Enguerrand Habran (FHF) : “Nous allons étudier comment faire travailler le personnel hospitalier avec l’IA”

Quels sont les objectifs précis de la chaire annoncée le 5 septembre ?

Outre le financement de projets innovants et la volonté de créer un véhicule commun entre les recherches académique, industrielle et hospitalière, nous étudierons dans le cadre de cette chaire comment faire travailler les personnels de nos hôpitaux et établissements médico-sociaux avec l’intelligence artificielle (IA). Pour ce faire, une enquête en ligne sera lancée d’ici à la fin de l’année, accessible via la plateforme IAetmetiersdelasante.fr. Entretemps, nous continuons à travailler avec les services de ressources humaines des établissements pour prioriser les tâches de chaque métier. Les réponses au questionnaire nous permettront de savoir : quelles tâches humaines l’IA peut effectuer, celles auxquelles elle ne peut pas se substituer et lesquelles elle peut compléter. Le niveau d’acceptabilité de l’intervention de l’IA est également questionné. Puis pourront être créées des interfaces homme-machine, de toutes typologies.

Qui vous rejoint au sein de cette chaire ?

Deux partenaires industriels, un leader japonais et un Américain, nous rejoindront incessamment sous peu ; nous rencontrons d’ailleurs la vice-présidente monde de la société américaine le 13 septembre. Tous deux se positionneront financièrement sur cette chaire. Ses besoins financiers sont estimés à 500 000 euros par an pendant quatre ans. Des centres de recherche participent également, à savoir l’Institut Mines-Télécom – un positionnement financier est également en discussion – et l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria). Les Centres de lutte contre le cancer et les hôpitaux militaires sont aussi intéressés.

Quels métiers en particulier sont visés par une intégration de l’IA ?

Aucun ! Donc tous sont concernés, des professionnels de santé aux agents hospitaliers. Nous avons demandé aux différentes commissions médicales et directeurs d’établissement, ainsi qu’à la Conférence des doyens des facultés de médecine de communiquer sur cette enquête. Car cette dernière pourrait également indiquer des besoins en formation ou permettre l’anticipation de la création de nouveaux métiers. L’enquête restera ouverte pendant deux ans mais nous considérons qu’à partir de 50 réponses sur une tâche donnée, cette dernière sera correctement caractérisée et nous communiquerons au fur et à mesure sur nos travaux. Un point d’avancement sera certainement établi en mai prochain, à l’occasion de la Paris Healthcare Week. Nous ferons un retour également aux répondants, peut-être par l’intermédiaire d’un portrait robot de leur métier impacté par l’IA.