Digital Pharma Lab lance sa saison 1 avec le soutien de Bpifrance

La première saison de Digital Pharma Lab s’est ouverte lundi 9 décembre 2019 dans les locaux de Bpifrance, à Paris, réunissant “près de 250 personnes” pour son lancement officiel. Son cofondateur Pascal Bécache, ancien d’IBM, d’IQVIA et passé par Embleema, définit Digital Pharma Lab comme un “accélérateur de projets”, “et non de start-up”. Neuf start-up présélectionnées par ses soins ont participé à cette séance de “speed dating : nous avions choisi des start-up qui correspondent aux attentes des grandes groupes industriels de la santé, auprès de qui nous nous étions enquis de leurs centres d’intérêt, explique à mind Health Pascal Bécache. Nous avons aussi choisi des start-up qui commençaient à avoir des produits, du financement et des équipes sur qui nous pouvions compter”. Apodis Pharma, Diam Park, Epigene Labs, Inato, Invenis, Lucine, My Brain, My Science Work et Yuni sont en effet des start-up présentant déjà un certain degré de maturité, employant parfois jusqu’à 40 personnes (Lucine) et ayant levé jusqu’à 5 millions de dollars (My Science Work). “Ces équipes ont déjà testé leur concept et constaté qu’il soulevait un intérêt.”

Pour autant, Pascal Bécache précise que les sept industriels partenaires de cette première saison “ne sont pas obligés de choisir une start-up parmi celles présélectionnées et peuvent demander d’autres projets ; nous irons alors chercher des start-up qui pourraient mieux convenir”. Il ne peut pas encore indiquer qui de Biogen, Ipsen, Servier, Otsuka, Sanofi, Takeda et Chugai a choisi ou non de collaborer avec une ou plusieurs des neuf start-up : “nous sommes toujours au stade des discussions”. Pour les groupes et les start-up “qui matcheront, s’ensuit une phase de un mois d’alignement des intérêts (à raison d’ateliers hebdomadaires, ndlr) : que veut-on faire ?, comment le faire ?, existe-t-il un business model ?, quelles ressources sont nécessaires ?, etc. Nous accompagnons les partenaires tout du long du programme, avec notamment les méthodes agiles ou de business model canvas que nous maîtrisons très bien. Puis, pendant trois mois, les partenaires collaboreront pour sortir un prototype, un POC (proof of concept), voire seulement un cahier des charges”.

Des investisseurs pressentis

Le programme se clôturera le 15 avril 2020 par un “Demo Day”, devant des investisseurs. “Si nous faisons venir un investisseur et qu’il se montre intéressé, il ‘dérisquera’ tout le monde en finançant l’industrialisation. Le laboratoire pharmaceutique se sentira enclin à y aller et la start-up se sentira libérée.” Le Hub Bpifrance est déjà partenaire de Digital Pharma Lab, par ailleurs “en négociation avancée avec EIT Health, qui fait partie de notre comité stratégique. Nous sommes confiants”. Sofinnova et Angels Santé étaient également présents le 9 décembre 2019, ainsi que Pierre Moustial, CEO du groupe Urgo “qui monte un fond franco-américain qui s’appellera Oxera Capital”. Pascal Bécache poursuit : “nous comptons énormément sur ces investisseurs”.

Une saison 2 est d’ores et déjà programmée, qui démarrera le 15 mars 2020 pour se terminer en juillet. Des partenaires industriels ont acté leur participation mais Digital Pharma Lab ne donne pas encore de noms : “pas mal de groupes de la première saison redoubleront si je puis dire, nous ayant assuré de leur partenariat”. La liste sera dévoilée entre janvier et février prochain. “Nous avons l’intention d’effectuer trois saisons dans l’année. La troisième s’organisera sur le dernier quadrimestre.” Pascal Bécache reconnaît qu’il est “très compliqué de faire travailler start-up et industriels, qui ont des rythmes, des cultures et des objectifs économiques et thérapeutiques différents. Mais si cela fonctionne, ce sera formidable”.