Bertrand Bodson (Novartis) : “Nous avons défini 12 projets phares à travers la chaîne de valeur”

Avec les “Biome” à San Francisco et bientôt à Paris, vous développez les partenariats. Vous avez également un fonds d’investissement dédié au digital. Quel est son positionnement ?

Il est doté d’une enveloppe conséquente qui nous permet de prendre des participations mais également d’intervenir pour le suivi de ces entreprises. Nous avons ainsi pris pas mal de participations pour aider ces sociétés. Notamment dans Medable, TriNetX et d’autres. Il est plus naturel d’investir dans des partenaires qui ont déjà un produit, une solution…

En interne, comment identifiez-vous les projets sur le digital ?

Nous avons lancé le 30 janvier 2019 One Digital. Il s’agit d’une plateforme pour construire ensemble. Nous voulions répondre aux enjeux de comment rendre notre monde plus petit et comment éviter que chaque équipe reproduise les mêmes projets. Ainsi, avant de débuter un projet, chacun peut regarder au sein du réseau ce qui se fait déjà. Il y a toute une partie culturelle. Nous devons penser au futur pour nos équipes.

Vous citez 12 projets phares qui structurent votre stratégie. Quels sont les enjeux ?

Nous avons défini 12 projets phares à travers la chaîne de valeur. Au niveau de la recherche, le projet Data 42, mené au sein du NIBR, s’intéresse à comment faire du sens des deux millions de données que nous avons récolté pour mettre des médicaments sur le marché. Nous allons prendre trois ans pour lier l’ensemble de ces données, complètement anonymisées. Un autre projet, nommé Sense Bridge et lancé fin janvier-début février 2019, concerne la gestion de nos 500 études cliniques en cours à tout moment dans le monde. Auparavant, chaque étude était gérée de façon isolée. Nous nous sommes inspirés des compagnies d’aviation et d’électricité pour avoir une synchronisation parfaite, un tableau de bord… Nous avons également des projets au niveau commercial. Comme celui mené avec la start-up Aktana et qui concerne les 100 000 visites de nos délégués médicaux chaque jour dans le monde. A partir d’un ensemble de donnée, un facteur prédictif permet de déterminer où nos délégués doivent aller et quand pour aider les médecins. Il est déjà en live au Japon, en Chine, en France, aux États-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni et il sera élargi à cinq autres pays très rapidement. Nous travaillons également sur l’optimisation des canaux de média. Nous avons également des projets dans la productivité sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Cela concerne par exemple la partie financière avec la prédiction de forecast de ventes. Dans la production, nous nous attaquons ces sujets, pour lesquels nous devrions avoir pas mal de bénéfices. Sur les achats par exemple, cela consiste à uniformiser les achats. Nous commençons également à réfléchir à quelle pourrait être notre “control tower” avec la même équipe qui a travaillé sur Sense Bridge.