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Accueil > Financement et politiques publiques > Financement de l'innovation > Pierre Moustial (Lauxera Capital Partners) :  “Le marché américain est l’un des premiers que l’on vise”

Pierre Moustial (Lauxera Capital Partners) :  “Le marché américain est l’un des premiers que l’on vise”

La société de gestion française Lauxera Capital Partners, qui a annoncé le 25 août dernier sa première sortie (OrganOx cédée à Terumo pour 1,5 Md$), a fondé sa stratégie sur une double implantation, en France et aux États-Unis, et une spécialisation dans le growth. Ce fonds d’investissement a l’ambition de transformer des pépites françaises en leaders internationaux de leur secteur et accorde une importance majeure à la dimension RSE. Explications avec Pierre Moustial, président et cofondateur.

Par Romain Bonfillon. Publié le 29 août 2025 à 7h45 - Mis à jour le 28 août 2025 à 15h59
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Lauxera Capital Partners est une société de gestion française mais votre ambition est internationale. Comment définiriez-vous votre positionnement ?

Nous sommes basés à Paris, mais nous disposons également de bureaux à San Francisco. Notre approche transatlantique est stratégique, puisque les États-Unis restent le plus grand marché mondial de la santé. Deux de nos cofondateurs (Samuel Levy et Alex Slack, ndlr) sont Américains, nous savons comment faire grandir une scale-up outre-Atlantique. Aussi, nous nous définissons comme un fonds spécialisé dans la healthtech, nous n’avons donc pas de biotech en portefeuille. 

Le terme de healthtech recouvre des réalités assez larges. Vous êtes-vous spécialisé dans un type de technologies ?

Par le terme de healthtech, j’entends la medtech, toutes les sociétés dans l’IA et la data, le software et l’ensemble des technologies qui vont permettre de fabriquer des médicaments, y compris les TechBio. Sans oublier l’ensemble des services pour l’industrie pharmaceutique, où l’on retrouve les technologies de mesure, d’instrumentation, de stérilisation. L’intérêt de notre secteur est de regrouper beaucoup de verticales à forte valeur ajoutée, qui ont l’avantage d’avoir un impact très fort sur les patients ou sur les systèmes de production et de soins. 

Nous regardons de très près le secteur des chirurgies innovantes, il y a encore beaucoup de marges de progrès dans le monde de la transplantation des organes et de la chirurgie du cerveau. Nous nous intéressons également aux solutions permettant d’augmenter la productivité à l’hôpital, qui traverse une crise grave. Nous avons par exemple Lifen dans notre portefeuille. Toutes les techniques qui permettent de produire des médicaments biologiques nous intéressent également, de même que la santé des femmes, un secteur de santé qui a été sous-investi pendant des années. Aujourd’hui, beaucoup de choses très intéressantes s’y passent. Nous avons d’ailleurs fait un investissement dans ce domaine, au travers de la société suédoise Natural Cycles.

Pourquoi avez-vous fait le choix stratégique de vous tourner vers le marché américain ?

En Europe, nous avons énormément d’innovations, trois fois plus qu’aux États-Unis par million d’habitants dans le domaine de la healthtech. Notre problème est que l’on a des marchés beaucoup plus petits et fragmentés. Vous avez aux États-Unis un marché unifié, où l’innovation est perçue très favorablement. Cela se matérialise là-bas par des “preuves d’amour” : les délais de réglementation sont plus courts, les prix sont plus élevés. Nous avons fait le choix d’investir dans des sociétés européennes qui ont déjà une position forte sur le marché pour les développer outre-Atlantique. Il nous arrive aussi de le faire à l’échelle européenne mais, de manière générale, le marché américain est l’un des premiers que l’on vise. Aussi, nous tâchons d’être proactifs dans nos investissements, nous sommes presque toujours lead, plus rarement co-lead, et, au-delà des liquidités que nous apportons aux entreprises, nous tenons à les accompagner dans leur croissance, puisque tous les fondateurs viennent du monde de l’industrie. 

Où en êtes-vous de vos différents fonds ?

Notre fonds I, d’un montant de 262 M€, a été levé en 2021. Il a été totalement déployé dans 12 investissements dans des sociétés européennes, en France, en Allemagne, en Scandinavie, aux Pays-Bas. Le closing de notre fonds II n’a pas encore été fait, mais nous visons un fonds de 400 M€. Il aura la même stratégie que le fonds I, mais avec des tickets plus importants. Actuellement, nous avons 12 entreprises en portefeuille dans le fonds I, et dans le fonds II, nous avons d’ores et déjà investi dans la medtech allemande Acandis. Le ticket moyen pour ce fonds se situera entre 20 et 50 millions d’euros.

Vos fonds I et II ont été labellisés Tibi. Qu’est-ce que cela suppose ?

Ce label a été créé il y a 6 ans par le gouvernement pour flécher les investissements des grands institutionnels français sur des fonds de growth, car ils investissent traditionnellement dans des fonds de buyout. Le gouvernement a souhaité encourager cette stratégie de capital-développement. Une trentaine d’institutionnels se sont finalement engagés à investir collectivement dans les fonds de growth.

Vous mettez également en avant votre fort engagement sur le volet de la responsabilité sociétale des entreprises que vous avez en portefeuille…

Cette dimension RSE est notre marque de fabrique. Nous nous considérons comme un fonds à impact. Nous avons développé une méthodologie forte pour calculer l’impact des produits ou services proposés par les sociétés dans lesquelles on investit. Cette mesure se fait dans trois dimensions, qu’on appelle le triple objectif : l’impact patient, l’impact utilisateurs (les médecins, les hôpitaux) et l’impact sur les payeurs (l’État ou les assurances. Pour chaque investissement, nous mettons en place des plans d’actions et nous mesurons ces impacts chaque trimestre, avec un plan de progrès sur la durée du fonds. Beaucoup d’investisseurs nous rejoignent pour cette dimension impact, que nous sommes capables de modéliser pour en faire un reporting extra-financier.

À quelle catégorie appartient votre fonds I, au regard du règlement sur la divulgation des informations relatives au financement durable (SFDR) ?

C’est un fonds “Article 8 +” parce que nous répondons aux exigences de l’article 8 et nous nous engageons en plus sur un minimum de 50% d’investissements durables. Il faut aussi noter que l’on peut être classé “Article 8” sans être un fonds à impact, nous sommes les deux. 

Quelle est votre méthode de sourcing ?

Nous investissons beaucoup dans la phase amont, qui consiste à travailler par verticale : nous rencontrons beaucoup d’entreprises des secteurs que nous prospectons, afin d’avoir une vision globale du champ concurrentiel et de nous faire une conviction sur qui sont les meilleures. Aussi, lorsque nous rentrons sur un secteur, nous le connaissons vraiment. 

Cette forme d’enquête approfondie doit être particulièrement chronophage…

Entre le moment où on s’intéresse à un secteur et celui où l’on fait l’investissement, cela peut être très rapide, comme très long. Il y a des secteurs où l’on a trouvé une pépite en 6 mois et d’autres où l’on est toujours en train de chercher…

Comment se compose l’équipe de Lauxera Capital Partners ?

Nous sommes actuellement 16 personnes, dont 5 partners, et avons fait cette année quatre recrutements additionnels. Nous avons un partner aux États-Unis et menons de gros programmes de rotation pour que chaque membre de l’équipe d’investissement passe 1 à 3 mois outre-Atlantique. 

Votre société de gestion a été créée en 2020, soit en pleine crise Covid, qui fut aussi une période de bulle spéculative. Cet acte de naissance très particulier a-t-il impacté vos premiers investissements ?

Il faut distinguer le prix et la valeur. Le prix est ce que vous payez, la valeur est ce que vous achetez. Les prix à l’époque étaient trop élevés au regard de ce que l’on voit aujourd’hui, mais c’était une conséquence assez claire de la politique absurde des taux à 0%. Le temps n’avait pas de valeur. Si vous ne mettez pas de valeur au temps, ça ne peut faire qu’augmenter les actifs. Nous avons investi à ce moment-là, mais dans des entreprises qui ont finalement eu un très beau développement. Nous avons la chance d’avoir bien sélectionné nos entreprises. Nous aurions pu les payer moins cher deux ans après, mais la qualité des actifs est bonne. Nous ne nous sommes donc pas trompés dans nos due diligence. 

Comment jugez-vous la valorisation actuelle des sociétés de la healthtech ?

Elles sont arrivées à des niveaux très cohérents. Les sociétés qui ne sont pas capables aujourd’hui de démontrer leur rentabilité ont beaucoup de mal à se financer mais celles qui ont des modèles qui fonctionnent ont des prix certes élevés, mais que l’on peut objectiver. Aussi, il est toujours important de voir qui sont les acheteurs, ceux qui investissent. Si les acheteurs ne sont que des fonds avec effets de leviers, ce n’est pas très sain. Mais aujourd’hui, nous voyons beaucoup d’acheteurs stratégiques, des acteurs qui sont là pour longtemps, désendettés et ayant une capacité d’acquisition. 

Le contexte géopolitique mondial, et notamment le caractère très offensif des politiques commerciales de l’actuel président américain vous font-elles peur ?

Les investisseurs n’aiment pas l’instabilité et nous sommes aujourd’hui dans un monde instable puisque Donald Trump fait des effets d’annonce dans tous les sens, avant d’entamer une négociation. Il nous faut garder la tête froide et, comme le dit l’expression, attendre le passage de la diligence, pour connaître la vérité lorsque la fumée retombe. Concernant les tarifs douaniers, nous ne voyons pas ça comme une menace dans notre secteur, car nous sommes sur des produits de haute technologie. Une hausse de 10% des droits de douane n’est pas de nature à changer notre raisonnement, d’autant qu’il ne faut jamais oublier que les droits de douane ne sont pas un impôt sur les exportateurs, c’est un impôt sur les consommateurs. En somme, Trump dit qu’il va faire payer les étrangers, mais ce sont les Américains qui payeront. Ces tarifs peuvent poser un problème de compétitivité avec l’offre locale, mais nos compétiteurs sont plus souvent japonais qu’américains.

L’administration Trump accentue aujourd’hui la pression sur l’industrie pharmaceutique pour faire baisser le prix des médicaments aux États-Unis. Craignez-vous un impact sur l’attractivité du marché américain ?

Donald Trump avait déjà essayé d’obtenir cette baisse du prix des médicaments lors de sa dernière mandature, il n’avait pas réussi. Là, sa volonté est sans doute plus forte mais les États-Unis ne fonctionnent pas comme chez nous avec un acteur unique, en l’occurrence la Sécurité sociale, qui peut dire “on baisse les prix”. Il essaiera sans doute, mais est-ce que cela touchera un large périmètre, je n’en sais rien. 

S’agissant de Lauxera Capital Partners, nous n’investissons pas dans des sociétés thérapeutiques, donc nous ne sommes pas directement impactés. Nous vendons plutôt les pelles et les pioches aux chercheurs d’or. Concernant la medtech, nous pourrions être impactés, mais ce sont de plus petits marchés et, en général, nos produits sont aussi utilisés pour augmenter la productivité. Sur ces produits, le facteur prix est important, mais ce n’est pas le facteur numéro un, celui qui décide de l’acte d’achat.  

Je ne vois donc pas le marché américain changer radicalement, en termes d’attractivité pour les Européens. C’est un marché plus compliqué qu’il ne l’a été, mais cette complexité est sans commune mesure avec celle d’autres marchés, je pense notamment au marché chinois. 

Quel conseil donneriez-vous aux start-up désireuses de se faire financer, dans le contexte actuel ? 

Les opportunités de financement sont plus complexes, donc il faut bien s’assurer de présenter des modèles de croissance rentable. On doit faire des preuves de concept et peut-être moins passer de temps en fundraising, c’est le gage de la pérennité. Nous sommes dans un contexte darwinien, avec beaucoup d’entreprises qui disparaissent. Celles qui vont réussir sont celles qui ont des modèles solides, qui ne sont pas allées trop vite, qui ont bâti leur base de clientèle et tous les bons ratios qui se traduisent dans le temps en cashflow et en autonomie financière. 

Pierre Moustial

Depuis janvier 2020 : Président fondateur de Lauxera Capital Partners

Depuis avril 2016 : Président d’honneur de MedTech in Frane

2010 – 1019 : CEO d’URGO

2006 – 2019 : CEO des Laboratoires URGO

2003 – 2005 : CEO de Fournier Pharma

1997 – 2002 : CEO de Vie et Santé

Romain Bonfillon
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