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Accueil > Industrie > Pourquoi les objets connectés peinent à faire leur place dans les hôpitaux

Pourquoi les objets connectés peinent à faire leur place dans les hôpitaux

Malgré une offre variée proposée par des start-up comme par des grands groupes, les objets connectés sont encore rares au sein des établissements de santé. Coût élevé, difficile interopérabilité avec les systèmes d’information de hôpitaux, utilité questionnable… les freins à leur développement sont nombreux. Quels sont les objets connectés déjà utilisés par les hôpitaux ? Quels sont les besoins en la matière ? Le marché peut-il se développer ? Réponses avec la FHF, le lab du CHU de Lille et les centrales d’achat Resah et UniHA

Par La rédaction. Publié le 28 juin 2018 à 18h18 - Mis à jour le 22 mars 2022 à 14h06
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Alors que le marché des objets connectés santé grand public semble moins porteur que prévu, les fabricants souhaitent se rapprocher du monde purement médical. Fitbit, centré au départ sur le fitness, ambitionne ainsi de créer des objets exploitables par les professionnels de santé, tout comme Garmin, qui a noué un partenariat avec l’université du Kansas Medical Center pour déterminer le rôle des wearables dans la gestion des problèmes de santé. Le président de Withings enfin, a racheté à Nokia la société qu’il avait créée, avec notamment l’objectif de “se rapprocher des malades chroniques, ainsi que des hôpitaux”, explique-t-il. Et le marché regorge déjà d’offres issues de sociétés spécialisées, qui remplissent les allées des salons dédiés à la santé. Du verre connecté pour vérifier l’hydratation des patients ou résidents des EHPAD proposé par Auxivia, au lit connecté de Télécom Santé, en passant par la salle d’attente connectée d’Around Innovation et les systèmes de géolocalisation des patients et de matériel comme Ambutrack et Stanley Healthcare… l’offre est foisonnante.

Malgré cela, les objets connectés sont encore rares dans les établissements. “Nous ne sommes plus à l’an zéro des objets connectés, mais encore au démarrage”, observe Sébastien Gasc, responsable du département SI, Télécom et Prestations intellectuelles de la centrale d’achat Resah. Si certains systèmes connectés sont présents depuis plusieurs années, notamment dans la télésurveillance cardiaque avec des défibrillateurs implantables et les pacemakers connectés, les innovations récentes sont encore rarement installés, et encore en phase d’évaluation par les hôpitaux. L’AP-HP a lancé,  en janvier 2018, une “plateforme d’évaluation et d’analyse scientifique des objets connectés de santé”, baptisée Digital Medical Hub, qui doit “faciliter et fiabiliser le déploiement des services de santé connectée”, explique le centre hospitalier dans un communiqué.

Des sociétés pas suffisamment matures

“Le problème de cette économie est qu’elle est basée sur l’offre, pas sur la demande. C’est la proposition de valeur qui sera déterminante pour la réussite du produit”, explique Enguerrand Habran, directeur du fonds innovation de la Fédération hospitalière de France (FHF). Sponsor du concours French IoT organisé par La Poste, le fonds innovation rencontre chaque année près de 400 start-up du domaine de l’IoT. “Il y a certaines pépites, mais le marché est rempli de jeunes sociétés qui n’ont pas de réel argument”, observe Enguerrand Habran. Parmi les écueils pointés : des équipes qui ne connaissent pas le monde de la santé et ne partent pas d’un vrai besoin issu des professionnels de l’hôpital ou des patients, ou à l’inverse des technologies qui ne suivent pas les ambitions du produit. De plus, beaucoup rechignent à mener des études cliniques, longues et coûteuses, pour prouver la valeur médicale de leur produit. “Dans la e-santé, les acteurs s’absolvent de certaines validations cliniques, mais cela signifiese passer de certaines réglementations qui donnent confiance aux acteurs”, affirme Enguerrand Habran. Lui croit avant tout au développement d’innovations “frugales”, qui sont immédiatement rentabilisées par les économies qu’elles génèrent. Elles doivent donc le prouver.

L’interopérabilité toujours difficile

Or si l’objet répond à un besoin, c’est ensuite l’interopérabilité avec le système d’information et le dossier patient de l’hôpital qui est souvent délicate et coûteuse. Mediantech, qui commercialise des chariots de soins informatisés, estime ainsi que le coût de l’interopérabilité est en moyenne une fois et demie plus élevé que le coût du dispositif. “Chaque fabricant a son propre protocole de communication qui n’est pas forcément adapté, ni adaptable, aux systèmes hospitaliers”, affirme Régis Logier, responsable du laboratoire de recherche CIC IT (centre d’investigation clinique pour les innovations technologiques) du CHU de Lille. “234 logiciels différents sont utilisés dans le secteur hospitalier, dans la biologie, l’imagerie, le dossier patient informatisé…”, relève Enguerrand Habran. Lors de l’implémentation de la solution de géolocalisation de patients en ambulatoire Ambutrack au CHP Saint Grégoire, c’est en effet l’étape de l’interopérabilité avec le dossier patient informatisé qui a été la plus difficile : près de six mois ont été nécessaires pour que la solution soit totalement opérationnelle avec le dossier patient de Mediboard. De plus, pour beaucoup d’objets connectés, “l’infrastructure mise en place pour récupérer les données qu’ils créent et les stocker représente un coût encore plus important, car cela mobilise du personnel”, indique Régis Logier, du CHU de Lille.

Enfin, pour sortir du POC et entrer massivement dans les hôpitaux publics, les objets connectés doivent être référencés par les centrales d’achat. Là encore les obstacles sont nombreux. Olivier Xicluna, responsable des achats publics IT de la centrale UniHA, observe que les sociétés proposant ces produits n’ont souvent pas les moyens d’adresser des marchés publics et leurs petites équipes ne peuvent pas répondre aux besoins à l’échelle d’un CHU. Il souligne aussi que la réglementation est lourde dans les hôpitaux publics, dans un marché où les acteurs sont nombreux et l’innovation permanente. “Quand un produit est référencé dans un domaine, il l’est pour trois ans et on ne peut pas changer d’acteur”, explique Olivier Xicluna. Résultat : UniHA ne référence aujourd’hui aucun objet connecté. Pour s’abstraire des lourdeurs administratives et avancer plus vite sur ces sujets, la centrale envisage désormais de s’appuyer sur des grands groupes pour créer un intégrateur et incubateur : “les jeunes sociétés seraient accompagnées par les sponsors, y compris financièrement, pour structurer leur offre, ce qui nous permettrait de répertorier des produits sans lancer de lourdes procédures de marchés publics”, détaille Olivier Xicluna.

Des perspectives notamment dans l’ambulatoire et la géolocalisation

Car malgré toutes ces contraintes, les besoins existent, et particulièrement dans la chirurgie ambulatoire. Elle représente aujourd’hui un peu plus de la moitié des opérations. D’ici 2022, l’objectif est de faire passer cette proportion à 70 % a annoncé la ministre de la Santé Agnès Buzyn, en octobre 2017. “La généralisation de l’hospitalisation à la journée implique la mise en place d’instruments de mesure qui accompagnent le patient à sa sortie et communiquent avec l’hôpital”, explique Régis Logier du CHU de Lille. Le Centre travaille d’ailleurs à la création d’une structure ad hoc pour gérer cette télésurveillance après une chirurgie ambulatoire (lire encadré). Mais là encore, des obstacles restent à lever : “La plupart des sociétés qui prétendent permettre de suivre les patients en dehors de l’hôpital n’ont pas analysé la contextualisation des données médicales : observer les constantes d’un patient alité à l’hôpital et celles en vie réelle est totalement différent”, indique Enguerrand Habran. Des pilotes sont toutefois menés : trois établissements du groupe privé Elsan vont par exemple tester la solution de télésurveillance des patients souffrant d’insuffisance cardiaque de la société bepatient, Cardiodom, qui comporte une tablette tactile et une balance connectée.

De nombreux POC en cours

 Les systèmes de géolocalisation ont également commencé à faire leur entrée dans les établissements. Le CHP Saint Grégoire, du groupe privé Vivalto, a ainsi installé la solution Ambutrack, qui grâce à un bracelet connecté géolocalise les patients venus pour une chirurgie ambulatoire, permettant le suivi de leur prise en charge et l’optimisation du parcours. La FHF suit pour sa part de près la société Apitrak, qui géolocalise en temps réel le matériel. La start-up compte aujourd’hui parmi ses clients quatre établissements de santé, dont l’Institut Curie et le CHP Saint Grégoire. Stanley Healthcare, filiale du groupe Black&Decker, propose de géolocaliser les patients. Elle a été choisie dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt du CHU de Nantes.

Parmi les nombreuses autres expérimentations et implémentations en cours :  Around Innovation, qui propose une salle d’attente connectée permettant d’optimiser le temps d’attente, se déploie au CHU de Valenciennes, ainsi que dans une clinique de Brest. Elle est également suivie par la FHF dans le cadre du programme French IoT. L’AP-HP a lancé au sein de son Digital Medical Hub un essai avec la solution Eole-Val, pour évaluer la qualité des objets connectés sur 25 patients transplantés pulmonaires. La solution comprend une valise médicale équipée d’un thermomètre patch Tucky de la société e-TakesCare,un spiromètre SmartOne de la société MIR et un oxymètre sous forme de montre connectée de la société Oxiton, associés à une application mobile. Autre exemple : dans les Ehpad, le réseau Omeris a adopté après un an et demi de test, les verres connectés de surveillance de la déshydratation proposé par Auxivia. Certaines pilotes ont également lieu dans le cadre du programme territoire de soins numériques (TSN). Terr’e-santé (Île-de-France) a par exemple retenu une solution de verre connectée Auxivia, et le TSN d’Auvergne a lancé un projet “objets connectés” autour de trois outils : un tensiomètre, un traceur d’activité et une balance. Si à chaque fois ces expérimentations reposent sur un nombre limité d’établissements et de patients, elles prouvent que les besoins sont réels.
 

Le CHU de Lille envisage de créer une structure consacrée à la télésurveillancE

Le centre d’investigation clinique pour les innovations technologiques (CIC IT) du CHU de Lille planche en ce moment à la création d’une cellule dédiée à la surveillance physiologiques des patients en dehors de l’hôpital. En permanence, des professionnels de santé y surveilleraient les données transmises par les patients. “C’est un sujet brûlant, de prochaines discussions sur ce projet doivent avoir lieu en juillet”, explique Régis Logier. Les réunions mobilisent une vingtaine de personnes : des représentants des soignants par spécialité, la direction du système informatique, les services logistiques, les laboratoires… Parmi les besoins prioritaires identifiés : la surveillance à domicile ou en Ehpad et le suivi du diabète et de la tension artérielle pour les patients chroniques.

 

La rédaction
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