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Accueil > Industrie > La femtech à l’heure des défis

La femtech à l’heure des défis

À l’aube des dix ans de la naissance du terme femtech, le secteur des technologies médicales dédiées à la santé de la femme semble prendre son essor comme en témoignent les différentes tables rondes organisées sur cette thématique à HIMSS Europe et à VivaTech. Mais de nombreux défis demeurent en matière de financement et de recherche.

Par Coralie Baumard. Publié le 17 juin 2025 à 23h37 - Mis à jour le 19 juin 2025 à 14h24
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Près de dix ans après son invention, la femtech est-elle en train de prendre son envol ? Imaginé en 2016 par Ida Tin, la cofondatrice de Clue, l’application de santé menstruelle et reproductive, le terme femtech englobe l’écosystème de start-up proposant des technologies et des solutions innovantes pour améliorer la santé et le bien-être des femmes. Sur le volet du financement, l’année 2024 a marqué un progrès selon le rapport “Femtech VC Market Snapshot” publié en février 2025 par Pitchbook. Si le nombre d’opérations a diminué depuis le pic de 284 transactions en 2021, le financement total en capital-risque de la femtech a atteint 1,2 Mds $ en 2024, soit une augmentation d’environ 20 % par rapport à l’année précédente. Depuis 2020, les entreprises de la femtech ont levé 5,4 Mds $ de capital-risque dans le cadre de plus de 1 000 transactions. Les start-up européennes ne sont pas en reste, la série C de l’entreprise britannique Flo Health constitue la levée de fonds la plus importante de 2024. En novembre 2024, Pitchbook soulignait que près de 339,4 M€ (environ 366,3 M$) avaient été investis dans 47 transactions femtech, dépassant le montant record de 325 M€ établi en 2021. Le secteur compte désormais deux licornes : Flo Health et Maven Clinic, valorisées respectivement à 1,2 et 1,8 Md $. 

Convaincre les investisseurs

Des signaux encourageants, mais pour les entreprises du secteur, le financement reste le principal défi. Deloitte révélait ainsi qu’en 2023 la femtech n’avait attiré que 2 % du financement par capital-risque alloué à l’ensemble du secteur de la santé. Lors d’une table ronde dédiée au financement de la femtech organisé à VivaTech le 11 juin, Frédérique Dame, general partner chez GV, la société de capital-risque d’Alphabet, a souligné “les femmes représentent la moitié de la population, la santé des femmes n’est pas une niche, ni une œuvre de charité, c’est une question de santé.” GV a investi 150 M$ ces cinq dernières années dans la santé des femmes, selon Frédérique Dame, un des obstacles à l’investissement est l’effort d’acculturation au secteur que les investisseurs sous-estiment régulièrement. “Nous avons plus de trois investissements, rien que dans le domaine de la fertilité. En étudiant l’écosystème, on se rend compte qu’il existe différentes façons de prodiguer des soins aux femmes et différents modèles économiques, certains fonctionnent très bien en étant payés directement par les patients, d’autres fonctionnent mieux en étant pris en charge par les organismes payeurs ou les employeurs. Si vous ne souhaitez pas vraiment vous engager dans un segment, il est très facile de réaliser un investissement et d’abandonner, car le secteur est très complexe”, insiste-t-elle. Pour Rhiannon White, la CEO de Clue, également participante de cette table ronde, la frilosité des investisseurs s’explique car aucune sortie majeure n’a encore eu lieu. “Il n’y a donc aucune preuve pour les investisseurs que s’ils investissent, ils récupéreront leur mise. Lorsque nous obtiendrons des premiers résultats importants, cela réinjectera des liquidités dans le système et cela permettra de restituer davantage de capitaux à plus d’entreprises”, souligne-t-elle. 

Le plafond de verre du financement

Lors d’une keynote à HIMSS Europe, l’événement qui s’est tenu à Paris du 10 au 12 juin, Ida Tin a souligné qu’aujourd’hui “peu d’entreprises ont réalisé d’importantes levées de fonds. Je constate que des innovations, pourtant indispensables, se perdent, car à un stade avancé les femtech, surtout celles fondées par des femmes ne parviennent pas à réaliser des levées de fonds conséquentes.” Dans la femtech comme dans d’autres secteurs, les fondatrices de start-up se heurtent à un plafond de verre en matière de financement. Si près 85% des start-up sont fondées par des femmes, les données de Pitchbook montrent que moins de 3 % des financements par capital-risque leur sont alloués. Les entreprises fondées par une équipe mixte représentent 20% des financements. Pour Delphine Moulu, directrice générale de Femtech France, le financement reste le principal défi de l’écosystème. Six mois plus tôt, l’association a lancé dans l’Hexagone l’Alliance pour le Financement de la Femtech avec un objectif ambitieux : mobiliser 200 millions d’euros de financements publics et privés à destination d’ici à 2026. La création du premier fonds d’investissement français dédié à la femtech, annoncé par la région Île-de-France à l’occasion de VivaTech, constitue un premier jalon. Doté de 5 M€, l’objectif est à terme d’atteindre les 40 M€ grâce à des co-investisseurs. 

Un levier pour la prévention

Si les investisseurs peinent encore à s’impliquer pleinement dans le secteur, ce dernier représente cependant une opportunité commerciale non négligeable. Dans le rapport “Closing the women’s health gap”, sorti en janvier 2024, les analystes du McKinsey Health Institute estime que les femmes passent 25% de leur temps en mauvaise santé que les hommes, s’attaquer à ce problème permettrait d’améliorer la vie de millions de femmes et pourrait stimuler l’économie mondiale d’au moins 1 000 milliards de dollars par an d’ici 2040. “Le financement de la femtech et des soins de santé pour les femmes est un atout majeur en matière de prévention, juge Rhiannon White. Près de 50 % des hospitalisations chez les femmes de plus de 60 ans sont liées à l’ostéoporose et ces hospitalisations peuvent être très coûteuses. Le vieillissement démographique touche l’ensemble de nos populations et le coût des soins de santé augmente plus vite que la croissance du PIB et l’inflation, l’efficacité de la prévention doit donc être une priorité absolue.” Frédérique Dame ajoute “aux États-Unis, 6 000 femmes sont ménopausées chaque jour. D’’ici 2030, 1,3 milliard de femmes seront ménopausées et une femme sur 10 quittera le marché du travail à cause des symptômes de la ménopause.”

Prendre en compte dans la recherche les spécificités des femmes

Reste que la femtech est confrontée à un autre défi, le déficit de la recherche. “L’écart entre les sexes en matière de santé n’est pas seulement un problème de femmes, c’est un problème de données”, soulignait, lors d’une table ronde dédiée organisée à HIMSS, Karli Büchling, fondatrice de Blake Health et de la ROOY BioBank United Kingdom, une biobanque dédiée au sang menstruel. Un article de Nature constatait en effet qu’en 2020, seulement 5 % du financement mondial de la recherche et du développement a été alloué à la recherche sur la santé des femmes. De plus, les femmes restent sous-représentées dans les essais cliniques entraînant ainsi la création de traitements moins adaptés aux femmes. Pour rappel, la Food and Drug Administration (FDA) n’a publié qu’en 1993 ces premières recommandations sur les différences entre les sexes dans l’évaluation clinique des médicaments. Des entreprises et des organisations se mobilisent cependant pour changer la donne. Par exemple, la start-up suisse Equal Care propose de certifier les médicaments, les outils de diagnostic, les solutions de prévention, les applications de santé et d’IA médicale en évaluant la représentativité post-étude, l’efficacité pour les deux sexes, la posologie et les effets secondaires. La Women’s Brain Foundation, dirigée par le Dr Antonella Santuccione Chadha, cherche, elle, à faire progresser la recherche dédiée à la santé cérébrale et à la santé mentale des femmes. Elle a permis la parution de 70 publications évaluées par des pairs sur le thème de la médecine de précision en matière de sexe et de genre. Le Dr Antonella Santuccione Chadha rappelait à HIMSS que “la maladie d’Alzheimer concerne à 80% les femmes de même que la dépression, la sclérose en plaques…” Dans leur rapport, les analystes de McKinsey appuient sur le fait que les recherches démontrent que la santé sexuelle et reproductive et la santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) représentent environ 5 % du fardeau de la santé des femmes, 56 % provient de pathologies de santé plus répandues et/ou qui se manifestent différemment chez les femmes. Les maladies cardiovasculaires en sont un bon exemple, elles constituent la première cause de mortalité chez les femmes en France, loin devant le cancer du sein. Des professionnels de santé, à l’instar du professeur Claire Mounier-Vehier, s’engagent depuis des années pour faire mieux connaître les spécificités de la santé cardiovasculaire des femmes. En janvier 2025, l’Académie nationale de médecine a émis pour la première fois des recommandations pour améliorer la prise en charge de l’infarctus chez les femmes en France. 

L’intelligence artificielle est un outil prometteur pour améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement de nombreuses pathologies. Mais l’enjeu est qu’elle ne reproduise pas les biais de la recherche où la physiologie masculine est la valeur par défaut. Karli Büchling signalait ainsi que “78 % des systèmes d’IA de santé ont été développés et entraînés à partir de données dont la représentation des femmes est inférieure à 30 %. Plus de 80 % des comités d’éthique IA des entreprises qui développent ces algorithmes comptent moins de 25 % de femmes.” Pour Ida Tin, “nous devons plus que jamais construire un nouveau monde numérique adapté aux corps des femmes.”

L’écosystème femtech français se consolide

Le 12 juin, l’association Femtech France a dévoilé à VivaTech son baromètre 2025 de la femtech, réalisé en partenariat avec Wavestone. Cette troisième édition confirme le dynamisme de l’écosystème qui compte désormais 170 start-up selon leur recensement, contre 140 entreprises l’an dernier. Premier enseignement, sur l’échantillon des 74 start-up interrogées, la majorité choisit désormais de se concentrer sur le secteur de la santé (53%) et plutôt que sur le bien-être (47%). En 2024, 20% des entreprises proposent désormais des dispositifs médicaux, soit une augmentation de 11 points par rapport à 2023, alors que les produits de grande consommation reculent de 9 points (16%). Cette évolution a des répercussions sur la stratégie marché envisagé, 63% des start-up de deuxième génération (créées après 2022) visent le remboursement dès leur création. Les entreprises, créées avant 2022, montrent une capacité à pérenniser leur activité : 55% d’entre elles ont passé le cap des trois ans et 30% ont plus de cinq ans.

La santé menstruelle reste le domaine d’activité prépondérant des start-up françaises (18%), la ménopause est le segment émergent avec 7% des entreprises qui s’y consacrent. Les initiatives gouvernementales expliquent également certaines spécificités de l’écosystème français. “Grâce à la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose mise en place en 2022, nous avons beaucoup plus d’entreprises développant des solutions pour cette pathologie que dans les autres pays européens, explique Delphine Moulu, directrice générale de Femtech France. La santé mentale commence également à prendre de l’ampleur, portée par la désignation de Grande Cause nationale 2025.” Autre signal positif, 39% des start-up ont doublé leur chiffre d’affaires entre 2023 et 2024. Près d’une sur cinq a réalisé plus d’un million d’euros de chiffres d’affaires l’an dernier. Malgré ces résultats, les start-up femtech peinent à convaincre les investisseurs, car la femtech est encore considérée comme un marché de niche. Conséquence, seules 23% d’entre elles ont réussi à lever plus d’un million d’euros. D’ici la fin de l’année 2025, près de la moitié des start-up françaises interrogées prévoient de lever des fonds, pour un montant total estimé à 93 millions d’euros.   

Coralie Baumard
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