Olivia Bussod (Pfizer) : “Nous regarderons si le Healthcare Hub peut donner lieu à des partenariats”

Vous annoncez l’ouverture du Pfizer Healthcare Hub. Quelle est la raison de la création de ce dispositif d’accompagnement de start-up ?

Nous innovons en R&D afin de développer de nouveaux traitements et de nouveaux vaccins. Nous sommes également convaincus que les innovations Healthtech vont permettre d’apporter aux patients d’autres solutions ou des solutions complémentaires. Pfizer France met en place ce programme afin de soutenir le développement d’innovations digitales destinées aux patients.

Pouvez-vous détailler le déroulement de ce programme d’accompagnement ?

L’appel à candidatures sera ouvert de fin octobre à fin novembre. Nous nous réservons les mois de décembre et janvier pour sélectionner les start-up. Puis le programme démarrera en février pour une période de 9 mois.

Le programme se déroulera au sein de l’incubateur iPEPS à Station F. Pourquoi ce partenariat ?

En effet, les start-up seront hébergées à Station F dans la partie de l’incubateur iPEPS de l’Institut du cerveau et de la moëlle épinière (ICM). 18 postes seront dédiés au Pfizer Healthcare Hub. Nous prévoyons de sélectionner deux à quatre start-up. Outre l’hébergement, cela procurera à ces jeunes sociétés un accompagnement avec iPEPS qui a déjà développé une expertise dans le digital, connaît bien les start-up et va pouvoir proposer des workshop spécialisés. La localisation à Station F les placera au coeur d’un environnement dédié à l’innovation.

Qu’attendez-vous de ce programme ?

Il s’agit de croiser le monde du médical avec celui du digital, afin de développer plus rapidement des solutions healthtech pour les patients. Outre le fait d’apporter une expertise aux start-up, cela leur permettra de comprendre nos enjeux, les missions, le travail au quotidien d’une entreprise du médicament. Et, pour Pfizer, cela permettra de familiariser l’ensemble des collaborateurs à la manière d’innover des start-up et de soutenir notre transformation digitale. En effet, l’accompagnement passera par du mentorat par des collaborateurs de Pfizer, essentiellement français mais nous pourrons éventuellement faire appel à des collaborateurs d’autres pays, si cela peut apporter d’autres expertises. Les métiers concernés par cet accompagnement pourront être des professionnels des affaires médicales, réglementaires et pharmaceutiques, des équipes du market access….

Quels seront les domaines concernés par cet appel à candidatures ?

Lors de l’appel à candidatures fin octobre nous préciserons les axes prioritaires. Il s’agit d’innover sur les aires thérapeutiques sur lesquelles nous sommes présents (oncologie, maladies rares, immunologie, cardiovasculaire, vaccination…). Nous nous intéressons à la coordination des soins et à l’amélioration du parcours de soins du patient. Nous regardons les différentes étapes : la prévention de la maladie, la sensibilisation sur une pathologie, le diagnostic, le traitement et l’accompagnement du patient, avec le suivi des potentiels effets secondaires, par exemple.

Quel profil de start-up attendez-vous ?

Il s’agit d’un programme d’accélération. L’objectif est de les aider à atteindre un niveau supérieur de développement. En termes de maturité, ce seront des sociétés avec déjà une technologie ou un prototype. Nous ne serons pas sur des entreprises avec juste une idée.

Pourriez-vous ensuite investir dans ces sociétés ?

Nous espérons qu’à l’issue du programme, nous aurons eu un bel échange de part et d’autre. Et, nous regarderons si ça peut donner lieu à des pilotes avec ces start-up ou pourquoi pas des partenariats.

Quel est le montant de l’investissement pour ce programme ?

L’investissement n’est pas uniquement financier, car il englobe certes l’hébergement à Station F, le temps d’iPEPS mais aussi du temps de collaborateurs de Pfizer à travers le mentoring.

Il s’agit du 6e Pfizer Healthcare Hub (après l’Allemagne, la Suède, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Australie). Pourquoi la filiale française s’est-elle lancée dans ce dispositif ?

Nous avons eu envie de faire un hub en France au vu des belles pépites dans le domaine. Il y a beaucoup de potentiel en termes d’applications mobiles, d’objets connectés, d’intelligence artificielle… La France est un pays attractif pour le développement des start-up. Ce programme permet de réaffirmer que la France est un pays important pour l’entreprenariat, en particulier pour des entreprises centrées sur l’innovation.

Quels sont les retours sur les hub existants ?

Le premier hub a ouvert en allemagne en 2015. Ils ont déjà eu deux appels à candidatures. Et ils ont signé un partenariat avec Cortrium, qui propose un dispositif pour mesurer l’ECG et détecter des arythmies cardiaques. Cette société avait été sélectionnée via l’appel à candidatures, a suivi le programme d’accompagnement et a ensuite conclu un accord de commercialisation. Au Royaume-Uni, ils ont annoncé en juin les start-up sélectionnées pour leur deuxième appel également.