Accueil > Industrie > Jean-Baptiste Franceschini (Softway Medical) : “Microsoft Dragon Copilot sera intégré dans notre DPI, notre RIS et notre logiciel de ville à la fin 2025” Jean-Baptiste Franceschini (Softway Medical) : “Microsoft Dragon Copilot sera intégré dans notre DPI, notre RIS et notre logiciel de ville à la fin 2025” En mars dernier, à l’occasion de HIMSS 2025, le Groupe Softway Medical a annoncé sa collaboration avec Microsoft. L’objectif étant d’intégrer Dragon Copilot, l’assistant IA de Microsoft dans le logiciel de dossier patient informatisé de Softway Medical. Jean-Baptiste Franceschini, cofondateur et CMCO, détaille à mind Health les raisons de ce partenariat. Par Coralie Baumard. Publié le 08 juillet 2025 à 15h09 - Mis à jour le 10 juillet 2025 à 20h06 Ressources Vous avez annoncé, en mars 2024, votre collaboration avec Microsoft et l’intégration de Dragon Copilot à votre dossier patient informatisé, Hopital Manager. Quelle a été jusqu’à maintenant votre stratégie en matière d’intelligence artificielle ? Le potentiel augmenté a toujours été au cœur de notre stratégie. L’innovation n’est pas une fin en soi, elle doit aider les professionnels de santé à mieux travailler et à adopter de nouveaux usages afin d’améliorer la prise en charge des patients et leur qualité de vie au travail. L’intelligence artificielle s’inscrit dans cette logique de potentiel augmenté car elle fournit aux professionnels des outils qui leur permettent de gagner du temps sur des tâches à faible valeur ajoutée et de bénéficier d’une assistance. Nous avons débuté sur cette voie dans l’imagerie médicale, dont nous sommes un acteur historique. Nous avons plus de 1000 centres de radiologie équipés de notre logiciel. Les radiologues sont très demandeurs d’innovations, car ils sont dépendants, dès leur formation, des machines et de la technologie. L’intelligence artificielle constituait pour eux un outil supplémentaire qu’ils regardaient avec beaucoup de curiosité. Nous n’avons pas pris le parti de nous transformer en fabricant d’IA, car en imagerie, il est nécessaire de posséder des compétences sur des zones anatomiques bien précises. Les start-up sont souvent le fruit de la R&D d’un professeur éminent dans son domaine, il n’existe pas encore de faiseur d’IA généraliste dans ce domaine. Notre rôle est de rendre cette technologie accessible dans l’environnement de travail quotidien des radiologues, c’est un levier décisif de son adoption. Quels partenariats avez-vous noués dans le domaine ? Nous avons signé des partenariats avec plusieurs éditeurs d’IA comme Gleamer, Milvue, Therapixel ou encore Contexflow, afin qu’ils s’intègrent à One Manager, notre système d’information radiologique (RIS) gérant le workflow, également applicable à la médecine nucléaire. Nous proposons également un environnement en traitement d’image permettant le stockage et le partage. Cette solution PACS (Pictures Archive Communication System) a fait l’objet d’un accord de distribution exclusif signé avec Fujifilm. En 2017, nous avons repris l’activité IT de Fujifilm France, englobant une équipe de 35 personnes spécialisées en imagerie, 400 contrats clients et la distribution exclusive de Synapse, le PACS html5 le plus installé dans le monde. Nos deux solutions sont interconnectées afin que les modules d’IA soient accessibles depuis le PACS ou le RIS. Nous avons développé une couche logicielle qui permet de s’interfacer avec les différents modules d’IA qui gèrent les envois et les réceptions de flux. Notre paramétrage permet d’envoyer l’image sur le module adapté, par exemple, une image de poumon est envoyée sur Contexflow sans que l’utilisateur n’effectue aucune action. Si l’intelligence artificielle détecte quelque chose, le niveau de priorité est réévalué. Elle permet également de pré-rédiger le compte-rendu, ce qui constitue un gain de temps considérable. Concernant les solutions de codage, nous suivons la même logique. Pourquoi avoir décidé d’entamer un partenariat avec Microsoft ? Initialement, nous avons travaillé avec Nuance, cela fait plusieurs années que nous observons les progrès réalisés sur la reconnaissance vocale ambiante. Nous avons immédiatement saisi l’opportunité et nous apportons cette solution à nos utilisateurs exerçant aussi bien en ville qu’à l’hôpital. En médecine, beaucoup de documents sont produits, mais c’est toujours une contrainte pour le professionnel de santé d’utiliser le clavier, c’est le frein principal dans l’adoption d’une solution. Microsoft a acquis Nuance et s’est également allié à OpenAI afin de proposer une IA conversationnelle et d’autres solutions d’IA générative très intéressantes qui, à nos yeux, vont dessiner le nouveau dossier patient informatisé. La reconnaissance vocale permet au médecin de recréer du lien, il ne regarde plus son écran, mais son patient. Le système permet de distinguer les propos du patient et du médecin, il est également capable de ne retenir que les informations essentielles (constantes, etc.) et de les implémenter dans les zones adéquates du dossier patient. Une synthèse est également générée. C’est très intéressant car la qualité de l’information s’améliore, le patient parle davantage avec le médecin. Nous travaillons également avec Microsoft à la réalisation d’une synthèse pour le médecin disponible en amont de la consultation avec son patient, elle permet de centraliser ses antécédents pour une période prédéterminée en s’appuyant sur les informations présentes dans l’établissement ou le groupe d’établissements. Ainsi, nous faisons gagner du temps au médecin et diminuons sa charge mentale car il n’a pas le stress d’avoir manqué une information faute de temps. Pour nous, l’étape suivante est que le système récupère des informations dans les référentiels des sociétés savantes, identifie des cas semblables à celui étudié par le médecin afin de l’aider à poser son diagnostic. Cela permettra de rédiger un compte-rendu de meilleure qualité et de transmettre une information optimisée. Dragon Copilot a-t-il vocation à être intégré uniquement dans votre DPI ? Microsoft Dragon Copilot sera intégré dans notre DPI Hopital Manager, notre RIS One Manager, ainsi que dans notre logiciel pour la médecine de ville baptisé TAMM, à la fin de l’année 2025. La solution de synthèse clinique utilisant Azure Open AI passera en vie réelle dans le cadre de notre Lab Innovation courant juillet avec une généralisation prévue au premier trimestre 2026 en fonction des résultats de l’expérimentation. Quels ont été les critères de Microsoft pour sélectionner ses partenaires ? Microsoft a choisi en avance de phase six éditeurs au niveau mondial pour déployer ses solutions. Il a sélectionné les éditeurs les plus à même de répondre à ses exigences et considérant que l’IA est un axe stratégique. L’IA se présente comme la plus importante révolution que nous ayons connue – pas uniquement dans le secteur médical. Mais dans ce secteur, nous avons un déficit de soignants et ces derniers font face à une explosion du besoin. De plus, les progrès de la science nous permettent désormais de soigner un plus grand nombre de pathologies. Le recours à la médecine est donc exponentiel, la radiologie constitue une nouvelle fois un bon exemple. Le nombre de radiologues n’a pas augmenté depuis des années, or, il y a une explosion de l’usage, car l’imagerie est un outil diagnostic majeur et que les machines progressent. Il est impératif d’avoir des outils capables d’absorber cette montée en charge. Votre expérience sur l’intégration de modules d’IA en radiologie a-t-elle été un élément décisif pour convaincre Microsoft ? Microsoft a pu constater que nous étions capables d’investir sur une technologie, de sélectionner des éditeurs d’IA ultra-pertinents, d’intégrer leurs modules afin de mettre rapidement sur le marché des solutions utilisables. Notre alignement sur le rôle stratégique que représente l’IA dans la qualité de la prise en charge les a convaincus que nous étions les bons partenaires pour conduire une évolution vraisemblablement disruptive. Ils ont noté que nous étions devenus l’acteur qui a gagné, sur les quatre dernières années, le plus de parts de marché en Europe alors que nous travaillons sur un produit unique (Hopital Manager) et, à l’époque, essentiellement sur le marché français. Selon le classement établi par KLAS Research, nous sommes le sixième éditeur de DPI au niveau mondial en termes de nombre de clients. Microsoft regarde ce type d’indicateurs et cela a été un argument supplémentaire en plus de notre agilité et de notre philosophie en matière d’UX design. Quelle vision poursuivez-vous avec ce partenariat ? Ce partenariat peut aider à préfigurer le DPI de demain où l’interaction reposera beaucoup plus sur la voix, modifiant ainsi l’interface homme-machine. Dans le futur, nous utiliserons de moins en moins le clavier et la souris pour déclencher des fonctionnalités. Ce n’est pas pour demain bien sûr, mais nous sommes convaincus que cela est possible en utilisant les technologies existantes et en travaillant en ce sens. Nous allons pouvoir augmenter la pertinence de l’information que nous allons délivrer en branchant des outils d’IA sur les données. Le parcours de Jean-Baptiste Franceschini au sein du Groupe Softway Medical Depuis mars 2022 : CMCO Janvier 2012 – décembre 2022 : Directeur de la business unit Imaging et Marketing Mai 2006 – janvier 2012 : Directeur commercial et marketing Mai 2006 : cofondateur Les chiffres clés du Groupe Softway Medical : Une présence dans 3 pays (France, Belgique, Canada) Plus de 1200 collaborateurs (500 développeurs) Entre 120 et 150 recrutements sont prévus par an durant 5 ans dans le cadre du programme d’innovation e-Nov30. 200 000 professionnels de santé équipés avec une solution du Groupe Softway Medical Coralie Baumard éditeuria générativeIntelligence ArtificielleLogicielPartenariat Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind