Accueil > Financement et politiques publiques > Les start-up françaises de la e-santé ont levé 122 millions d’euros au deuxième trimestre 2025 Les start-up françaises de la e-santé ont levé 122 millions d’euros au deuxième trimestre 2025 Douze start-up françaises de la e-santé ont levé des fonds au cours du trimestre écoulé, pour un montant total de 122 millions d'euros. mind Health en détaille la dynamique dans son baromètre. Par Coralie Baumard et Rudy Degardin. Publié le 15 juillet 2025 à 16h22 - Mis à jour le 15 juillet 2025 à 16h23 Ressources Avec 59 millions d’euros levés en juin auprès, notamment, de HV Capital et Highland Europe, Nabla compte pour 49 % du total des fonds levés par les start-up françaises de la e-santé au deuxième trimestre 2025. Le créateur d’un assistant d’IA ambiante pour les professionnels de santé a donc levé 100,2 millions d’euros, en quatre opérations, depuis sa création en 2018. SeqOne Genomics (plateforme d’analyse génomique basée sur l’IA) et Okeiro (plateforme d’aide à la décision clinique pour prévenir les défaillances d’organes) complètent le podium, avec respectivement 20 et 10 millions d’euros levés. En janvier 2022, SeqOne Genomics avait déjà réalisé un tour de table de 20 millions d’euros. Selon un communiqué, cette nouvelle levée de fonds doit lui permettre de s’imposer comme le “champion européen de l’analyse et de l’interprétation des données de séquençage nouvelle génération (NGS) pour le diagnostic clinique”. L’un de ses objectifs est d’intensifier sa présence aux États-Unis, amorcée au premier trimestre grâce à une plateforme dédiée. L’entreprise montpelliéraine a également annoncé son intention de poursuivre sa stratégie d’acquisitions ciblées, dont le rachat de Life & Soft a constitué un premier jalon. Okeiro a également en ligne de mire le marché américain. “Nous visons un déploiement à partir du troisième trimestre 2025. Notre algorithme est déjà qualifié par la FDA et nous travaillons sur la clearance de la plateforme logicielle d’ici la fin de l’année”, indiquait Pierrick Arnal, le PDG et cofondateur d’Okeiro, à mind Health en avril dernier. [Data] La liste des levées de fonds des start-up de l’e-santé Nabla lève 70 M$ pour construire sa plateforme d’agents d’IA Ce nouveau tour de table a été l’occasion pour Nabla de faire le point sur ses projets futurs. Alexandre Lebrun, son CEO, a indiqué dans un post de blog que l’entreprise construit une plateforme d’agents d’IA dédiés au domaine médical. Cette plateforme permettra aux établissements de santé et aux médecins de personnaliser les solutions de Nabla de documentation clinique, de codage médical et de dictée vocale ou de créer leurs propres agents afin d’optimiser leurs flux de travail. Ces nouveaux développements sont nécessaires alors que la concurrence est féroce sur le marché américain des solutions d’IA ambiante. La société américaine Abridge a levé 550 millions de dollars, lors de deux tours de table, afin d’ajouter de nouvelles fonctionnalités à sa plateforme d’IA ambiante. En juin 2025, elle revendiquait 150 clients. Dans son post, Alexandre Lebrun précise que la solution d’IA ambiante de Nabla est utilisée par 85 000 cliniciens dans plus de 130 établissements de santé aux États-Unis, dont CVS Health, l’Université de l’Iowa et Denver Health. Abridge n’est pas le seul concurrent de Nabla, Suki AI et Ambience Healthcare ont toutes les deux levé 70 millions de dollars en 2024. Microsoft, qui a lancé en mai dernier aux États-Unis son assistant d’IA Dragon Copilot, s’avère également un adversaire de taille. La start-up française a ciblé en priorité le marché américain car les groupements de systèmes hospitaliers acceptent volontiers de tester des solutions afin de réduire l’épuisement professionnel des praticiens comme l’expliquait Delphine Groll, cofondatrice et COO de Nabla, à mind Health en juillet 2024. Elle estimait que les deux prochaines années seront “décisives” pour se démarquer. Si le siège de Nabla ainsi que les équipes d’ingénieurs et d’experts en machine learning sont situées à Paris, ses initiatives commerciales restent pour le moment limitées en France. Nabla a notamment signé un partenariat avec l’éditeur Weda qui lui permet d’équiper 23 000 professionnels. Avec cette levée de fonds, l’entreprise entend accélérer sa présence sur le marché français, comme l’atteste son annonce pour recruter un directeur général France. La start-up devra là aussi composer avec d’autres sociétés comme PraxySanté et Tandem Health. 22 start-up ont levé des fonds au premier semestre 2025 Au total, douze entreprises du secteur ont levé des fonds au cours des trois mois écoulés. Au deuxième trimestre 2024, treize start-up avaient levé 74 millions d’euros. Cela porte à 22 le nombre de start-up qui ont levé des fonds depuis le début de l’année, pour un total de 223,7 millions d’euros, soit 34 % des montants levés en 2024. L’an dernier, à la même période, 33 start-up avaient réalisé une levée de fonds. La diminution du nombre de levées par rapport à 2024, déjà constatée sur les trois premiers mois de l’année, se poursuit au deuxième trimestre. Six biotech lèvent 43 millions d’euros Six biotechs ont levé des fonds au deuxième trimestre 2025, pour un montant total de 43 millions d’euros. L’entreprise parisienne Enterome est celle qui a levé le plus, avec 16,1 millions d’euros, auprès, notamment, de l’Institute for Follicular Lymphoma Innovation et de la société de capital-risque américaine SymBiosis. Enterome est spécialisée dans le développement d’immunothérapies pour traiter le cancer. Sur la seconde marche du podium avec plus de 11 millions d’euros récoltés, Elkedonia est la première société issue du start-up studio Argobio à lever des fonds. Elle développe des neuroplastogènes thérapeutiques destinés à traiter la dépression et d’autres maladies neuropsychiatriques. Quant à la série A de 6,5 millions d’euros d’Hemerion, elle doit lui permettre de financer l’étude clinique pivot pour préparer la mise sur le marché en France de sa technologie ciblant le glioblastome. Suivez les levées de fonds des start-up françaises de la e-santé sur mind Health : Dans notre espace Data : Année par année, les principales levées de fonds Analyse : Les start-up françaises de la e-santé ont levé 654,3 M€ en 2024 Méthodologie Notre baromètre annuel des levées de fonds par les start-up de la e-santé ne prend en compte que les opérations qui ont été annoncées publiquement. Depuis 2018, outre les levées de fonds de sociétés non cotées, nous avons également pris en compte les augmentations de capital des sociétés cotées en bourse (Pixel Vision par exemple), ainsi que les levées de fonds à l’occasion des IPO. Limites Il n’est pas toujours possible de distinguer précisément la part levée en equity de celle levée en dette. Certaines start-up et certains fonds d’investissement peuvent avoir changé de nom au cours de leur histoire, ce qui complique le suivi de leurs opérations. Toutes les levées de fonds ne sont pas communiquées publiquement, pas plus que l’identité de tous les participants à un tour de table. La frontière entre ‘start-up’ et entreprise mature est parfois difficile à tracer précisément, de même que la frontière des sociétés actives dans la santé digitale, auxquelles nous nous sommes efforcés de restreindre notre périmètre. Si des levées de fonds ont échappé à notre vigilance, ou si vous pensez avoir repéré une erreur, n’hésitez pas à nous le signaler : datalab@mind.eu.com Coralie Baumard et Rudy Degardin AlgorithmesbiotechfinancementFonds d'investissementia générativeLevée de fondsstart-up Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind