Accueil > Industrie > Open innovation > Diana Schillag (Air Liquide Healthcare) : “Nous voulons accompagner les hôpitaux dans de nouveaux leviers d’innovation” Diana Schillag (Air Liquide Healthcare) : “Nous voulons accompagner les hôpitaux dans de nouveaux leviers d’innovation” Diana Schillag est la vice-présidente en charge des Opérations Santé en Europe d’Air Liquide. Pour mind Health, elle explique la stratégie du groupe dans la santé connectée et en particulier le télésuivi des malades chroniques et l’innovation à l’hôpital. Par . Publié le 22 juin 2018 à 9h55 - Mis à jour le 22 juin 2018 à 9h55 Ressources Que représente l’activité Santé au sein d’Air Liquide ? Elle représente 17 % de l’activité du groupe et couvre l’ensemble du parcours santé, à travers trois expertises : la santé à domicile ; l’activité à l’hôpital, via les gaz médicaux, les équipements et l’hygiène ; et enfin les ingrédients de spécialité santé, destinés à la cosmétologie, les produits vendus aux laboratoires pharmaceutiques et les adjuvants de vaccin. Air Liquide Healthcare compte 16 500 collaborateurs dans plus de 35 pays dans le monde, tandis que groupe est présent dans 80 pays. Son chiffre d’affaires s’est élevé à 3,4 milliards d’euros en 2017. 35 % est réalisé dans les gaz médicaux et 45 % dans la santé à domicile, secteur sur lequel nous sommes présents depuis trente ans dans les maladies chroniques respiratoires comme l’apnée du sommeil et plus récemment dans le diabète. L’hygiène et la désinfection, ainsi que les ingrédients de spécialités, représentent ensemble 20 % du chiffre d’affaires. Nous ne communiquons pas de chiffres pour la France mais en Europe, Air Liquide Healthcare est leader dans l’oxygène médical et les activités de santé à domicile. Qui sont vos clients ? Nous servons au total 1,5 million de patients à domicile et 15 000 établissements de santé. Au sein de l’hôpital, nos clients sont autant le médecin, que l’infirmier ou le pharmacien. Dans le domaine de la santé à domicile, nous comptons parmi nos clients des médecins que nous accompagnons en termes de conseil, notamment quant au choix des dispositifs médicaux à adapter en fonction du profil de leurs patients. Le troisième groupe de clients est les payeurs, soit en France principalement les autorités de santé, avec lesquels nous discutons notamment de modes de remboursement innovants. Nous avons notamment établi avec eux en France un paiement à la performance dans l’apnée du sommeil : le remboursement dépend du degré d’observance du patient. Quels services numériques proposez-vous ? Le numérique est un canal de communication avec nos clients. Au-delà des appels téléphoniques et de la visite physique, les extranets que nous avons mis en place permettent d’échanger avec les patients pour plus de proximité et de réactivité. Nous avons par exemple développé une application pour le télésuivi dans l’apnée du sommeil pour les patients et les médecins, grâce à laquelle nous récupérons les données médicales. Cela nous permet de mesurer combien d’heures par nuit les patients utilisent leur traitement. Si l’observance n’est pas bonne, nous agissons auprès de lui par téléphone, puis à domicile, afin d’en comprendre les raisons. Cela permet également de gérer le paiement à la performance par l’Assurance maladie. Autre service numérique : l’offre Chronicare connect, créée en 2017. Cette solution de télésurveillance médicale dans l’insuffisance cardiaque propose aux patients un ou plusieurs dispositifs connectés (tensiomètre, balance, glucomètre…), chacun relié à une tablette numérique, qui permet au patient d’accéder à son suivi. Les données sont transmises et analysées au quotidien par les infirmiers d’Air Liquide Healthcare, ce qui permet d’anticiper les crises, et donc de réduire le nombre d’hospitalisation. Enfin nous innovons à l’hôpital avec l’offre Takeo de bouteilles d’oxygène connectées. Pour faciliter le maniement de la bouteille, un indicateur numérique intelligent indique le nombre de minutes restantes d’oxygène dans la bouteille, qui émet des alarmes quand elle doit être changée. Nous aimerions à l’avenir accompagner les hôpitaux sur d’autres leviers, comme des bracelets connectés qui géolocalisent le patient, pour faciliter son parcours. Nous menons un pilote dans ce domaine. Combien de personnes utilisent ces services ? L’offre Takeo existe depuis 2013 et rencontre un grand succès dans les hôpitaux français. Le bracelet connecté est un sujet encore très récent. Pour l’offre Chronicare Connect, nous n’avons pas de chiffres globaux mais une étude clinique menée en Allemagne a montré que 2 600 patients bénéficient du service. Le dispositif augmente d’ailleurs la probabilité de survie de 50 % en un an. En France, il est encore au stade de l’exploration, dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale. Nous ne communiquons pas de chiffres sur le suivi dans l’apnée du sommeil. Sur quels projets travaillez-vous aujourd’hui ? Nous innovons autour de l’équipement : nous avons acquis à la mi-avril 2018 Eove, société française qui conçoit et fabrique des ventilateurs portables connectés pour les patients souffrant d’insuffisances respiratoires chroniques. Dans la santé à domicile, nous avons noué un partenariat en juillet 2017 avec le Ceritd (Centre d’études et de recherches pour l’intensification du traitement du diabète), afin de se renforcer dans la prise en charge des patients diabétiques à domicile. Nous avons par ailleurs pris une participation, par l’intermédiaire de notre fonds en capital-risque Aliad, dans la start-up française Diabeloop, qui développe un pancréas artificiel électronique avec pompe à insuline sous forme de patch et un capteur de glycémie connectés. Enfin, nous avons un partenariat avec Libheros, plateforme en ligne et application mobile qui simplifie la prise en charge de rendez-vous médicaux. Allez-vous poursuivre les acquisitions et les partenariats ? Nous continuons de suivre de près les innovations technologiques dans le diabète, l’insuffisance cardiaque, les maladies respiratoires et leur télésuivi, ainsi que les technologies permettant une meilleure efficacité dans les hôpitaux. Nous voulons également travailler avec les autorités de santé pour continuer à discuter de nouvelles formes de modalités de remboursement. Nous souhaitons enfin poursuivre notre développement géographique. L’objectif est de faire croître Air Liquide Healthcare au même rythme que ces dernières années, c’est-à-dire entre 6 et 8 % par an. Diana Schillag 2016 Vice-Présidente des Opérations en Europe d’Air Liquide Healthcare 2012 Vice-Présidente de la Branche d’Activité Santé d’Air Liquide 2008 Directrice générale de VitalAire GmbH (société de prise en charge médicale à domicile) 2007 Chief Operating Officer de VitalAire GmbH 2004 Directrice des forces de ventes d’Air Liquide Europe DiabèteHôpitalstart-upTélémédecine Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind