Accueil > Financement et politiques publiques > Les start-up françaises de la e-santé ont levé 220 millions d’euros au premier trimestre 2024, soit presque autant qu’en 2023 Les start-up françaises de la e-santé ont levé 220 millions d’euros au premier trimestre 2024, soit presque autant qu’en 2023 Après une baisse significative des financements en 2023, les investissements repartent à la hausse au premier trimestre 2024. 21 start-up françaises de la e-santé ont levé des fonds au cours du trimestre écoulé, pour un montant total de 220 millions d'euros. mind Health en détaille la dynamique dans son baromètre. Par Aymeric Marolleau et Coralie Baumard. Publié le 16 avril 2024 à 15h39 - Mis à jour le 17 avril 2024 à 11h44 Ressources Avec 32 millions d’euros levés en février auprès, notamment, de Sofinnova Partners et Bpifrance (Large Venture), la deeptech Bioptimus compte pour 15 % du total des fonds levés par les start-up françaises de la e-santé au premier trimestre 2024. Aqemia (drug discovery) et Stilla Technologies (PCR numérique) complètent le podium, avec respectivement 30 et 24 millions d’euros levés. [Data] La liste des levées de fonds des start-up de la e-santé Bioptimus, une start-up dédiée aux modèles de fondation Le montant de sa levée d’amorçage en témoigne : Bioptimus a su fédérer les investisseurs autour de sa vision, qui consiste à développer des modèles de fondation d’IA capables de prendre en compte les diverses échelles de la biologie. Les fondateurs de Bioptimus (de gauche à droite) : Felipe Llinares, Jean-Philippe Vert, Rodolphe Jenatton, Éric Durand, Zelda Mariet et David Cahané. La start-up a été cofondée par des scientifiques d’Owkin et d’anciens chercheurs de Google DeepMind : Jean-Philippe Vert, David Cahané, Éric Durand, Rodolphe Jenatton, Felipe Llinares et Zelda Mariet. Elle entretient des liens étroits avec Owkin, qui a participé à sa levée de fonds. Alban de La Sablière,le COO d’Owkin, est présent au board et Thomas Clozel, le cofondateur et CEO d’Owkin, fait partie du conseil consultatif. De plus, Bioptimus pourra bénéficier des capacités de génération de données d’Owkin et des données multimodales des patients de son réseau provenant des principaux hôpitaux universitaires dans le monde. Autant d’atouts qui ont contribué au succès de cette levée de fonds selon David Cahané, cofondateur et directeur général de Bioptimus : “Le projet était déjà dans la rampe d’accélération lors de la levée de fonds. Nous avions une vision long terme avec une roadmap à 12-18 mois. Notre équipe cofondatrice possède un pedigree important en termes d’expertise biologique, de machine learning et a exercé au sein de grandes entreprises pharma, tech ou de start-up. Nous avions également un accès à des ressources de calcul importantes grâce au partenariat avec AWS, ainsi qu’une vision claire sur l’accès aux données. La combinaison de ces différents facteurs nous a permis de réussir.” L’attrait de l’IA générative La start-up a également choisi d’avoir un pool d’investisseurs divers. “Nous voulions un mix d’investisseurs tech généraliste comme Bpifrance ou Cathay ainsi que des investisseurs spécialisés santé comme Sofinnova pour qu’ils soient à même de comprendre ce que nous sommes en train de construire en termes de recherche biomédicale et l’impact que nous voulons créer”, souligne David Cahané. Cette levée va permettre à Bioptimus de renforcer ses équipes, la start-up devrait compter plus d’une vingtaine de personnes d’ici la fin de l’année. “Notre deuxième objectif est de lancer nos modèles, nous visons trois échelles cette année, et de développer les premiers modèles combinant différentes échelles du vivant (protéines, gènes, cellules, tissus, patients)”, révèle David Cahané. Selon les avancées, Bioptimus n’exclut pas la possibilité d’engager une série A cette année. Aqemia est une autre preuve du goût des investisseurs pour l’IA générative. La start-up s’est spécialisée dans la découverte de molécules thérapeutiques en s’appuyant sur l’IA générative et la physique. Cette levée de fonds fait suite à une collaboration pluriannuelle signée avec Sanofi, dont le montant pourrait atteindre 140 millions de dollars. Dans le communiqué annonçant cette opération, Maximilien Levesque, son CEO et cofondateur indiquait “C’est une nouvelle étape dans l’histoire d’Aqemia. Cette nouvelle levée de fond va nourrir notre ambition de développement d’un portefeuille propriétaire de programmes thérapeutiques à la fois plus nombreux et aux portes de la clinique, et à structurer une organisation d’échelle internationale, avec une équipe qui continue de grandir et notre plateforme technologique unique mêlant IA générative et physique théorique qui bénéficie des synergies entre tous nos programmes thérapeutiques.” Aqemia a levé à ce jour 60 millions d’euros. Vers un nouveau cycle de financement ? 21 entreprises du secteur ont levé 220 millions d’euros au cours des trois mois écoulés, soit déjà 88 % des montants levés en 2023. Au premier trimestre 2023, 14 start-up avaient levé seulement 14 millions d’euros. Une reprise qui coïncide avec les prévisions des investisseurs interrogés en janvier par mind Health. Samantha Jerusalmy, Partner chez Elaia, estimait alors que 2024 allait être “une bonne année, avec de gros tours annoncés”. Valéry Huot, Partner chez LBO France, partageait cet optimisme : “Les investissements en santé digitale sont repartis au dernier trimestre 2023, sur la base de valorisations assagies, qui permettent de trouver un terrain d’échanges entre une société et de nouveaux actionnaires. Nous anticipons une année 2024 en nette progression par rapport à 2023.” Sensorion domine les levées de fonds des biotech Cinq biotech ont levé des fonds au premier trimestre 2024, pour un montant total de 94 millions d’euros. Sensorion est celle qui a levé le plus, avec 50,5 millions d’euros, auprès notamment de Redmile Group et Invus. Spécialisée dans le développement de thérapies innovantes pour restaurer, traiter et prévenir les pertes d’audition, la biotech montpelliéraine collabore avec l’Institut Pasteur. Le 8 avril, Sensorion a annoncé la clôture d’une nouvelle levée de fonds, qui sécurise un financement supplémentaire de 15 millions d’euros. Selon Nawal Ouzren, sa directrice générale, “cela porte le montant total levé à 100 millions d’euros en moins de 9 mois. Grâce à cette nouvelle levée de fonds, nous sommes en mesure d’accélérer nos programmes de thérapie génique.” Suivez les levées de fonds des start-up françaises de la e-santé sur mind Health : Dans notre espace Data : Année par année, les principales levées de fonds Analyse : Les start-up françaises de la e-santé ont levé 255 millions d’euros en 2023 Méthodologie Notre baromètre annuel des levées de fonds par les start-up de la e-santé ne prend en compte que les opérations qui ont été annoncées publiquement. Depuis 2018, outre les levées de fonds de sociétés non cotées, nous avons également pris en compte les augmentations de capital des sociétés cotées en bourse (Pixel Vision par exemple), ainsi que les levées de fonds à l’occasion des IPO. Limites Il n’est pas toujours possible de distinguer précisément la part levée en equity de celle levée en dette. Certaines start-up et certains fonds d’investissement peuvent avoir changé de nom au cours de leur histoire, ce qui complique le suivi de leurs opérations. Toutes les levées de fonds ne sont pas communiquées publiquement, pas plus que l’identité de tous les participants à un tour de table. La frontière entre ‘start-up’ et entreprise mature est parfois difficile à tracer précisément, de même que la frontière des sociétés actives dans la santé digitale, auxquelles nous nous sommes efforcés de restreindre notre périmètre. Si des levées de fonds ont échappé à notre vigilance, ou si vous pensez avoir repéré une erreur, n’hésitez pas à nous le signaler : datalab@mind.eu.com Aymeric Marolleau et Coralie Baumard FinancementsIntelligence ArtificielleLevée de fondsmédicamentsstart-up Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Année par année, les principales levées de fonds des start-up de l'e-santé Entretien Jacky Abitbol (Cathay Innovation) : “Nous avons comme investisseurs stratégiques des grands groupes industriels européens” Bioptimus lève 35 M$ pour former un modèle de fondation Des cadres d’Owkin lancent une start-up dédiée aux modèles de fondation Start-up à la loupe Aqemia mêle l’IA et la physique pour concevoir des molécules prometteuses