Accueil > Industrie > Télésurveillance en oncologie : Cureety va acquérir Continuum+ Télésurveillance en oncologie : Cureety va acquérir Continuum+ Cureety, l’entreprise spécialisée dans la télésurveillance des patients atteints de cancer, a annoncé le 19 mai être en négociation exclusive avec la société concurrente Continuum+. Nicolas Bégin, le directeur général de Cureety, et Guillaume Gaud, le président et fondateur de Continuum+, ont détaillé à mind Health les raisons de ce rapprochement et leurs ambitions communes. Par Coralie Baumard. Publié le 21 mai 2025 à 16h04 - Mis à jour le 27 mai 2025 à 18h20 Ressources Cureety, la société spécialisée dans la télésurveillance des patients atteints de cancer, a annoncé dans un communiqué le 19 mai être en négociation exclusive avec la société concurrente Continuum+ en vue de son acquisition. “Notre succès repose sur la performance de notre plateforme en termes d’algorithmie, elle permet de bien identifier les situations à risque et génère peu de fausses alertes, explique Nicolas Bégin, le directeur général de Cureety, lors du salon SantExpo le 21 mai. Continuum+ a une approche différente, ils ont beaucoup travaillé sur les parcours coordonnés, notamment avec la ville. Pour assurer le suivi de certains patients fragiles, isolés ou en situation d’illectronisme, il est extrêmement intéressant que le pharmacien participe ou que l’infirmière libérale soit formée à la toxicité de molécules spécifiques. L’acquisition de Continuum+ va nous permettre de proposer aux établissements de santé une offre complète.” Guillaume Gaud, le président et fondateur de Continuum+. Pour Guillaume Gaud, le lien créé entre la ville et l’hôpital via ces parcours d’accompagnement est particulièrement pertinent pour accompagner le virage domiciliaire de l’oncologie : “les thérapies orales ont permis le développement de la télésurveillance. Désormais, les thérapies injectables, autrefois administrées à l’hôpital, peuvent également être réalisées à domicile, ce qui est en phase avec la volonté des patients de rester chez eux.” Les pouvoirs publics ont reconnu la pertinence de ce modèle de prise en charge. L’article 46 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 a créé un cadre de remboursement pour les parcours coordonnés renforcés. Les décrets du 15 novembre 2024 et du 30 avril 2025 en ont précisé les modalités. 170 établissements de santé partenaires Selon Nicolas Bégin, la solution de Cureety est aujourd’hui déployée dans 140 établissements de santé. La plateforme de Continuum+ est, elle, présente dans une cinquantaine, notamment via son expérimentation article 51 AKO@dom-PICTO. “Nous avons certains établissements en commun, notre parc consolidé correspond à 170 établissements”, précise le directeur général de Cureety. Les fonctionnalités de Continuum+ vont être progressivement intégrées dans la solution Cureety. “Nous estimons que cette implémentation devrait s’étaler sur neuf mois”, indique Nicolas Bégin. Nicolas Bégin, directeur général de Cureety L’équipe d’une douzaine de personnes de Continuum+ va intégrer Cureety, l’entreprise rassemblera 80 personnes au total à la fin de l’année. Guillaume Gaud, l’actuel président et fondateur de Continuum+, occupera les fonctions de directeur du développement et des partenariats afin de gérer l’activité recherche clinique de Cureety et les relations avec les laboratoires pharmaceutiques. Continuum+ a noué des partenariats avec plusieurs acteurs de l’industrie pharmaceutique dont Pfizer, Takeda, Lilly, GSK, Bristol Myers Squibb, Sanofi. “Notre ambition est de participer aux avancées de la recherche en oncologie”, souligne Nicolas Bégin. Pour cela, l’entreprise mise sur les données collectées grâce à sa solution de télésurveillance. “Nous collectons des données sur les effets secondaires, l’observance, la qualité de vie, qui vont pouvoir être chaînées aux données hospitalières pour enrichir les connaissances des établissements et de professionnels de santé”, indique Guillaume Gaud. D’ici 18 mois, l’équipe de Cureety dédiée à la recherche clinique devrait compter 15 personnes, contre 5 aujourd’hui. Continuum+ va mener à terme sa demande d’inscription sur la LATM Si Cureety a obtenu en mars 2025 l’inscription de sa solution en nom de marque sur la liste des activités de télésurveillance médicale (LATM), Continuum+ bénéficie actuellement de la prise en charge anticipée (PECAN). Ce rapprochement n’a pas fait dévier Continuum+ de son objectif comme le confirme Guillaume Gaud : “Nous allons mener à terme le dépôt de la demande d’inscription sur la LATM afin d’apporter la preuve de notre présomption d’innovation avec l’hétéroévaluation, c’est-à-dire la capacité de faire compléter les questionnaires patients par des infirmières libérales. Notre étude clinique multicentrique FEGALA est menée sur plus de 400 patients atteints de quatre types de cancer (sein, colorectal, poumon et prostate).” Le fondateur de Continuum+ relève que le déploiement de la télésurveillance complexifie la conduite des études cliniques : “Aujourd’hui de plus en plus de patients sont télésurveillés, il existe de moins en moins de patients bénéficiant d’un suivi conventionnel. La télésurveillance est devenu le standard of care, les études à venir devront donc comparer une solution versus une autre” L’Allemagne en ligne de mire Cureety a atteint l’équilibre cette année, “à la fin 2025, nous réaliserons un revenu annuel récurrent de 12 M€”, précise Nicolas Bégin. Portée par ces bons résultats, l’entreprise entend accentuer son développement européen. Présente en Italie depuis 2022, la société déploie actuellement sa solution dans les premières cliniques privées du groupe portugais Lusíadas Saúde. “Nous visons également le Benelux, mais notre priorité est le marché allemand, car il existe un cadre de remboursement. Nous allons y ouvrir un bureau d’ici la fin de l’année. Si le BfArM, l’autorité allemande n’a pas encore autorisé le remboursement de la télésurveillance, nous constatons que les autorités allemandes et françaises cherchent à harmoniser leurs voies de remboursement. Nous estimons que la position du BfArM devrait évoluer, c’est donc le bon moment pour se lancer en Allemagne”, conclut Nicolas Bégin. Coralie Baumard acquisitionRemboursementstart-upTélésurveillance Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind