Accueil > Industrie > Biomédicaments : quelles tendances en 2025 ? Biomédicaments : quelles tendances en 2025 ? En 2024, plus d’un médicament sur deux en développement est un biomédicament. En s’appuyant sur l’expertise de son partenaire MabDesign, l'association française du secteur industriel des biomédicaments, mind Health décrypte les tendances de l’année 2025 en la matière. Par Coralie Baumard et Romain Bonfillon. Publié le 11 février 2025 à 15h52 - Mis à jour le 11 février 2025 à 15h52 Ressources Série Cet article s’inscrit dans une étude en cinq parties que mind Health a consacrée aux biomédicaments : Quelle est la place des biomédicaments dans l’industrie pharmaceutique mondiale ? Quel est le paysage du développement des biomédicaments en France ? Biomédicaments : quelles tendances en 2025 ? Entretien avec Anne Jouvenceau (AIS) : “Nous avons positionné la France dans le peloton de tête européen” Bioproduction : perspectives et enjeux de l’accélération Le 7 février 2025, les Hospices Civils de Lyon ont inauguré leur propre plateforme de bioproduction. Baptisée ARTEMIS (Application et Recherche en Tissus, cEllules et Médicaments InnovantS), elle vise à développer des immunothérapies innovantes. Une preuve que les centres hospitaliers universitaires entendent également jouer un rôle dans le développement des biomédicaments. L’enjeu est de taille car si, à ce jour, les biomédicaments représentent une part limitée des produits pharmaceutiques commercialisés, cela ne sera pas le cas à l’avenir. Selon les données recueillies dans notre dossier dédié, 60 % des 39 000 produits en développement en 2024 sont des biomédicaments. Les anticorps restent les principaux pourvoyeurs de biomédicaments En 2024, les anticorps sont à la base de 42 % des projets de biomédicaments en cours de développement portés par des entreprises françaises. Au niveau mondial, ils demeurent la catégorie de biomédicaments la plus développée et cela devrait perdurer en 2025 selon MabDesign. “Il y a encore énormément d’innovations. Les anticorps d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec ceux d’hier”, analyse Nicolas Groux, directeur général de MabDesign. Les ADC (anticorps conjugués, ndlr) monospécifiques et bispécifiques constituent une avancée majeure en oncologie, tout comme les anti-PD1 (une immunothérapie utilisée notamment dans la prise en charge des mélanomes, du cancer du poumon non à petites cellules, ndlr). Les projets académiques et industriels intégrant des ADC vont continuer de se multiplier en 2025, comme en témoigne le lancement du projet européen OASIS. Coordonné par Gustave Roussy et dirigé par la Dr Barbara Pistilli, il vise à développer des outils permettant aux cliniciens de choisir l’ADC le plus adapté à chaque patient, en tenant compte de ses caractéristiques cliniques et de la biologie de sa tumeur. Subventionné à hauteur de 9,9 millions d’euros sur cinq ans par la Commission européenne, OASIS regroupe 12 partenaires européens. Selon MabDesign, il convient également de s’intéresser en 2025 à une autre catégorie de biomédicaments : les radio-immunoconjugués ou radiomarqués. Ces anticorps ou peptides, capables de reconnaître des cellules tumorales, sont liés à un agent radioactif destiné à irradier ces dernières. Plusieurs opérations ont marqué le secteur en 2024, comme l’accord de licence de 100 millions de dollars signé par Sanofi avec la biotech américaine RadioMedix et la biotech française Ornano sur les cancers rares, ou la finalisation de l’acquisition de Fusion Pharmaceuticals par AstraZeneca pour 2,4 milliards de dollars. Vaccins à ARN messager, de nouvelles pathologies en ligne de mire Après avoir ciblé en grande majorité le Covid-19, les vaccins à ARN messager commencent à se positionner sur de nouvelles pathologies comme le virus de la grippe. Moderna a d’ailleurs un produit (MRNA-1083) en préenregistrement sur cette indication. Autre tendance émergente : le microbiote. Ce dernier pouvant avoir un impact sur le succès des immunothérapies ou des chimiothérapies. L’Institut Gustave Roussy, notamment, travaille sur la question via son projet Clinicobiome. En France, la biotech MAAT Pharma s’est spécialisée dans le développement de thérapies à base de microbiote visant à améliorer la survie des patients atteints de cancers. Les défis de demain Les mécanismes d’action des biomédicaments offrent un nouvel espoir aux patients qui auparavant se trouvaient dans une impasse thérapeutique, notamment en oncologie. Mais il demeure encore des verrous technologiques. En effet, si les CART-cells ont prouvé leur efficacité dans le traitement de tumeurs hématologiques, le défi est, désormais de développer des nouveaux produits CART capables d’agir sur les tumeurs solides. Du côté des ADC, l’objectif est de limiter les effets secondaires liés à leur toxicité. Enfin, à plus long terme, MabDesign estime qu’un des challenges sera de développer des thérapies à base de phages (des virus naturels qui ciblent les bactéries, ndlr) pour répondre aux besoins créés par les maladies multirésistantes aux antibiotiques. Si l’oncologie reste l’aire thérapeutique la plus ciblée par les biomédicaments, des avancées technologiques et thérapeutiques contribuent à faire émerger de nouveaux produits pour traiter d’autres pathologies : les maladies neurodégénératives, les maladies génétiques ou les maladies infectieuses. Les premiers produits en attente de mise sur le marché en 2025 semblent confirmer cette orientation. Sur les cinq produits en phase de préenregistrement recensés par mind Health et MabDesign, grâce aux données de GlobalData, quatre ne concernent pas l’oncologie : les vaccins contre le chikungunya et contre le Covid-19 (VLA-2001) de Valneva, le bentracimab (contre les désordres hématologiques) de Serb et le lenadogene nolparvovec (ophtalmologie) de GenSight Biologics. Coralie Baumard et Romain Bonfillon biotechLaboratoiresRechercheVaccin Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind