Accueil > Parcours de soins > Gestion de la data > Glen de Vries (Medidata) : “Avoir une plateforme de gestion du cycle de vie complet du produit est important pour Medidata” Glen de Vries (Medidata) : “Avoir une plateforme de gestion du cycle de vie complet du produit est important pour Medidata” À l’occasion de l’événement Medidata Next London les 22 et 23 mai 2019, son p-dg et cofondateur, Glen de Vries, et son dg pour la zone EMEA, Christian Hebenstreit, reviennent pour mind Health sur la stratégie et les ambitions européennes de l’entreprise américaine spécialisée dans la gestion des données d’essais cliniques. Par Aurélie Dureuil. Publié le 03 juin 2019 à 17h27 - Mis à jour le 08 février 2021 à 18h45 Ressources Medidata a enregistré un chiffre d’affaires de près de 636 M$ en 2018 en croissance de 17 %. Quels sont les facteurs qui portent cette croissance ? La croissance de Medidata repose sur plusieurs éléments : le marché des essais cliniques, les évolutions liées aux infrastructures numériques et les modèles émergents. Le premier facteur de croissance est juste lié aux secteur des essais cliniques. Vous avez un sponsor qui peut être une entreprise pharmaceutique, une biotech, un fabricant de dispositifs médicaux. Tous ont des programmes de recherche dont ils ont besoin pour fonctionner. Medidata fournit une plateforme qui connecte toutes les personnes impliquées dans ce projet de recherche afin de pouvoir décider de la recherche qu’ils souhaitent effectuer pour accéder aux conclusions et pour démontrer la valeur du médicament auprès d’un organisme réglementaire. C’est au cœur des activités des Medidata depuis 20 ans. Vous citez également les évolutions dues aux infrastructures numériques. Un deuxième aspect repose sur le changement lié aux infrastructures numériques. Nous pouvons maintenant apporter beaucoup plus de types de données dans le même environnement par rapport aux données traditionnelles d’essais cliniques. De plus en plus de projets de recherche utilisent non seulement des apps que le patient peut remplir à la main mais aussi des capteurs connectés directement au patient. Les données ne proviennent plus seulement des cliniques. Les patients doivent toujours rencontrer le professionnel de santé mais, comme les essais deviennent plus virtuels, nous pouvons connecter les patients en différents lieux. Et nous pouvons intégrer des données moléculaires comme celles de génomiques. Ainsi, un aspect de la croissance de Medidata est, en plus des essais classiques, de permettre à nos clients de mettre ensemble tous ces différents types de données sur notre plateforme. Sur quels modèles émergents travaillez-vous ? Le troisième élément est d’aller vers les nouveaux modèles qui émergent actuellement pour la génération de preuves dans le développement clinique. C’est un monde différent aujourd’hui qu’il y a 20, 10 et même cinq ans, en matière de thérapies développées. On parle de médecine de précision. Des médicaments arrivent sur le marché et sont efficaces pour des populations très spécifiques de patients. Il est alors de plus en plus difficile de trouver ces patients. Cela nécessite de mesurer de plus en plus de choses sur ces patients et de gérer la complexité d’analyse de ces données. En fin de compte, il s’agit pour chaque patient qui participe à un projet de recherche pour chaque type de données, de générer davantage de preuves. Nous faisons beaucoup de choses du point de vue de la science des données afin que les données issues d’un essai clinique puissent être utiles pour créer des preuves dans une autre étude ou que ce qui est appris dans une aire thérapeutique soit applicable dans une autre aire thérapeutique. Cela implique-t-il un partage des données entre vos clients ? Ces nouvelles idées profiteront à tout le monde, aux patients et aux entreprises elles-mêmes, mais chaque fois que vous faites quelque chose de nouveau avec des données ou avec les technologies numériques, un changement de mentalité doit s’opérer. Nous disposons d’une plateforme qui contient plus de données d’essais cliniques qu’aucune autre au monde. Nous avons effectué 17 000 essais cliniques. C’est quelque chose d’utile pour tous types d’entreprises, des big pharma aux petites sociétés biotech en passant par les entreprises du dispositif médical. Les données provenant d’un pays, d’une industrie peuvent être utile pour d’autres. Nous avons certaines parties de notre plateforme pour lesquelles nos clients doivent décider de partager leurs données afin d’en bénéficier. Pouvez-vous détailler votre stratégie d’acquisition, notamment avec celle de Shyft Analytics en 2018 ? Nous ne commentons pas de futures acquisitions. Mais je peux vous donner les perspectives liées à celle de Shyft Analytics. Traditionnellement, nous avions les personnes en charge du développement clinique des médicaments chargées de prouver à un organisme réglementaire qu’un médicament est digne d’être délivré à certains patients. Quelqu’un doit ensuite décider de le prescrire, le payer et que le patient soit observant pour créer de la valeur. L’activité de Medidata a été construite autour du développement clinique. Shyft dispose d’excellents outils pour aider à la commercialisation. Ainsi, au regard l’empreinte de Shyft dans le domaine commercial, nous voyons deux mondes qui se rejoignent. Et, avoir une plateforme de gestion du cycle de vie complet du produit est important pour Medidata. Début 2019, vous avez aussi créé l’activité Acorn AI. Comment s’inscrit-elle dans les activités de Medidata? Acorn AI est notre gamme de produits et services pour ces dirigeants, CEO, CDO ou responsable de la R&D, qui réalisent qu’ils doivent penser différemment sur la façon dont sera opérée leur entreprise dans le futur. Il y a une équipe dédiée à Acorn AI mais tous travaillent sur la plateforme de Medidata. Ainsi, son dirigeant est également le CIO de Medidata. Comment voyez-vous la concurrence des Gafam autour des données ? Nous ne voyons pas réellement les Gafam comme des compétiteurs mais plutôt comme des partenaires. Ce qu’ils essaient réellement de faire, c’est d’utiliser ce que personne n’a dans les sciences de la vie aujourd’hui. Personne n’a la connectivité de Google avec les consommateurs. Nous avons aujourd’hui une étude qui utilise l’Apple watch. Et pour notre évènement à New York, Google, Amazon et Microsoft sont sponsors. Christian Hebenstreit, Directeur général et senior vice-président EMEA de Medidata Vous êtes implantés en Europe depuis le Royaume-Uni. Quelle est votre stratégie à l’international ? Christian Hebenstreit : L’Europe est un région de réussite pour nous. Nous avons plus de 250 clients. Nous comptons 120 ingénieurs basés à Hamilton près de de Londres. Nous avons notamment recruté 70 personnes supplémentaires en Europe. Glen de Vries : Sur le marché européen, notre premier bureau est au Royaume-Uni, puis nous avons des personnes en Suisse, en Allemagne et en France. En Asie, nous avons déployé la même stratégie. Nous avons commencé avec un bureau au Japon et maintenant nous sommes présents en Chine, à Singapour, en Corée. Notre activité croît sur ces trois marchés. Un hackathon remporté par une CRO Au cours de son événement Medidata Next London, le groupe américain a organisé son 15e hackathon. 30 personnes y ont participé, indique Ross Rothmeier, vice-président Technology solutions et innovation labs de Medidata en charge des hackathons. Les vainqueurs de cette édition sont trois personnes de la CRO Parexel (Santosh Palla, Chandrashekar Chikkegowda et Ian Howson). “Ils ont développé une application de réconciliation pour les fournitures d’essai à base d’images, basée sur la PNL, pour améliorer l’efficacité et la qualité des flux de données dans la plateforme Rave (RTSM) de Medidata. Les pharmaciens peuvent simplement prendre une photo de fournitures endommagées ou expirées, l’envoyer à AWS pour convertir les informations d’étiquette en texte, les classer dans des champs dans RTSM et utiliser nos API pour transférer des données dans la plateforme. Leur innovation accélère la saisie des données, réduit les erreurs et améliore le flux de travail des pharmaciens”, indique Medidata. Medidata en chiffres Création en 1999 Plus de 2 500 employés Chiffre d’affaires : 635,7 M$ en 2018 (+17 % par rapport à 2017) Objectif de chiffre d’affaires de 2019 : entre 734 et 746 M$ 16 bureaux dans le monde Glen de Vries 1999 : Président et cofondateur de Medidata 1997 : Président d’OceanTek 1996 : Directeur de projet EMR du centre médical Columbia Presbyterian 1994 : Associé de recherche à l’université Columbia Christian Hebenstreit 2016 : Directeur général et senior vice-président EMEA de Medidata 2012 : Vice-président Enterprise sales de Salesforce.com 2006 : Directeur de comptes stratégiques et business intelligence d’Oracle Germany 1999 : Global client executive chez IBM Aurélie Dureuil base de donnéesDonnées de santéEssais cliniquesStratégie Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire La stratégie britannique autour des sciences de la vie passe par le numérique Smith & Nephew étend sa collaboration avec Medidata Mouvement Un premier poste de CIO chez Medidata Medidata et Cognizant concluent un partenariat stratégique Le marché des systèmes de gestion des essais cliniques pourrait atteindre 2,26 Mds $ en 2024