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Accueil > Parcours de soins > Gestion de la data > Philippe Coatanea (Ordre national des pharmaciens) : “Le pharmacien a une légitimité à pouvoir collecter des données”

Philippe Coatanea (Ordre national des pharmaciens) : “Le pharmacien a une légitimité à pouvoir collecter des données”

Forts de leur dossier pharmaceutique, hébergé par Docaposte, les pharmaciens figurent parmi les professionnels de santé les plus à la pointe du numérique. Leur Ordre compte 200 collaborateurs pour gérer quelque 70 000 pharmaciens inscrits. Philippe Coatanea, membre du bureau de son conseil national, détaille pour mind Health comment l’institution intègre le digital dans sa pratique et les perspectives de l’essor des solutions connectées.

Par . Publié le 25 janvier 2019 à 18h04 - Mis à jour le 25 janvier 2019 à 18h04
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Outre le DP, quels outils numériques l’Ordre a-t-il développé pour accompagner les pharmaciens ?

L’institution a pris un virage numérique de deux façons. D’abord au travers du livre “vert” sur la pharmacie connectée publié en novembre dernier, destiné à permettre aux pharmaciens de prendre toute leur place dans un nouvel environnement de déploiement de nouvelles technologies : engagement sur les services innovants aux patients, renforcement de la coordination, maîtrise des données et des algorithmes…

Ensuite, en interne, nous dématérialisons de façon progressive tous les échanges entre l’Ordre et les pharmaciens inscrits. Un extranet leur est accessible pour les démarches administratives : gérer le tableau d’inscription, obtenir des duplicata de documents… Nous avons été capables dans le même temps de générer une plateforme numérique sur laquelle les pharmaciens expérimentant la vaccination antigrippale saisissent leurs actes pour que nous puissions les communiquer à la tutelle. C’est quelque chose de très conséquent : plus de 700 000 vaccinations ont été enregistrées sur l’exercice 2018-2019. Autour du dossier pharmaceutique (DP), nous avons également mis en place une plateforme numérique sur le suivi des ruptures d’approvisionnement de médicaments : plus de 15 000 pharmaciens, 40 pharmacies à usage intérieur (PUI) et 70 fabricants travaillent de concert sur cet outil. Au sein de l’Ordre, trois directions sont très impliquées sur le numérique, celles des technologies en santé (qui gère notamment le DP), de l’exercice professionnel (qui suit l’évolution des métiers) et de l’organisation des systèmes d’information (DOSI) qui compte une vingtaine de personnes.

Le DP alimentera le dossier médical partagé (DMP). L’Ordre a également évoqué la création d’un “entrepôt sécurisé de données” accessible à la Cnil notamment. Il ouvre donc l’accès à ses données ?

Le développement du DP est à un moment charnière. Considéré à ses débuts comme un groupe d’utilisateurs fermés, il est devenu l’application sécurisée de santé la plus utilisée en France avec quatre millions de requêtes par jour. Nous sommes ainsi très sensibilisés à la question de la sécurité des données et avons mis en place une approche globale intégrant des audits externes réguliers et le chiffrement à tous les niveaux de l’utilisation de mécanismes d’authentification. L’interconnexion du DP avec d’autres SI comme le DMP ou des espaces numériques personnels et la possibilité de cette portabilité des données vers des applications tiers exige des niveaux de sécurité encore plus élevés. On sent bien qu’il va falloir que l’on ouvre l’accès aux données. Et il est pour nous essentiel d’avoir une charte de principes sur lesquels doivent reposer ces applications de santé.

Pour l’entrepôt sécurisé de données, il s’agit de donner accès à la Cnil, à sa demande, aux algorithmes utilisés par le DP. Une équipe, composée à la fois de membres de la direction de l’exercice professionnel et de la DOSI, y travaille avec quelques prestataires de services.

Quelle est la position de l’Ordre sur l’essor justement des objets connectés et applications de santé ?

Le pharmacien est bien placé pour distribuer ces objets connectés mais à deux conditions : que l’équipe soit dûment formée et que ces applications soient évaluées et qualifiées. Nous travaillons avec les étudiants, les doyens des facultés et les professionnels de la formation continue pour que ce premier postulat soit bien rempli. Et nous attendons les travaux de la commission d’évaluation de la Haute Autorité de santé (HAS) sur les objets connectés.

Que le patient prenne en main son parcours de soins, c’est normal ; nous sommes rentrés dans une logique de décision concertée. En revanche, tout cet environnement reste un outil et la présence d’un professionnel de santé doit rester essentielle.

Après l’affaire Lactalis, un blocage automatique, via le DP, de la dispensation des boîtes de médicaments concernées par des rappels de lots était souhaité par l’Ordre d’ici fin 2018. Cette fonctionnalité existe-t-elle ?

Nous avons mis en production la fonction de “rappel-blocage” au niveau des logiciels de gestion d’officine (LGO) fin novembre 2018, pour commencer en mettant en place des numéros de lots en données structurées. Deux LGO disposent aujourd’hui de cette fonction, que l’on ne va pas tarder à utiliser dans la profession. La validation de trois autres logiciels est prévue dans les semaines à venir, ce qui couvrira 85 à 90 % des LGO utilisés en officine. Les derniers sont en phase de développement avec, pour étape ultime, potentiellement autour du DP, le “rappel patient”.

Dans le même esprit, l’Ordre a fait développer une nouvelle version de son logiciel Fast qui permet la communication entre le DP et les PUI : aujourd’hui près de 460 établissements de santé sont raccordés au DP. La fonction de “rappel-blocage” devrait être disponible d’ici la fin du premier trimestre pour ces PUI.

Nous serons aussi en capacité d’envoyer aux grossistes-répartiteurs dans les meilleurs délais les numéros de lot rappelés en données structurées pour essayer d’avoir d’autres blocages au niveau de la chaîne du médicament, même s’ils ont déjà des solutions internes.

Qu’a donné la phase pilote du portail de télédéclaration des ventes de médicaments « inhabituelles » ?

Elle a débuté en décembre 2018 et va durer six mois. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) met à notre disposition un portail de déclaration sur lequel les laboratoires, les grossistes-répartiteurs et les dépositaires qui fournissent les officines peuvent remonter des ventes inhabituelles. Trois laboratoires exploitants et trois répartiteurs y participent. Les agences régionales de santé (ARS) concernées sont celles de l’Île-de-France et d’Auvergne-Rhône-Alpes. Et nous allons nous mettre d’accord avec l’ANSM pour choisir cinq, éventuellement sept molécules à mettre sous surveillance et sur lesquelles je ne peux pas communiquer pour le moment. Un premier débrief sera fait fin janvier.

Nous parlons bien de ventes inhabituelles puisqu’il existe déjà des process pour les ventes anormales. Les ventes anormales sont des ventes vers une officine supérieures à des seuils déjà déterminés avec l’Ordre et la tutelle pour des produits détournables et sont surveillées depuis des années. Les ventes inhabituelles consistent en des ventes augmentant de façon très importante et surprenante, que le produit soit détournable ou pas. Elles peuvent permettre de dépister de nouveaux usages.

Estimez-vous les officines prêtes pour l’entrée en vigueur de la sérialisation, le 9 février prochain ?

C’est compliqué ; il y aura du retard au niveau de l’officine. De nombreux points ne sont pas encore tranchés : les phases de tests qui devaient être déjà initiées ne le sont pas toutes. Nous n’avons pas encore par exemple le résultat du groupe de travail entre le CIP (qui assure un rôle d’interface technique, NDLR) et les pharmaciens. L’ensemble des éditeurs de LGO n’ont pas encore tous intégré cette fonctionnalité. Nous nous posons aussi des questions sur des problèmes récurrents de qualité d’encodage de Datamatrix lorsque l’on réalise des tests sur le nombre de références que l’on peut trouver dans les bases de données européennes et qui restent pour le moment modestes. Nous devrons aussi gérer des notions de cohabitation : les dates de péremption des médicaments vont de trois à cinq ans et cohabiteront des produits qui auront le marquage et d’autres non. Nous travaillerons certainement en mode dégradé dans l’attente d’évolutions. Si la sérialisation ne sera pas effective à 100 % au 9 février, cela ne veut pas dire que nous ne nous mettons pas en marche.

L’avenant sur la téléconsultation a été signé. Pensez-vous que les pharmaciens s’en empareront ?

L’Ordre, au travers de son livre vert, a clairement exprimé que cette évolution fait partie du métier de pharmacien dans l’avenir. Nous sommes même allés plus loin : le pharmacien a une réelle légitimité à pouvoir collecter des données et analyser l’adhésion au traitement d’un patient polymédiqué. La télésurveillance médicale peut ainsi être étendue aux pharmaciens et pas seulement être réservée aux professions médicales. La téléexpertise aussi, potentiellement. Avec un suivi, de la formation et des règles d’éthique. Nous sommes persuadés que nous sommes en train de passer de données de remboursement à des données de santé ; le traitement de ces données en vie réelle sera au coeur de nouvelles interactions et le pharmacien devra être présent sur tous ces créneaux. Là encore, l’Ordre va y travailler. La profession a besoin de textes qui évoluent.

Nous restons vigilants bien évidemment. Un certain nombre d’outils et d’entreprises se développent dans ce domaine. L’Ordre est en capacité de pouvoir donner des conseils juridiques sur des contrats avec des prestataires qui pourraient peut-être engager de façon inconsidérée des officinaux. Les syndicats interviennent aussi. Les pharmaciens vont être aidés dans le développement de ces nouvelles technologies.

PHILIPPE COATANEA
Depuis 2017 : Conseiller ordinal en charge du groupe de travail sur les nouvelles technologies
Depuis 2014 : Membre du bureau du conseil national de l’Ordre des pharmaciens, représentant de la distribution en gros
Depuis 2011 : Président d’Alliance Healthcare Répartition (groupe Alliance Healthcare, membre de Walgreens Boots Alliance)
2008 : Directeur général d’Alliance Healthcare Répartition
2006 : Président de la filiale Ouest répartition pharmaceutique 
2004 : Création de la filiale Directlog
1989 : Pharmacien commercial pour le groupe
1989 : Doctorat et DESS à l’université de Châtenay-Malabry
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