Les pouvoirs publics s’expriment sur Ichom en France

Ichom organisait jeudi 16 mai 2018 une conférence internationale à Paris baptisée “mesurer les résultats des soins qui importent au patient” (“value based healthcare” en anglais) aux côtés de ses principaux soutiens en France, l’assureur Axa et le groupe de cliniques privées Elsan. L’organisation internationale souhaitait convaincre les acteurs publics et les établissements de soins d’adopter, comme en Suède ou au Royaume-Uni, sa méthode d’évaluation des hôpitaux. Elle consiste à fournir des standards s’appuyant sur les patients afin de mesurer les performances des hôpitaux en fonction de chaque pathologie (plus de détails sur mindhealth.fr). Une démarche qui serait facilitée par l’émergence des usages numériques à l’hôpital et par les patients.

Dominique Le Guludec, présidente de la HAS, s’est montrée très prudente sur le sujet, en indiquant que “placer les usagers au coeur du système” fait partie d’une démarche qualité à mener et que trouver des indicateurs de résultats mesurables et pertinents fait partie du travail de la HAS. Elle a toutefois souligné que de telles initiatives sont déjà menées, avec les questionnaires de satisfaction E-Satis, les patients traceurs  (méthode d’analyse de la qualité d’une prise en charge en analysant rétrospectivement le parcours d’un patient de l’amont de son hospitalisation jusqu’à l’aval) et enfin l’intégration de la HAS dans le projet PARIS (patient reported indicator survey) de l’OCDE, pour lequel l’organisation a un partenariat avec Ichom.

Olivier Veran, rapporteur général de la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale a pour sa part exprimé sa volonté de se détacher de la tarification à l’acte et d’identifier des indicateurs de résultats communs, sans toutefois évoquer directement Ichom. Le président de la CNAMTS Nicolas Revel s’est montré plus enthousiaste face à ce projet. “Je partage avec vous cette conviction que l’évolution des modes de rémunération et l’introduction de value based healthcare est certainement l’un des leviers de réponses les plus efficaces aux enjeux du système de santé”, a-t-il affirmé. Il croit cependant davantage aux expérimentations de terrain sur ces sujets, qu’à une grande réforme systémique. L’adoption des standards d’Ichom devra donc venir des établissements.