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Accueil > Financement et politiques publiques > Marion Eymar (Banque des Territoires) : “L’innovation numérique doit être couplée à l’innovation organisationnelle”

Marion Eymar (Banque des Territoires) : “L’innovation numérique doit être couplée à l’innovation organisationnelle”

Créée en 2018, la Banque des Territoires rassemble des expertises de conseil et de financement à destination des acteurs territoriaux. Elle investit sur les fonds propres de la Caisse des Dépôts en appui des politiques publiques. Interrogée par mind Health, Marion Eymar, directrice Investissement Santé pour la Banque des Territoires, se mobilise contre les inégalités d’accès aux soins et les “risques accrus de financiarisation” du secteur.

Par Clarisse Treilles. Publié le 11 mars 2025 à 22h35 - Mis à jour le 28 juillet 2025 à 14h51
  • Ressources

Pouvez-vous détailler vos missions à la Banque des Territoires ?

Je suis responsable du pôle santé au sein du département Cohésion sociale et territoriale, un département qui appartient à la direction de l’investissement de la Banque des Territoires. Plusieurs thématiques cohabitent au sein de ce département, comme la santé, l’autonomie, le grand âge, la formation ou encore l’inclusion.

La Caisse des Dépôts a été créée en 1816, avec pour vocation d’assurer des missions d’intérêt général, de développement de l’économie et d’appui aux politiques publiques. La Banque des Territoires a été créée en 2018 et rassemble plusieurs expertises de conseil et de financement à destination de ses clients, les acteurs territoriaux (collectivités territoriales, bailleurs sociaux, professions juridiques et réglementées…).

Comment se compose le pôle santé ? 

Nous sommes trois personnes à travailler au sein du pôle santé que j’ai constitué en 2021. Nous nous intéressons aux sujets de santé avec la casquette d’investisseur. Nous travaillons étroitement avec les équipes de la direction de l’investissement  qui travaillent notamment sur divers mandats au titre de l’État, comme les appels à projets (cf. Tiers-Lieux d’expérimentation) et France 2030 mais également avec les équipes de la direction du réseau. 

Derrière le thème générique de la santé, il y a l’amélioration du parcours de soin et du parcours de santé, ainsi que la lutte contre les déserts médicaux. Ces priorités comportent plusieurs leviers, comme les innovations numériques ou organisationnelles, la mobilité, les infrastructures, la transition numérique des établissements, le lien ville-hôpital et l’immobilier de santé. 

La prévention figure-t-elle aussi parmi vos priorités ? 

En effet, la prévention s’inscrit pleinement dans nos missions autour des enjeux du parcours de santé et des déserts médicaux existants ou en puissance. Plus nous prévenons, moins nous sommes dans le curatif, et in fine plus nous limitons le recours aux soins par la suite. 

Dans ce cadre-là, nous sommes en lien avec différents acteurs. Nous participons notamment avec Bpifrance et PariSanté Campus au dispositif prévention et nous sommes impliqués, avec Bpifrance, dans une réflexion autour de la création d’un fonds prévention. Nous sommes aussi en lien avec la FHF ou le territoire de la Meuse sur les enjeux liés à la responsabilité populationnelle par exemple. Ce sont des enjeux qui nous tiennent à cœur et sur lesquels nous voulons travailler. 

En ce qui concerne le financement, l’activité de la Banque des Territoires est variée, étant à la fois investisseur et opérateur dans le cadre de France 2030. Quelles sont les règles générales que vous vous fixez avant d’investir dans une société ou d’accompagner un projet ?

Les entreprises dans lesquelles nous investissons doivent être basées en France (métropolitaine ou en Outre-mer). La Banque des Territoires est un investisseur minoritaire actif. Cela signifie que nous investissons toujours auprès d’autres investisseurs dans des projets en série A ou B. Nous pouvons également intervenir dans des sociétés de projets, des joint-ventures, à travers des partenariats avec un ou plusieurs industriels, si nous estimons qu’il y a un haut potentiel au regard des enjeux de politique publique que nous soutenons. Dans le champ de la santé, c’est d’ailleurs arrivé historiquement avec ARPAVIE, pour créer ARPAVIE Innovations (renommée EHSIA depuis) afin d’amener de l’innovation dans les Ehpad, mais aussi avec Sêmeia et Health for People (H4P) pour créer Eudokia, un outil qui a vocation à installer des assistants médicaux dans les territoires pour les groupements de médecins. C’est une casquette un peu particulière qui nous caractérise, car un fonds “classique” traiterait uniquement avec des start-up ou des PME et ETI. 

Parmi les critères que nous nous fixons pour investir, il faut que les sociétés aient déjà du chiffre d’affaires et ne soient plus au stade de la preuve de concept. Le seuil psychologique de chiffre d’affaires se situe à un million d’euros. 

Nous agissons comme les investisseurs de la place, nous discutons d’une valorisation et nous réalisons différents audits (techniques, financiers, de marché). Nous avons nos propres comités d’investissement et nous négocions des droits dans la gouvernance, c’est-à-dire que nous entrons au board des sociétés.

La vision à long terme est-elle un facteur différenciant de la Banque des Territoires ? 

La Banque des Territoires est un investisseur avisé de long terme, qui s’inscrit en appui des politiques publiques, à la jonction entre le public et le privé. Cela signifie que nous recherchons de la rentabilité en tant qu’investisseur, néanmoins nous nous intéressons aussi à l’impact. Nous recherchons de la liquidité, mais la sortie à cinq ans n’est pas notre unique source de motivation de part notre structure : nous ne sommes pas organisés en société de gestion mais agissons sur les fonds propres de la Caisse des Dépôts, ce qui offre plus de flexibilité.

Dans combien de sociétés du numérique en santé la Banque des Territoires a-t-elle investi à date ? Combien de dossiers avez-vous traité en 2024 ?

Au sein de notre portefeuille en santé numérique, nous comptons une douzaine de participations à date, qui vont de la télémédecine à la prévention en passant par les cabinets de santé (cf. encadré sur le portefeuille).

Nous avons été en contact ou en discussion avancée avec près de 120 sociétés en 2024. Nous pouvons également nous appuyer sur nos collègues des différents départements et en régions pour sourcer et étudier des dossiers.

Les 12 sociétés du portefeuille

Eudokia (solution numérique pour fluidifier l’offre de soins sur les territoires).
Click & Care (plateforme de mise en relation entre professionnels du secteur médico-sociaux et particuliers en perte d’autonomie pour améliorer l’accès à l’aide à domicile) .
Sêmeia (plateforme de télésurveillance). La plateforme a levé 8 M€ en décembre 2022. Cette seconde levée de fonds a été réalisée auprès d’Orange Ventures, du fonds MH Innov’ de Malakoff Humanis et de ses précédents investisseurs la Banque des Territoires, IHS Project – Thierry Alliotte et Erik Boulard. 
Rofim (plateforme d’aide à la collaboration entre professionnels de santé). La société a levé une série A de 5M€ en octobre 2021, à laquelle ont participé Orange Ventures Impact (1,3 M€), la Banque des Territoires (1,3 M€), Axeltim, Région Sud Investissement et des business angels.
Kiplin (éditeur de solutions de santé connectées ludiques). La société a finalisé en novembre 2921 une levée de fonds de 3,7 M€, auprès de Mutuelle Impact (fonds initié par la Mutualité Française, géré par XAnge et conseillé par Investir&+) et de la Banque des Territoires, dont 2,7 M€ en capital. 
Ipso Santé (réseau de cabinets médicaux).
Life Plus (solutions de télésuivi et de prévention à destination des seniors). La start-up a bouclé une levée de fonds de 3 M€ en janvier 2024, soutenue par la Banque des Territoires pour son compte et le compte de l’État, dans le cadre de France 2030 et de son programme Territoires d’innovation, ainsi que par Tsinor Venture Studio, spécialisé dans la silver économie. 
Cardioparc (réseau de centres de cardiologie).
Alogia (outils d’IA au service des seniors). La société a levé 6,5 M€ en janvier 2024 auprès de cinq nouveaux investisseurs : la Banque des Territoires, GSO Innovation et Crédit Agricole Aquitaine Expansion (fonds régionaux de Crédit Agricole), NACO et AQUITI Gestion. 
Fonds Patient Autonome (Plateforme de financement de start-up en amorçage, série A et série B du secteur de la santé numérique opéré par Bpifrance, dotée de 50 millions d’euros à sa création). 
Posos (plateforme d’aide à la décision pour la prescription). La société avait annoncé en octobre 2022 une levée de fonds en série A de 9,8 M€ auprès de Cap Horn, Mélusine Holding, Sofiouest, la Banque des Territoires, Captech Santé & Nord France Amorçage et AG2R LA MONDIALE.
EHSIA (structure d’accompagnement des ESMS).

La Banque des Territoires pilote également l’appel à projets (AAP) Tiers-lieux d’expérimentation en santé. Comment l’AAP a-t-il évolué depuis deux ans ? Quelles sont les prochaines étapes attendues ?  

Cet AAP s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’accélération en santé numérique porté par la DNS. Il est doté de plus de 60 millions d’euros. À date, 37 tiers-lieux ont été sélectionnés sur tout le territoire national et d’Outre-mer. Ces lieux ont été sélectionnés en trois vagues successives, la première datant de novembre 2022 et la dernière de la fin d’année dernière. La Banque des Territoires, en tant qu’opérateur, est très en lien avec la DNS et l’AIS.

La prochaine étape consiste à finir la sélection des projets d’expérimentation, portés par les tiers-lieux. Les porteurs de projets sont les acteurs de la santé numérique qui répondent aux problématiques de ces tiers lieux. J’encourage les start-up qui viennent nous voir à aller frapper à la porte des tiers-lieux pour être subventionnées ou accompagnées sur des projets qui concernent la qualité du soin ou la qualité de vie au travail des soignants. 

Dans les conventions qui sont signées entre la Banque des Territoires (l’opérateur) et les tiers-lieux, il y a des engagements mutuels à respecter. Des réunions ont lieu une à deux fois par an pour faire à la fois un bilan financier et un bilan d’avancement des travaux. La Banque des Territoires est très attachée à rendre compte de ces retours d’expérience pour mettre en place une véritable communauté. Les résultats sont d’ailleurs déjà mesurables, puisque les tiers-lieux de la vague 3 bénéficient des retours d’expérience des précédentes vagues qui ont dû essuyer les plâtres. Il faut travailler à la pérennité de ces espaces d’innovation pour créer un écosystème.

En mai de cette année, des auditions vont avoir lieu pour sélectionner les projets portés par les tiers lieux de la vague 1 et 2. Ils devront chacun présenter deux projets, qui pourront être subventionnés à hauteur de 250 000 euros maximum chacun. La sélection reprendra en 2026 pour les tiers-lieux de la vague 3.

Où se situent les opportunités et les lacunes sur le marché de la télémédecine aujourd’hui ?

En 2021, nous avons été immédiatement happés par beaucoup de projets de télémédecine, allant de la télécabine à la visioconférence et aux objets connectés. Nous avions d’ailleurs cartographié à l’époque plus d’une centaine de solutions afin de mieux visualiser l’ampleur de ce marché au sortir de la crise Covid.

Nous constatons que le marché de la téléconsultation s’adresse énormément aux utilisateurs appartenant à la catégorie CSP+ et aux grandes métropoles. L’enjeu principal n’est pas la technologie en elle-même, mais plutôt l’intégration de ces solutions dans un parcours de santé et dans un territoire, en lien avec les ARS et les soignants à l’échelle locale. Nous continuons à être beaucoup sollicités sur ces sujets aujourd’hui, même si le modèle économique n’est pas simple à trouver. Nous sommes persuadés que la télémédecine n’est pas une solution à tout, mais constitue une brique de solution, qui doit être replacée au bon endroit et dans le bon parcours. Il est aussi important que l’humain reste au centre.

Comment abordez-vous les projets considérés comme “risqués” ?

Nous considérons que nous tenons le rôle de tiers de confiance entre l’État, les collectivités et le secteur privé. La Banque des Territoires a donc en ce sens un rôle particulier à jouer : certes, nous recherchons de la rentabilité, mais pas à n’importe quel prix. Nous restons vigilants face aux risques accrus de financiarisation [le passage d’une économie fondée sur un financement par les banques traditionnelles à une économie fondée sur les marchés financiers, ndlr] dans le secteur de la santé. Nous voulons bâtir des territoires plus solidaires, il n’y a pas de raison que certains territoires soient éloignés.

Comment le numérique peut-il contribuer, selon vous, à une meilleure répartition de l’accès aux soins sur les territoires ? 

L’innovation numérique doit être couplée à l’innovation organisationnelle. Le parcours patient et le parcours médecin doivent être optimisés avec des solutions numériques adaptées à chaque public. Le numérique permet de pallier le manque de soignants. Il faut gagner du temps médical et améliorer la qualité de vie au travail des soignants, qui est aujourd’hui l’un des éléments importants pour fidéliser les soignants. 

Biographie de Marion Eymar

Au sein du Groupe Caisse des Dépôts : 
Depuis janvier 2025 : Directrice Investissement Santé
Juin 2021 – Janvier 2025 : Responsable du pôle e-santé/vieillissement
Janvier 2018 – Juin 2021 : Responsable Investissement Numérique
Février 2013 – Décembre 2017 : Investisseur – Numérique

Au sein d’Orange : 
Juin 2010 – Janvier 2013 : Senior Manager Financement des Partenariats Publics Privés
Décembre 2007 – Juin 2010 : Associate, Financement des filiales

Clarisse Treilles
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