Accueil > Industrie > Chahra Louafi (Bpifrance) : “Dans la e-santé, les jeunes entrepreneurs sont parfois un peu naïfs” Chahra Louafi (Bpifrance) : “Dans la e-santé, les jeunes entrepreneurs sont parfois un peu naïfs” Doté de 50 millions d'euros, le fonds patient autonome a été créé en décembre 2017 pour soutenir les jeunes sociétés de la e-santé. Il vient de réaliser son premier investissement, dans la société Invivox. Sa directrice Chahra Louafi expose à mind Health les particularités de ce fonds et ses ambitions pour la suite. Par La rédaction. Publié le 15 juin 2018 à 10h55 - Mis à jour le 11 avril 2022 à 17h07 Ressources Pourquoi avoir attendu huit mois pour réaliser le premier investissement du fonds ? La santé connectée est un domaine à part dans la santé, car il n’y a pas de référentiel. Nous sommes sur des nouveaux usages et c’est à nous de faire le tri et de tout construire. De plus, contrairement à la biotech par exemple, la e-santé est un domaine où les entrepreneurs sont très jeunes, souvent étrangers au domaine de la santé. Ils sortent d’écoles d’ingénieurs et de commerce et sont parfois un peu naïfs sur le chemin à parcourir pour percer dans ce domaine. On a besoin de cette jeunesse et de ces volontés de sauter les obstacles, mais notre responsabilité est de les cadrer et leur fournir une vision des étapes à franchir. Notre travail est aussi de les aider à compléter leur solution, car ils arrivent souvent avec des briques partielles. C’est d’ailleurs le sens de notre partenariat avec la Cnam, dont les experts nous aident à identifier les besoins et évaluer la réelle utilité et la valeur médicale d’une innovation. Les investissements prennent donc du temps à se formaliser. Qu’est-ce qui vous a convaincu d’investir chez Invivox ? Invivox propose une plateforme de formation entre pairs. Dans un secteur en pleine transformation et où la relation entre patient et médecin est bousculée par la démocratisation de l’information, nous pensons qu’il est encore plus nécessaire que le médecin soit formé tout au long de sa carrière. L’aspect présentiel et compagnonnage sera toujours indispensable et les professionnels de santé ont donc besoin de plateformes de mise en contact. De plus, l’équipe d’Invivox, qui compte une douzaine de personnes, vient du domaine de la santé. Les deux cofondateurs sont des anciens d’Ipsen. Ils ont donc de bons réflexes dans ce domaine. Quels seront les prochains investissements du fonds ? Je ne préfère pas fixer de date ou de nombre d’investissements. Nous allons certainement aller vers des sujets plus médicaux, puisque c’est la raison d’être de ce fonds. Il a été créé car la e-santé était auparavant pilotée par des fonds numériques qui n’avaient pas d’expérience dans la santé et orientaient les entreprises vers du grand public. Nous ne voulons pas perdre la valeur médicale mais amener les sociétés vers les chemins plus difficiles, qui demandent par exemple un marquage CE. Les objectifs du fonds Le fonds patient autonome, doté de 50 millions d’euros, a été créé en décembre 2017 pour investir dans des sociétés répondant à quatre grandes problématiques : l’optimisation des coûts de santé, une meilleure prise en charge grâce à une relation renforcée avec le professionnel de santé (télémédecine, monitoring à distance, thérapies digitales…), l’amélioration de la qualité et l’efficience des soins, et enfin des améliorations du parcours de soins sur les maladies chroniques (prévention, diagnostic, suivi, notamment grâce à l’intelligence artificielle). Les premiers investissements seront annoncés dans les prochaines semaines. La rédaction InnovationLevée de fondsstart-up Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind