Accueil > Industrie > Accès au marché > Grégory Moses (Mylan) : “Le digital s’inscrit dans la logique d’accompagnement des patients” Grégory Moses (Mylan) : “Le digital s’inscrit dans la logique d’accompagnement des patients” Présent en France avec ses gammes de médicaments génériques et de produits OTC, Mylan a notamment lancé en début d’année 2018 une application santé mobile, en partenariat avec Ad Scientiam. A la tête de l’unité Prescription, Grégory Moses détaille la stratégie digitale du génériqueur. Par Aurélie Dureuil. Publié le 18 juin 2018 à 23h09 - Mis à jour le 18 juin 2018 à 23h09 Ressources Comment abordez-vous le digital au sein de la filiale française de Mylan ? L’ambition de Mylan est de donner accès au plus grand nombre à des médicaments de qualité et de participer activement à la transformation numérique du monde de la santé. Le digital s’inscrit dans cette logique d’accompagnement des patients et des professionnels de santé. Nous nous adressons à l’ensemble des professionnels de santé, pharmaciens, médecins généralistes, spécialistes… dans une approche transverse. Un des enjeux du digital est de savoir comment nous pouvons accompagner et faciliter les échanges entre le patient qui reste au centre avec les différents professionnels de santé. Comment êtes-vous organisés ? En France, Mylan propose plus de 1 200 références de médicaments génériques ou de marque sur prescription et des produits de santé grand public accessibles sans ordonnance. Dans l’Hexagone, Mylan compte plus de 1 500 collaborateurs répartis sur ses sites administratifs de Saint-Priest et Paris et ses sites de production de Châtillon-sur-Chalaronne, Meyzieu et Mérignac. Nous avons également trois usines en France. L’équipe dédiée au digital déploie une double approche : la stratégie marketing et les outils. Quels sont les montants investis autour de ces deux thèmes ? Au delà de l’investissement financier que nous ne communiquons pas, il s’agit de temps humain pour développer des solutions pertinentes pour les patients et les professionnels de santé, en collaboration avec d’autres acteurs du monde de la santé tels que des start-up, des professionnels de santé et des patients. Vous avez lancé en janvier l’application mobile My HBP. Quel est l’objectif pour Mylan ? Il s’agit d’un exemple d’accompagnement des patients. L’hypertrophie bénigne de la prostate est une pathologie sous-diagnostiquée ou mal traitée, car le patient hésite à consulter. Elle concerne plus de 5 millions de patients en France. Pourtant plus de 30 % des hommes atteints ne sont pas diagnostiqués ou traités. Or si on pouvait diagnostiquer et traiter plus tôt, on pourrait mettre en place un bien meilleur accompagnement. L’impact principal de cette pathologie : la détérioration de la qualité de vie du patient. A travers cette application de santé mobile, nous nous sommes interrogés sur la manière d’apporter un service pour les professionnels de santé et le patient. Nous avons développé cette application avec AdScientiam. Ils sont très impliqués dans le système de santé. Ainsi, nous nous sommes appuyés sur des médecins généralistes, des urologues et des patients pour mettre au point cette application. Cet écosystème est important pour que la solution corresponde aux enjeux spécifiques de cette pathologie. Comment communiquez-vous pour l’adoption de cette application proposée sur les stores iOs et Android ? Nous avons d’abord réalisé une phase de tests sur la pertinence de l’application vis-à-vis des patients. Les premiers retours sont concluants. Pour soutenir ce lancement, une campagne de sensibilisation grand public sera lancée fin 2018 sur différents canaux (campagne d’affichage, spots vidéo sur Internet, réseaux sociaux).. Aujourd’hui, quelle est votre stratégie sur Internet ? Le site grand public Mylan Meilleure santé a été lancé en 2016. Cette plateforme vise à accompagner les patients avec des outils simples et pratiques. Notre approche est que le patient puisse trouver une information de qualité, validée par des professionnels de santé. Il se décline en plusieurs rubriques comme Infos Santé, Dico médicaments et Mon répertoire santé. L’observance est un point clé. Et les contraintes sont claires sur ce que nous avons le droit de dire à un patient : une information rigoureuse et fiable sans être incitatif. Nos équipes digitales travaillent sur la partie technique et le suivi de l’activité du site. Nous sommes accompagnés par les équipes locales et globales sur la sécurité des patients et les équipes marketing et des affaires médicales interviennent sur le contenu. Comment exploitez-vous les données issues de votre site ? Tel qu’il est développé, le site est sécurisé et hébergé conformément à la réglementation concernant les données de santé par un hébergeur agréé. Mylan n’a pas accès aux données personnelles enregistrées par les utilisateurs sur le site. Nous disposons uniquement des données de connexion sous forme de statistiques anonymes (aucune possibilité d’identifier les utilisateurs). Ces données nous permettent de connaître les rubriques qui suscitent le plus de connexions : le nombre de connexions uniques, les rubriques les plus visitées… L’enjeu est de recueillir des informations sur la pertinence des rubriques et ainsi d’améliorer notre site et son utilisation. Nous enregistrons plus d’un million de visiteurs uniques sur le site depuis le lancement en 2016. La rubrique la plus consultée est Mes traitements. Il s’agit d’une rubrique où le patient se crée un profil pour suivre ses traitements et être accompagné dans l’observance. Nous constatons également que la brochure sur l’hypertension artérielle est celle qui a eu le plus de connexions. Vous avez également participé au développement de l’application WizVi. Quel est le premier bilan ? Cette application, créée et développée par le Dr Bilfeld médecin généraliste à Toulouse, vise à mettre en relation le patient avec les différents professionnels de santé (médecins, pharmaciens, spécialistes). Elle propose des choses très pratiques comme les heures de consultation de son médecin, les délais en salle d’attente, etc. Cela permet au praticien de fluidifier son organisation. Aujourd’hui, l’application permet aussi l’envoi d’ordonnance au pharmacien qui la prépare et prévient le patient quand elle est disponible. 15 000 professionnels de santé ont déjà téléchargé l’application et plus de 40 000 patients sont inscrits. Votre investissement dans cette application a débuté avec les Doc e’Awards. Pouvez-vous détailler le positionnement de ce concours ? Les Doc e’Awards, sponsorisés par Mylan, récompensent des solutions digitales innovantes dans le domaine de la santé. La participation est réservée aux professionnels de santé et aux start-up ayant développé une solution avec eux. Ils sont organisés tous les ans. Outre une partie financière, le prix comprend un accompagnement par les membres du jury, si besoin. DrPocket devenu Wizvi a gagné en 2014. Nous avons collaboré avec eux pour les aider à développer l’application et nous communiquons aujourd’hui auprès des professionnels de santé. (l’édition 2018 est en cours et les dossiers peuvent être soumis avant le 31 août, ndlr) Pourriez-vous investir dans des start-up ? A date, nous n’avons pas acquis de start-up mais nous nouons régulièrement des partenariats. Nous en avons à des niveaux différents selon les besoins et la qualité des solutions apportées aux patients. Mylan France en chiffres Effectifs : 1 500 Nombre de sites : 2 sites administratifs (Lyon et Paris) et 3 sites de fabrication (Châtillon-sur-Chalaronne, Meyzieu et Mérignac) CA : 11,9 Mds $ (Monde) Portefeuille de produits : 1 200 de médicaments génériques ou de marque et des produits de santé grand public Présence digitale : sites Internet : Mylan Meilleure santé et mylan.fr, applications mobiles: My HBP et WiZVi Grégory moses Novembre 2016 : directeur Prescription de Mylan Avril 2008 : responsable marketing puis responsable marketing et ventes chez Meda (acquis par Mylan en 2016) 2006 : directeur SFE (sales force effectiveness) d’UCB 1997 : responsable marketing puis directeur marketing chez L’Oréal 1997 : diplômé de HEC Business school Aurélie Dureuil Administrationanalyses médicalesApplication mobileLaboratoires Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind