Accueil > Parcours de soins > Open innovation > Corinne Blachier-Poisson (Amgen France) : “Nous regarderons tout ce qui se fait dans l’intelligence artificielle et le digital” Corinne Blachier-Poisson (Amgen France) : “Nous regarderons tout ce qui se fait dans l’intelligence artificielle et le digital” La filiale française de la biotech américaine a annoncé le 23 octobre huit millions d’investissements pour l’innovation. Sa directrice générale, Corinne Blachier-Poisson, accompagnée du responsable innovation, Thibault de Chalus, détaillent pour mind Health les ambitions d’Amgen France. Par Aurélie Dureuil. Publié le 04 novembre 2019 à 9h25 - Mis à jour le 04 novembre 2019 à 9h25 Ressources Vous avez présenté le 23 octobre le programme Amgen Innovations doté d’une enveloppe de 8 M€ sur trois ans. Quels sont vos objectifs ? Corinne Blachier-Poisson : Le programme Amgen Innovations accompagne notre objectif de passer d’un laboratoire qui développe et commercialise des médicaments et informe les médecins à un acteur qui aide à l’optimisation des ressources et du parcours de soins du patient. Nous avons toujours été très en lien avec les centres de lutte contre le cancer et la recherche académique, avons financé des projets de recherche, noué des partenariats avec des start-up… Nous avons constaté un certain éparpillement de nos investissements. Avec ce programme, nous voulons mettre en place une politique d’investissement structurée et qui couvre et répond au besoin de l’écosystème. Comment ce programme sera-t-il piloté ? C.B.-P. : Nous avons créé un poste de responsable innovation qui travaille sur ce programme. Il est occupé par Thibault de Chalus. Thibault de Chalus : J’interviens sur la partie stratégie et vision avec une autre personne qui se concentre sur l’aspect multicanal. Toutes les fonctions de l’entreprise sont confrontées à la transformation numérique. Nous voulons être le plus agile possible. Le digital a un impact sur toutes les fonctions de l’entreprise. Nous ne voulons pas cloisonner le sujet à une fonction en particulier mais mener une réflexion globale sur son impact sur l’ensemble de nos activités. J’ai aussi un rôle de coordination, par exemple sur l’adaptation des process, les sujets liés aux données de santé, les essais cliniques avec des dispositifs médicaux connectés… L’un des objectifs du programme Amgen Innovations est aussi de pouvoir coordonner ces fonctions digitales. Un volet du programme concerne un appel à projets pour “découvrir les solutions de demain”. Comment va-t-il se dérouler ? T.dC. : Le premier appel à projets arrivera mi-novembre. Sur les 2,6 M€ alloués aux appels à projets, 600 000 euros seront disponibles pour cette première édition. Il s’articulera autour de trois thématiques de recherche et une sur la dimension humaine. Concrètement, nous mettrons en place un site en ligne pour postuler jusqu’au 1er mars 2020 et un certain nombre d’actions pour intéresser les chercheurs, les associations de patients… Nous financerons à hauteur de 75 000 euros chaque projet pour une durée de deux ans. Les projets seront évalués par un comité scientifique indépendant. L’objectif est de mener un appel à projets par an sur la période. L’un des trois volets vise à “accompagner les soignants face aux enjeux de leur profession. En quoi consiste-t-il ? C.B.-P. : Nous voulons aider les soignants à affronter les mutations de leur propre environnement. Les innovations arrivent de l’industrie pharmaceutique et d’autres sources à l’hôpital et l’accompagnement n’est pas suffisant. Créant des tensions dans les établissements hospitaliers, chez les médecins libéraux. Cet accompagnement passe notamment par la formation. Nous travaillons ainsi sur le management de l’innovation et la conduite du changement. Nous établissons une collaboration avec une université sur le management de l’innovation. Et nous nous préoccupons de la santé des soignants. L’innovation n’est pas uniquement technologique, elle est aussi organisationnelle. Un autre volet porte sur les partenariats avec les start-up. Quels sont vos objectifs ? Thibault de Chalus : “Nous sommes très intéressés par le côté digital health et les notions d’algorithmes de détection et d’outils connectés” T.dC. : Nous allons regarder en premier lieu les aires thérapeutiques sur lesquelles nous sommes présents : onco-hématologie, néphrologie, maladies cardiovasculaires et métaboliques, neurologie, rhumatologie et dermatologie. Notre intérêt porte aussi bien sur les molécules que sur les dispositifs médicaux. Nous sommes très intéressés par le côté digital health ainsi que les notions d’algorithmes de détection et d’outils connectés. Notre premier objectif est de définir les questions auxquelles nous voulons répondre sur la prise en charge globale de la maladie, la qualité de vie… Nous souhaitons éviter d’avoir une démarche marketing et sélectionner les solutions qui apportent de la valeur au système de santé. La France dispose d’une vraie capacité à avoir énormément d’idées. Notre objectif est de pouvoir les accompagner, notamment sur les problématiques réglementaires, en étant une sorte de catalyseur. Quel budget allez-vous consacrer à ces partenariats ? Pourriez-vous prendre des participations ? C.B.-P. : Avec ce programme, nous structurons cette activité et officialisons notre volonté d’investir dans les start-up françaises dans différents domaines. Nous regarderons tout ce qui se fait dans l’intelligence artificielle et le digital. Nous allons consacrer 5 millions d’euros sur les trois ans pour ces partenariats. Pour cette activité, Amgen France sera entièrement acteur de la stratégie. Nous voulons une ouverture à des collaborations assez variées. En parallèle, nous travaillons en connexion avec Amgen Ventures, la structure aux États-Unis, qui pourrait être amenée à investir dans certaines start-up françaises. Cela se fera au cas par cas. Avec les start-up, vous avez annoncé en mai 2019 une collaboration avec FeetMe. Quels sont les partenariats en cours ? C.B.-P. : Nous avons effectivement déjà des partenariats avec FeetMe et Owkin notamment. Nous avons été l’un des premiers laboratoires à soutenir Owkin. Nous les avons fait travailler sur des analyses, du machine learning sur des bases de données d’essais cliniques pour différentes molécules de notre portefeuille. Cette collaboration qui a débuté en France s’est étendue. La qualité de leur prestation a convaincu notre R&D globale et Owkin travaille maintenant en direct avec les États-Unis. Justement, le programme Amgen Innovations est-il une initiative française ou la déclinaison d’une stratégie internationale ? C.B.-P. : Il existe une volonté chez Amgen de continuer à innover. Elle fait partie des priorités stratégiques de l’activité régionale d’Amgen en Europe. Des ressources y ont été allouées et toutes les filiales sont encouragées à innover. Mais chacune l’applique à sa façon. Cela dépend de l’écosystème, du système de santé… Cette richesse des start-up en France, notamment sur l’intelligence artificielle, est très spécifique. Nous avons bâti ce programme en fonction de nos objectifs, des besoins de l’écosystème, de nos moyens, de nos ressources et des recommandations et apports de notre direction européenne. Corinne Blachier-Poisson 2019 : Vice-présidente et directrice générale d’Amgen France 2019 : Présidente de la commission Accès des patients au progrès thérapeutique du Leem 2016 : Directrice générale d’Amgen Belgique et Luxembourg 2013 : Directrice exécutive de l’Accès au marché et des Affaires publiques d’Amgen France 2011 : Directrice exécutive de la business unit Oncologie/Hématologie d’Amgen France 2009 : Directrice de la Business Unit Néphrologie d’Amgen France 2002 : Plusieurs postes de direction au sein de Novartis 1998 – 2002 : Responsable de l’évaluation médico-économique à l’Afssaps 1993 : Responsable Prix et remboursement chez Lilly Thibault de Chalus 2019 : Responsable Innovation d’Amgen France Mars 2016 : Responsable Accès au marché pour les produits en développement d’Amgen France 2011: Responsable Accès au marché chez UCB Pharma 2011 : Master en management de l’ESSEC 2009 : Docteur en médecine vétérinaire, ancien interne de l’École Nationale Vétérinaire de Maisons-Alfort Aurélie Dureuil Intelligence ArtificielleLaboratoiresstart-upStratégie Besoin d’informations complémentaires ? 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