L’Institut Gustave Roussy et Lifen ont annoncé la publication dans la revue Annals of Oncology des résultats d’une étude concernant la cohorte LUCC (Large & Unified Cancer Cohort), qu’ils ont cocréée. Cette étude multicentrique porte sur l’automatisation de l’extraction de données de comptes rendus médicaux, grâce à l’intelligence artificielle. Elle a comparé trois méthodes d’extraction de données depuis des comptes-rendus médicaux : la méthode manuelle où des attachés de recherche clinique (ARC) ont extrait manuellement les données via une plateforme électronique ; la méthode automatisée utilisant l’IA pour une extraction automatique ; et la méthode hybride combinant extraction et ciblage par IA et révision manuelle complémentaire. Les résultats démontrent que l’IA seule surpasse systématiquement l’approche manuelle sur chacune des 31 variables cliniques (démographiques, facteurs de risque, biomarqueurs génomiques, traitements, etc.) étudiées et pour chacun des 10 centres participants. Elle réduit notamment de moitié les erreurs par rapport à la saisie manuelle (7% vs 14,2%). “La méthode hybride IA/expertise humaine va encore plus loin : elle combine l’extraction par l’IA avec une révision manuelle ciblée par l’IA sur les 30 % des cas qu’elle juge les plus incertains, ce qui fait chuter le taux d’erreur à 4,4%, tout en conservant une vitesse de traitement quatre fois supérieure à l’analyse strictement manuelle”, fait valoir Lifen dans un communiqué.
À retenir : Franck Le Ouay, CEO de Lifen, précise à mind Health que “l’essai a été mené en aveugle” : en cas de divergence dans les résultats d’extraction, le professionnel senior de recherche clinique chargé d’attribuer la valeur correcte était supervisé par des oncologues et ne connaissait pas la méthode utilisée. D’autre part, cette étude ne porte que sur une petite partie (311 patients) de la cohorte LUCC. « Nous approchons des 15 000 patients inclus dans la cohorte, un chiffre qui devrait doubler l’année prochaine. L’objectif est de constituer des cohortes massives. Nous comptons actuellement 10 établissements partenaires actifs. Au total, une vingtaine d’établissements ont signé un partenariat”.