Accueil > Financement et politiques publiques > Organisation métier > Jean Touati (Groupe Sham) : “Nous investissons fortement dans les services d’accompagnement face aux cyber-risques” Jean Touati (Groupe Sham) : “Nous investissons fortement dans les services d’accompagnement face aux cyber-risques” Le groupe Sham est un assureur européen spécialisé dans la responsabilité civile et les risques du personnel auprès des acteurs de la santé. Il mène en parallèle une activité d’investisseur institutionnel. Jean Touati, directeur des SI et des projets groupe, ainsi que Romain Durand, directeur des investissements, expliquent à mind Health comment le groupe s’adapte à la transformation digitale de leur secteur. Par . Publié le 05 novembre 2018 à 15h15 - Mis à jour le 05 novembre 2018 à 15h15 Ressources Quelle place tient l’innovation digitale en santé dans votre activité d’investisseur ? Romain Durand : Dans le cadre de son activité d’investisseur institutionnel, Sham veille à soutenir des projets porteurs de sens. 20 % environ de nos investissements sont dédiés au secteur de la santé, le reste porte sur d’autres actifs traditionnels et diversifiés en immobilier, en dette ou en action sur des secteurs variés. La santé est surpondérée dans notre allocation stratégique d’actifs car nous croyons que le secteur nous réserve de belles opportunités de croissance. Notre exposition a ainsi plus que triplé sur ce secteur en moins de 10 ans dans le cadre de notre activité d’investissement. Avec quels outils investissez-vous dans ces sociétés ? Romain Durand : Nous soutenons ce secteur via plusieurs véhicules. Nous avons créé en 2014 une structure baptisée Sham Innovation Santé, dotée de 40 millions d’euros. Elle finance avant tout des activités dans le biodiscovery et la medtech, à l’image de Voluntis, que nous accompagnons depuis dix ans. Nous soutenons également des projets digitaux à forte croissance avec Extens, société d’investissement consacrée à la e-santé et dotée d’un premier fonds de 11 millions d’euros. Elle investit principalement dans des éditeurs de logiciels en santé, tels Enovacom revendue à Orange Healthcare, Kayentis, Teranga. Nous poursuivrons notre partenariat sur le long terme avec l’équipe de gestion de la société Extens qui bénéficie d’une connaissance fine en matière de digitalisation au sein des établissements de santé. Enfin, nous investissons indirectement sur le thème du digital en finançant également de lourds investissements sur le secteur hospitalier à travers notre offre de prêt bancaire auprès des établissements de santé qui entament leur révolution numérique. Outre ces investissements, comment intégrez-vous la transformation numérique à vos offres ? Jean Touati : Nous avons développé des offres spécifiques sur le management des risques avec des outils de data mining, d’exploration de la donnée, et leur permettant de mieux appréhender les risques médicaux dans leurs activités. Nous proposons par exemple depuis 2017 une offre de conseil auprès des établissements de santé, en partenariat avec la société spécialisée dans le traitement des données de santé Heva. Elle s’appuie sur un programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) pour établir un diagnostic précis d’un établissement afin d’en tirer une analyse et un plan d’action stratégique. Ces offres sont proposées en inclusion dans nos contrats. Plus récemment, le groupe a conçu Sham Cyber Solutions pour répondre aux besoins de sécurisation des informations, notamment des données de santé dans le parcours patient. Cette offre permet une indemnisation à la suite d’une cyberattaque et un accompagnement personnalisé en cas de gestion de crise. Quels moyens y sont consacrés ? Jean Touati : Pour les services innovants, nous n’avons pas de budget dédié à leur développement, mais cette année nous aurons investi entre un et deux millions d’euros pour ces sujets. En termes de moyens humains, environ 40 experts sont répartis dans le groupe, sur les différents périmètres. Nous avons récemment construit une cellule digitale qui regroupe les compétences dans le web marketing et l’IT, soit trois-quatre équivalents temps plein. Le Sham data lab accueille deux, bientôt trois, data scientist pour mettre en place de nouvelles méthodes d’analyse de données et d’offrir des services enrichis. Quels autres services digitaux proposez-vous à vos clients ? Jean Touati : Nous proposons un ensemble de services numériques permettant d’accompagner au quotidien nos clients sociétaires dans la gestion de leur contrat d’assurance. Un service de gestion partagée des sinistres permet au client de déclarer et d’échanger avec son assureur avec notamment une plateforme sécurisée de partages de dossiers médicaux. Des outils de pilotage des risques sont également proposés avec le suivi des visites de risque et des plans d’amélioration associés, ainsi qu’un outil d’analyse de leurs risques en corrélation avec leurs activités. Sont-ils utilisés ? Jean Touati : Les services autour de la gestion partagée de dossier et de sinistres sont très sollicités sur la partie risque médicale. Près de 80 % des cas passent par ces outils car il s’agit de dossiers pouvant s’étaler sur trois ou quatre ans ;l’apport du numérique est doncindéniable. Pour le reste, ils sont beaucoup moins utilisés car plus récents. Les offres autour de l’accompagnement du risque intéressent surtout les grosses structures comme les CHU ou les gros groupes privées, chez qui il existe une équipe dédiée au risk-management et dans lesquelles nous trouvons des interlocuteurs avertis. Sur le cyber-risque, l’intérêt des établissements est grandissant depuis les attaques informatiques ayant eu lieu en Grande-Bretagne et que les autorités françaises ont délégué à l’ANSSI les prérogatives dans ce domaine, bien que celareste très parcellaire. Le secteur se cherche, entre ce qui relève des offres assurantielles et des offres de services. C’est toutefois un secteur sur lequel nous investissons fortement, afin de réinventer cet assemblage grâce à des partenariats qui auront du sens. Votre métier sera-t-il à terme de couvrir les cyber-risques ? Jean Touati : Le métier de Sham reste celui d’accompagner les acteurs du soin européen dans la maîtrise du risque et parmi ces services, il y a l’indemnisation lorsque le risque survient. Il est certain que les risques technologiques, dont les risques cyber, sont les plus prégnants et nous allons en plus en plus nous positionner sur ce sujet. Ce sont d’ailleurs des risques supportés par d’autres acteurs dans la santé… cela pourrait nous amener à adresser de nouveaux acteurs, comme les fabricants de dispositifs médicaux. Sur quoi travaille le Sham Data Lab ? Jean Touati : Ce sont des sujets confidentiels mais cela concerne des sujets de données : nous construisons un datalake et réfléchissons à nous doter d’outils plus vastes. Parmi nos préoccupations, nous aimerions accéder à des données externes, publiques et privées, sur l’activité de santé. Nous travaillons pour cela avec un certain nombre de partenaires. Romain Durand 2012 : Directeur des investissements de Sham 2009 : Gestionnaire de portefeuille et analyste pour Sham 2007 : Auditeur Financier pour Mazars Jean Touati 2015 : Directeur des système d’information et projets du Groupe Sham 2012 : Directeur du marché des établissements sociaux et médico-sociaux de Sham 2005 : Directeur des systèmes d’information de Sham 2003 : Directeur de projet SI chez Orange AssuranceCybersécuritéLevée de fondsSécurité Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind