Accueil > Financement et politiques publiques > Les start-up françaises de la e-santé ont levé 69 millions d’euros au premier trimestre 2023 Les start-up françaises de la e-santé ont levé 69 millions d’euros au premier trimestre 2023 11 start-up françaises de la e-santé ont levé des fonds au cours du trimestre écoulé, pour un montant total de 69 millions d'euros. mind Health en détaille la dynamique dans son baromètre. Par Aymeric Marolleau. Publié le 18 avril 2023 à 23h30 - Mis à jour le 18 juillet 2023 à 17h31 Ressources Avec 18 millions d’euros levés en mars auprès, notamment, de Cathay Innovation et Obvious Ventures, Inato compte pour 27 % du total des fonds levés par les start-up françaises de la e-santé au premier trimestre 2023. La société, qui édite une plateforme d’analyse de données pour faciliter le recrutement pour les essais cliniques a donc levé 31 millions d’euros depuis sa création, en deux opérations. Iktos (l’intelligence artificielle appliquée à la découverte de médicaments) et Kiro (l’IA appliquée à l’analyse des résultats d’examens de biologie médicale) complètent le podium, avec respectivement 16 et 14 millions d’euros levés. Kiro est la première start-up française dont le tour de table a été mené par “Sofinnova Médecine Digitale”, la sixième stratégie de l’acteur français du capital-risque Sofinnova, lancée officiellement le 28 mars 2023. Elle a su séduire Simon Turner qui codirige “Sofinnova Médecine Digitale”, par sa capacité à adresser plusieurs domaines : “ Kiro est une société qui se focalise sur l’analyse des résultats biologiques venant d’un laboratoire (..) Kiro fait une analyse en complémentaire de l’ensemble des valeurs pour voir si ce contexte global ne révèle pas la signature de certaines maladies. Ils sont donc capables de faire de la médecine prédictive et/ou préventive. Cette start-up se positionne à la fois dans la famille des technologies facilitantes, parce qu’elle aide à extraire des données, mais aussi dans le domaine analytique, parce que cette solution peut avoir un impact sur le parcours de soins.” [Data] La liste des levées de fonds des start-up de l’e-santé Au total, 11 entreprises du secteur ont levé des fonds au cours des trois mois écoulés, soit 6 % des montants levés en 2022. Cela marque un net fléchissement par rapport à l’année dernière puisqu’au premier trimestre 2022, 12 start-up avaient levé 661 millions d’euros. En outre, l’année 2022 a été rythmée par quatre des plus grandes levées de fonds enregistrées par le secteur : 500 M€ pour Doctolib (en mars), 183 M€ pour Alan (en mai), 80 M€ pour Padoa (en février) et 70 M€ pour Diabeloop (en juin). Comparaison des cumuls des sommes levées en fonction des années Le marché avait déjà montré d’importants signes d’essoufflement au deuxième semestre. “Le début de l’année 2022 était encore porté par la dynamique de lancement de 2021, mais au troisième trimestre, la situation s’est ralentie pour devenir beaucoup moins favorable pour les deals au quatrième trimestre”, soulignait en janvier Catherine Boule, directrice générale de Karista, auprès de mind Health. Un ralentissement qui coïncide avec des exigences accrues côté investisseurs. “Ils savent que ce sera plus difficile de refinancer leur société, donc ils bridgent et sont encore plus exigeants sur le prix et la qualité des projets et des équipes, et plus précautionneux sur les conditions”, révélait en mars Catherine Boule à mind Health. Conséquence : certaines sociétés pourraient différer leur recherche de financement externe afin d’obtenir de meilleurs résultats. Biotech : deux levées importantes malgré une contraction du marché Le premier trimestre 2023 a été marqué par deux levées de fonds, réalisées par Amolyt Pharma et Abivax. Amolyt Pharma a signé, le 6 janvier, la première levée de fonds, d’un montant de 130 M€. Ce tour de table de série C mené par Sofinnova Partners et codirigé par Intermediate Capital Group a pour but de faire progresser son portefeuille de produits en développement pour les maladies endocriniennes rares. L’opération a également bénéficié de la participation de nouveaux investisseurs, des fonds gérés par la société américaine Tekla Capital Investment LLC, et la société de capital-risque canadienne CTI Life Sciences. Abivax, une biotech au stade clinique de phase 3 développant des médicaments modulant le système immunitaire afin de traiter des patients atteints de maladies inflammatoires chroniques, a réalisé un financement sursouscrit de 130 M€, mené par TCGX avec la participation des investisseurs existants Invus, Deep Track Capital, Sofinnova Partners, Venrock Healthcare Capital Partners. Excepté ces deux opérations, les montants levés ont été bien plus mesurés. Les biotech liées au cancer continuent d’intéresser les investisseurs. Ainsi, Advanced BioDesign a signé, en février, un accord avec Xerys Invest, son actionnaire depuis 2013, pour une injection de capital de 14,3 M€, deux mois après le lancement de son essai clinique de phase I ciblant la leucémie myéloïde aiguë. AlgoTx a bouclé un tour de table de série B de 20 M€ mené par Relyens Innovation Santé et Turenne Capital, suivi par UI Investissement, et les investisseurs historiques Bpifrance à travers son fonds Innobio 2 et Omnes Capital. AlgoTx a obtenu 1M€ supplémentaire de financement non dilutif. Ce financement doit permettre à l’entreprise de démontrer l’efficacité clinique du traitement ATX01 pour la neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie (NPIC). Suivez les levées de fonds des start-up françaises de la e-santé sur mind Health : Dans notre espace Data : Année par année, les principales levées de fonds Analyse : Les start-up françaises de la e-santé ont levé 1,2 Mds€ en 2022 Méthodologie Notre baromètre annuel des levées de fonds par les start-up de la e-santé ne prend en compte que les opérations qui ont été annoncées publiquement. Depuis 2018, outre les levées de fonds de sociétés non cotées, nous avons également pris en compte les augmentations de capital des sociétés cotées en bourse (Pixel Vision par exemple), ainsi que les levées de fonds à l’occasion des IPO. Limites Il n’est pas toujours possible de distinguer précisément la part levée en equity de celle levée en dette. Certaines start-up et certains fonds d’investissement peuvent avoir changé de nom au cours de leur histoire, ce qui complique le suivi de leurs opérations. Toutes les levées de fonds ne sont pas communiquées publiquement, pas plus que l’identité de tous les participants à un tour de table. La frontière entre ‘start-up’ et entreprise mature est parfois difficile à tracer précisément, de même que la frontière des sociétés actives dans la santé digitale, auxquelles nous nous sommes efforcés de restreindre notre périmètre. Si des levées de fonds ont échappé à notre vigilance, ou si vous pensez avoir repéré une erreur, n’hésitez pas à nous le signaler : datalab@mind.eu.com Aymeric Marolleau Fonds d'investissementInnovationIntelligence ArtificielleLevée de fondsstart-up Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Le suivi des levées de fonds des start-up de l'e-santé Dataroom Les start-up françaises de la e-santé ont levé 1,2 milliard d'euros en 2022 Le marché européen de la e-santé atteint un nouveau stade de maturité Entretien Simon Turner : "Nous avons toujours cru, chez Sofinnova, qu'il fallait avoir des équipes dédiées"