Accueil > Parcours de soins > Outils professionnels > COVID-19 : la DNS valorise les projets facilités par le déploiement de la feuille de route et pointe ce qu’il reste à faire COVID-19 : la DNS valorise les projets facilités par le déploiement de la feuille de route et pointe ce qu’il reste à faire Les responsables du déploiement de la feuille de route du numérique en santé ont présenté certains des projets portés par la puissance publique pendant la crise de COVID-19. L’occasion de valoriser les avancées pour le numérique en santé dans l’Hexagone et de détailler ce qu’il reste à faire. Par Aurélie Dureuil. Publié le 14 juin 2020 à 19h53 - Mis à jour le 14 juin 2020 à 19h53 Ressources Présentée en avril 2019, la feuille de route du numérique en santé se décline en cinq orientations et 26 actions. Le calendrier de leur mise en oeuvre s’étend pour la grande majorité entre 2019 et 2022. Un certain nombre d’actions avaient ainsi été menées en 2019, comme l’ont détaillé Laura Létourneau et Dominique Pon, dirigeants de la délégation ministérielle du numérique en santé (DNS), en décembre 2019. Des avancées qui ont montré de premiers résultats pendant la pandémie de COVID-19, développés lors d’un point presse le 12 juin 2020. Dominique Pon se félicite ainsi de ce “travail de l’ombre qui a été fait”, avec “des choses super positives et des choses frustrantes”, faisant référence aux actions prévues dans la feuille qui ne sont pas encore appliquées. Comme il l’a rappelé, “cette crise est arrivée à mi-parcours de notre feuille de route. Il y a des choses sur lesquelles nous avons pu capitaliser. Mais il a manqué que ces fondations soient bien posées”. Laura Létourneau a elle aussi estimé que ”nombre d’actions auraient pu être fluidifiées”. Ainsi, “le déploiement des standards d’interopérabilité ou de l’Identifiant national de santé (INS) dans les logiciels métier a par exemple considérablement manqué. L’ENS (espace numérique de santé, ndlr) aurait pu permettre d’informer chaque citoyen de façon proactive sur la conduite à tenir au fil de l’eau, de référencer toutes les applications mobiles utiles et fiables, notamment en téléconsultation, de permettre au citoyen de stocker son résultat de test dans son dossier médical, de recevoir par messagerie sécurisée un questionnaire lui permettant d’identifier les personnes avec qui il a été en contact lorsqu’il était contagieux pour préparer au mieux l’appel de son médecin en charge de l’enquêtes sanitaire…” Néanmoins, les deux dirigeants se sont félicités de la tenue des délais dans le déploiement de la feuille de route. Dominique Pon a également affirmé que les prochaines échéances seraient respectées. Il indique à mind Health : “Notre conviction profonde est que la crise COVID démontre qu’il faut accélérer encore le déploiement de la feuille de route, en investissant massivement dans le numérique, de façon volontariste et rendant les sujets d’interopérabilité et de partage des données de santé opposables”. Quelques exemples de projets de gestion de crise Au cours de ce point presse, plusieurs projets “portés par la puissance publique” pour répondre à la crise sanitaire ont été détaillés. D’abord des projets de développement d’outils pour la gestion de crise. À l’exemple de Contact Covid et SI-DEP (système d’information de dépistage) mis à la disposition des acteurs pour la lutte contre la propagation du virus. Lancé en avril et opérationnel depuis la mi-mai, SI-DEP collecte les résultats d’examen RT-PCR auprès des 5 000 laboratoires de biologie médicale connectés afin de permettre aux enquêteurs sanitaire de l’Assurance maladie et des agences régionales de santé (ARS) d’organiser les enquêtes sanitaires. La difficulté a résidé dans les différences que présentent les outils de ces laboratoires publics et privés. Laura Létourneau souligne le “défi organisationnel et logistique colossal” pour mener ce projet, qui aurait pu se faire de manière beaucoup plus simple “s’il y avait eu l’INS et un cadre d’interopérabilité déployé”. L’approbation du référentiel “Identifiant national de santé” a été actée par la publication d’un arrêté du 24 décembre 2019 au Journal officiel tandis qu’un premier volet du cadre d’interopérabilité a été publié fin mars 2020 par l’Agence du numérique en santé (ANS). Pour le suivi de la disponibilité des lits en soins critiques, le ROR (répertoire opérationnel des ressources) a permis de constituer un tableau de bord national de suivi des tensions hospitalières sur le secteur “soins critiques”, indique la DNS. Caroline Le Gloan, cheffe de bureau Systèmes d’information des acteurs de l’offre de soins de la direction générale de l’offre de soins (DGOS), s’est ainsi félicitée d’avoir eu “une base existante” et de “la facilité d’utilisation par les établissements de santé.”. Elle a pourtant pointé que “l’architecture du ROR repose donc sur 17 bases régionales interconnectées”. La feuille de route du numérique prévoit d’ici 2022 la mise en place d’un ROR centralisé avec une base de données unique. Pour ce projet, Caroline Le Gloan précise que les coûts font partie du budget annuel. Autre projet piloté par la DGOS : le déploiement de MaPUI.fr pour le suivi des stocks de médicaments et dispositifs médicaux en tension dans les établissements hospitaliers. Caroline Le Gloan rapporte que, début avril, des tensions d’approvisionnement extrêmement fortes ont concerné cinq molécules (deux hypnotiques et trois curares) nécessaires à la prise en charge des patients atteints de COVID-19. La plateforme a permis notamment la régulation des stocks par les ARS. “Déjà utilisé en Île-de-France, l’outil a été déployé pour la France entière en une semaine”, indique-t-elle. Au 20 mai, la plateforme était alimentée par près de 700 PUI (pharmacie à usage intérieur). Un abonnement mensuel de 180 000 euros a été souscrit pour la période de la crise, précise Caroline Le Gloan. “En l’absence de serveur multi-terminologie (SMT), la production de ce référentiel a nécessité le développement de scripts ad hoc, dont la mise au point a été coûteuse en temps. Le marché relatif à l’acquisition d’un SMT vient d’être notifié par l’ANS et connaîtra quatre mises en production de différents modules dans les 12 mois à venir”, souligne la DNS. Des projets pour le grand public, les professionnels de santé et les acteurs de l’écosystème Certains projets ont concerné des outils numériques mis à disposition du grand public et des professionnels de santé. Il s’agit notamment du site internet Mesconseilscovid.fr pour fournir “des conseils personnalisés aux citoyens” : “le service évolue en fonction des nouvelles directives, des progrès sur la connaissance du virus, des tests et des traitements proposés”, souligne la DNS qui précise que “le code de l’application est open source. Le site ne stocke aucune donnée”. Les intervenants sont également revenus sur la plateforme de référencement des outils numériques à destination du grand public et des professionnels de santé mise en place pendant la crise sanitaire, “dans la logique des futurs espace numérique de santé (ENS) et bouquet de services pour les professionnels de santé prévus pour 2022”. “Il y a eu un foisonnement d’outils numériques qui sont apparus. Nous avons accéléré leur recensement”, indique David Sainati, directeur de projets e-santé au sein du ministère de la Santé. Avant d’ajouter que 218 services y sont référencés. Interrogée sur la différence de critères de référencement avec le futur ENS, Laura Létourneau précise à mind Health : “Les critères mis en place dans le cadre du référencement COVID-19 ont été élaborés dans un contexte d’urgence où il était nécessaire de ne pas mettre en place de processus complexe compte tenu des délais dont nous disposions pour orienter au plus vite les professionnels et les usagers vers des outils numérique répondant à leurs besoins (téléconsultation, aide à l’orientation, gestion des établissements…). Le référencement dans l’ENS et le BS (bouquet de services, ndlr) est en cours de définition. Il sera bien plus exigeant notamment en matière de respect de la doctrine du numérique en santé”. Pour les porteurs de projets innovants, le lab e-santé qui aurait dû être présenté en mars a été “réorienté vers un service plus opérationnel dans le cadre du COVID-19”, explique David Sainati. Nommé G_NUIS, il “totalise plus de 5 300 visites et 606 membres inscrits issus de tous horizons et situations géographiques”, se félicite le ministère. La “version cible” de G_NUIS est prévue pour septembre. Aurélie Dureuil AdministrationCOVID-19InteropérabilitéMinistère Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Dominique Pon (Ministère) : "Nous sentons l'envie de contribuer" aux actions du Conseil du numérique en santé Feuille de route du numérique en santé : 2020 sera l’année du déploiement par l’écosystème Les avancées du déploiement de la feuille de route du numérique en santé - Action par action