Accueil > Financement et politiques publiques > Les levées de fonds des start-up françaises de la e-santé à leur plus bas depuis trois ans Les levées de fonds des start-up françaises de la e-santé à leur plus bas depuis trois ans Neuf start-up françaises de la e-santé ont levé des fonds au cours du trimestre écoulé, pour un montant total de 64 millions d'euros. mind Health en détaille la dynamique dans son baromètre. Par Aymeric Marolleau et Coralie Baumard. Publié le 18 juillet 2023 à 22h15 - Mis à jour le 20 juillet 2023 à 11h49 Ressources Avec 27 millions d’euros levés en juin auprès, notamment, de Supernova Invest et Heal Capital, Gleamer compte pour 42 % du total des fonds levés par les start-up françaises de la e-santé au deuxième trimestre 2023. La société spécialisée dans le développement de solutions d’imagerie médicale fondées sur l’intelligence artificielle a donc levé 36 millions d’euros depuis sa création, en trois opérations. Santé Académie (formation en ligne pour les professionnels de santé) et OSO-AI (qui a conçu un boîtier piloté par l’IA capable d’analyser un large éventail de sons – chutes, chocs, respiration, etc.) complètent le podium, avec respectivement 12 et 10 millions d’euros levés. OSO-AI a annoncé, le 28 juin, avoir signé un partenariat pluriannuel stratégique avec l’AP-HP et Sorbonne Université pour lequel il bénéficiera d’une enveloppe de 1,5 M€ de France 2030. [Data] La liste des levées de fonds des start-up de la e-santé Au total, neuf entreprises du secteur ont levé des fonds au cours des trois mois écoulés. Au deuxième trimestre 2022, 13 start-up avaient levé 347 millions d’euros. Cela porte à 20 le nombre de start-up qui ont levé des fonds depuis le début de l’année, pour un total de 133,7 millions d’euros, soit seulement 12 % des montants levés en 2022, et un niveau même inférieur à celui de 2020, à la même période. Cela confirme le ralentissement des opérations déjà observé depuis le deuxième semestre 2022. En mars 2023, lors de la présentation en avant-première à mind Health de la troisième édition du “Mapping européen des fonds actifs en e-santé” de Karista, Catherine Boule, sa directrice générale indiquait : “On s’attend à ce que cette phase d’attentisme dure un peu. Les valorisations ont commencé à se tasser et cette tendance se poursuivra probablement en 2023. Nous sommes en train de revenir à des valorisations proches de celles qu’on observait avant la crise Covid. Il y a une correction du marché et une raréfaction des capitaux.” Une frilosité des fonds qui poussent certaines start-up à chercher des sources de financement alternatives comme le crowdfunding. Gaël Constancin, le CEO d’i-Virtual, a ainsi confié à mind Health qu’il espère récolter entre “300 000 et 800 000 €” via une campagne lancée cet été. Healthy Mind a également lancé une campagne sur Tudigo afin d’obtenir 1,3 M€. Les medtech spécialisées en chirurgie attirent les investisseurs Si les montants levés dans la santé digitale marquent un coup d’arrêt, les medtech, elles, continuent de séduire les investisseurs. Au deuxième trimestre 2023, trois medtech ont réalisé d’importantes levées de fonds : Moon Surgical (51 M€), Tissium (50 M€) et Carthera (37,5 M€). En cumulant, ses séries A, B, C et D, Tissium a recolté 169,5 M€ entre décembre 2013 et mai 2023. La société développe des polymères chirurgicaux destinés à réparer les tissus du corps humain et devrait mettre à profit son dernier cycle de financement pour financer la commercialisation de ses produits aux États-Unis. Tissium n’est pas la seule medtech spécialisée en chirurgie à tirer son épingle du jeu ce trimestre, Moon Surgical, l’entreprise franco-américaine de robotique collaborative a signé une nouvelle levée de fonds en mai 2023. Elle a été menée conjointement par Sofinnova Partners via sa stratégie Sofinnova Capital, et par la branche investissement de NVIDIA. Moon Surgical avait déjà réalisé une série A de 29,6 M€ en 2022 et un tour de seed de 3 M€ en juillet 2020. L’écosystème des medtech en chirurgie robot-assistée est particulièrement dynamique. En janvier, Ganymed Robotics avait annoncé une série B de 15 M€. Les fonds ne sont pas les seuls à miser sur ce champs de la santé, les HCL ont lancé tiers-lieu dédié à la robotique afin que les industriels puissent tester leurs robots en vie réelle et fassent émerger de nouvelles innovations. Le potentiel de la filière se double d’une ambition gouvernementale. Le 7 juillet, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, a annoncé le lancement d’un Grand Défi “Robotique en chirurgie / Bloc augmenté”. Financé à hauteur de 40 M€, il a pour objectif de “replacer la France parmi les leaders mondiaux de la robotique médicale” et de faire émerger des “technologies essentielles au développement de nouveaux robots utilisés en chirurgie”. Suivez les levées de fonds des start-up françaises de la e-santé sur mind Health : Dans notre espace Data : Année par année, les principales levées de fonds Analyse : Les start-up françaises de la e-santé ont levé 1,2 Mds€ en 2022 Méthodologie Notre baromètre annuel des levées de fonds par les start-up de la e-santé ne prend en compte que les opérations qui ont été annoncées publiquement. Depuis 2018, outre les levées de fonds de sociétés non cotées, nous avons également pris en compte les augmentations de capital des sociétés cotées en bourse (Pixel Vision par exemple), ainsi que les levées de fonds à l’occasion des IPO. Limites Il n’est pas toujours possible de distinguer précisément la part levée en equity de celle levée en dette. Certaines start-up et certains fonds d’investissement peuvent avoir changé de nom au cours de leur histoire, ce qui complique le suivi de leurs opérations. Toutes les levées de fonds ne sont pas communiquées publiquement, pas plus que l’identité de tous les participants à un tour de table. La frontière entre “start-up” et entreprise mature est parfois difficile à tracer précisément, de même que la frontière des sociétés actives dans la santé digitale, auxquelles nous nous sommes efforcés de restreindre notre périmètre. Si des levées de fonds ont échappé à notre vigilance, ou si vous pensez avoir repéré une erreur, n’hésitez pas à nous le signaler : datalab@mind.eu.com Aymeric Marolleau et Coralie Baumard Fonds d'investissementInnovationLevée de fondsMedtechsstart-up Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind