio, c’est pour celà qu’il faut avoir un réseau approprié dans l’univers pharma et scientifique.

En février dernier, la filière TechBio française s’est structurée, avec la création d’une commission dédiée, sous l’égide de France Biotech. Ce nouvel outil est-il, selon vous, susceptible de permettre le décollage de cette filière ?

Ces initiatives ont du sens, à la fois pour aider les entrepreneurs du secteur à mieux catégoriser les spécificités de leur boîte et de leur modèle, mais aussi pour échanger les bonnes pratiques. Tous les acteurs du secteur ont les mêmes questionnements, principalement au sujet de l’accès au marché : comment approcher les pharmas ? Comment accélérer les cycles de développement ? Cette initiative est aussi intéressante pour un investisseur ou une société pharmaceutique. Cela permet de mieux identifier les entreprises du secteur qui se développent en France. 

Les TechBio françaises : le défi du financement

Avec le retour de Donald Trump au pouvoir, la donne géopolitique et commerciale a changé. Comment jugez-vous actuellement le potentiel d’exit/d’acquisition des sociétés de votre portefeuille ?

Le contexte macro économique a clairement un effet sur les sorties des boîtes de notre portefeuille et tout le marché a été affecté ces dernières années. Le secteur des TechBio, et de la santé de manière générale, a l’avantage d’avoir de potentiels acquéreurs, souvent les pharmas, qui ont les poches profondes et dédient spécifiquement une partie de leur budget à de l’innovation externe,  comme Roche qui y consacre plus de la moitié de ses dépenses de R&D.

Compte tenu de la conjoncture macroéconomique, comment jugez-vous, plus globalement, le niveau actuel de valorisation des sociétés de la tech ?

Cela dépend fortement du secteur en early stage. Les start-up de software traditionnel ou celles de secteurs liés au climat sont particulièrement impactées par le contexte macroéconomique actuel et les incertitudes liées aux politiques américaines. Cela se reflète clairement dans leurs difficultés à lever des fonds et dans la pression exercée sur leurs valorisations. À l’inverse, les start-up opérant dans l’IA, y compris dans la santé, bénéficient d’un fort engouement et parviennent à atteindre des valorisations très élevées.

Royaume-Uni, un terreau fertile pour les TechBio

Alven en chiffres 

Créé il y a 25 ans

Capital sous gestion : 2 Mds€

Nombre d’entreprises au portefeuille du fonds 6 : une trentaine, dont 5 en santé 

Nombre d’employés : 16, dont 10 dans l’équipe d’investissement

Maria Tahri 

Depuis 2021 : Investment Manager chez Alven 

2019 -2021 : Cheffe de produit chez CareOS (qui appartient au start-up studio Baracoda)

2018 : Consultante en stratégie chez Oliver Wyman

2018 – 2019 : Master of Science X–HEC Entrepreneurs 

2016 – 2019 : Master en management (HEC Paris)

Romain Bonfillon
  • Fonds d'investissement
  • Techbio
  • VC

Besoin d’informations complémentaires ?

Contactez Mind Research

le service d’études à la demande de mind

Découvrez nos contenus gratuitement et sans engagement pendant 15 jours J'en profite
  • Le groupe mind
  • Notre histoire
  • Notre équipe
  • Nos clients
  • Nous contacter
  • Nos services
  • mind Media
  • mind Fintech
  • mind Health
  • mind Rh
  • mind Retail
  • mind Research
  • Les clubs
  • mind et vous
  • Présentation
  • Nous contacter
  • Vous abonner
  • A savoir
  • Mentions légales
  • CGU
  • CGV
  • CGV publicité
  • Politique des cookies
Tous droits réservés - Frontline MEDIA 2025
  • Twitter
  • LinkedIn
  • Email