Accueil > Financement et politiques publiques > PLFSS 2026 : le gouvernement a rendu sa copie PLFSS 2026 : le gouvernement a rendu sa copie Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 a été présenté mardi 14 octobre en Conseil des ministres, avec une volonté de l’exécutif de parvenir à un texte de compromis d’ici la fin de l’année. Le PLFSS prévoit un peu plus de 7 Mds € d’économie de l’Ondam en 2026 pour réduire le déficit des branches de la Sécurité sociale, qui s’élève à 23 Mds € en 2025. Le projet de loi de financement vise à ramener ce déficit à 17,4 Mds € en 2026, avec en ligne de mire un retour à l’équilibre en 2029. Par Clarisse Treilles. Publié le 15 octobre 2025 à 15h20 - Mis à jour le 15 octobre 2025 à 15h21 Ressources L’objectif du projet de financement est de “freiner la dynamique des dépenses avec des mesures visant à protéger notre système de santé et préserver les plus démunis” a déclaré Bercy, à l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue à l’issue du Conseil des ministres pour présenter les principales mesures du PLF et du PLFSS. En 2026, le gouvernement prévoit une progression des dépenses d’assurance maladie à 1,6%. Le montant des économies représente 7,1 Mds € au global. L’objectif de baisse de prix des produits de santé, notamment, s’élève à 1,6 Md€ en 2026. Hausse du reste à charge Le gouvernement prévoit une hausse du montant et des plafonds des participations forfaitaires et franchises liées aux actes de soins et aux médicaments. Les montants et les plafonds annuels et journaliers seront doublés pour atteindre 100 € par an. Le texte précise cependant que “les familles et les assurés les plus fragiles” – soit 18 millions de Français – ne seront pas concernés par cette hausse du reste à charge. Lutte contre les déserts médicaux La lutte contre les déserts médicaux est présentée comme une priorité du gouvernement, à travers une série de mesures visant, notamment, à réformer la 4e année d’étude de médecine générale en instaurant un stage d’un an à partir de la rentrée 2026 dans les lieux soumis à une forte pression en matière d’accès aux soins. Le PLFSS insiste aussi sur le renforcement des structures de soins non programmés en ville, comme alternative au recours aux urgences hospitalières. Le projet de loi de financement met l’accent sur la mise en place de nouveaux parcours de prévention destinés à ralentir le passage en Affection de longue durée (ALD). Selon le ministère de la Santé, près de 26% de la population pourrait relever du dispositif ALD en 2035. Les critères médicaux et la liste des pathologies concernées pour accéder à ce nouveau dispositif seront déterminés ultérieurement, après avis de la Haute autorité de santé (HAS). Le gouvernement souhaite également saisir la HAS sur les critères d’admission en ALD, afin de “recentrer” le dispositif sur “les patients dont les pathologies nécessitent des soins importants” évoque Bercy. Révision des accès dérogatoires Le gouvernement souhaite réformer les dispositifs dérogatoires d’accès au marché mis en place il y a trois ans. Le texte propose de recentrer le dispositif d’accès précoce sur “les produits dont les données cliniques sont insuffisantes”, et de “pérenniser” le dispositif dit “d’accès direct” (qui concerne toute spécialité présentant un service médical rendu important et une innovation au moins mineure ASMR I à IV). En septembre, le Leem a signalé que deux accès précoces pré-AMM ont été accordés depuis le début de l’année 2025. La diffusion des outils numériques fait aussi partie des axes mentionnés dans le projet de loi de financement, avec pour objectif de “faire avancer la prise en charge des patients”, précise Bercy. La possibilité de passer des appels d’offres pour certaines catégories de médicaments est ainsi posée, ainsi que la possibilité, pour l’Assurance maladie, de financer des outils numériques d’aide à la décision médicale qui feraient la démonstration des gains d’efficience. Pour illustrer cette implication, l’Assurance maladie a lancé cette année une expérimentation sur un outil d’IA d’aide à l’interprétation de l’électrocardiogramme dans les cabinets. Le PLFSS 2026 propose, en outre, de systématiser l’usage du Dossier Médical Partagé par les professionnels de santé dans Mon espace santé, qui peine encore à atteindre ses objectifs. Régulation des produits de santé Le texte prévoit de réguler les produits de santé, notamment les dépenses des médicaments régulées par la clause de sauvegarde. Le PLFSS propose de transférer les recettes issues de la clause de sauvegarde dans une contribution déjà existante et demande, en parallèle, un effort aux acteurs industriels, au travers des baisses de prix d’un montant d’1,4 Md€ sur les médicaments – dont 0,2 Md€ sur les dispositifs médicaux. Régulation des tarifs de certaines professions : les radiologues ont réagi lors des dernières JFR La LFSS 2025 a acté la mise en œuvre de la réforme du financement de la radiothérapie en fixant l’entrée en vigueur des nouveaux forfaits au 1er janvier 2026 pour les établissements de santé. Le projet de loi de financement pour 2026 renforce la volonté de “lutter contre les rentes excessives de certains professionnels de santé”, notamment de la radiothérapie et de l’imagerie. Le PLFSS envisage des baisses de tarifs dans ces secteurs. Ces propositions font suite à deux rapports qui ont fait réagir les radiologues : le rapport de l’IGAS et de l’IGF sur la pertinence et l’efficience des dépenses de l’activité de radiologie et le rapport Charges et produits 2026 de l’Assurance maladie. Les représentants du CNP de Radiologie et Imagerie Médicale ont déclaré, à l’occasion des JFR 2025, que “cette période reflète une crise grave pour la spécialité”, dont la place est “mise en doute dans la filière de soins”. Le Pr Alain Luciani a rappelé que “sans modèle économique, l’ambition légitime de notre pays de se positionner en leader sur l’IA serait voué à l’échec”. Le CERF a rappelé que le nombre de radiologues diplômés était passé de 276 en 2015 à 258 en 2025 et que plus de la moitié des radiologues aujourd’hui ont plus de 50 ans. Clarisse Treilles Accès au marchéInnovationMédicamentMinistèrePolitique de santéSécurité sociale Besoin d’informations complémentaires ? 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