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Accueil > Industrie > Imagerie : la filière française du reconditionné peine à s’ouvrir 

Imagerie : la filière française du reconditionné peine à s’ouvrir 

Que font les hôpitaux de leurs anciens équipements d’imagerie ? La filière du reconditionnement, organisée par les fabricants eux-mêmes, est moins développée en France que sur d’autres marchés. Dans l’Hexagone, les équipements d’IRM sont les plus concernés par ces pratiques.

Par Clarisse Treilles. Publié le 06 mai 2025 à 22h44 - Mis à jour le 06 mai 2025 à 18h00
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Après avoir passé en revue la consommation énergétique des équipements aux Hospices Civils de Lyon (HCL), Antoine Galmiche, ingénieur biomédical du CHU, a témoigné “sans surprise” à mind Health que “l’imagerie est l’un des pôles les plus consommateurs d’énergie”. Dans son livre blanc “Radiologie et Ecoresponsabilité” de 2021, la Société Française de Radiologie et d’Imagerie Médicale (SFR) observe quant à elle que l’imagerie médicale représente 4% de la consommation d’énergie d’un hôpital. 

Parmi les équipements d’imagerie les plus utilisés, les machines d’imagerie par résonance magnétique (IRM) sont particulièrement consommatrices en ressources rares. Si les plus anciens modèles peuvent contenir jusqu’à 2000 liquides d’hélium liquide, les constructeurs tentent d’innover aujourd’hui dans des modèles moins gourmands. Le reconditionnement fait partie des grands enjeux, tant d’un point de vue économique qu’écologique.

Au moment de renouveler leurs équipements, les établissements font face à un dilemme : les reconditionner (en les renvoyant aux constructeurs) ou les revendre sur le marché de l’occasion, la plupart du temps à l’étranger (via des brokers spécialisés). En France, même si l’imagerie est “l’un des secteurs où l’on retrouve le plus d’appareils reconditionnés”, précise Antoine Galmiche, le marché de la seconde main continue de dominer. Plusieurs raisons expliquent ce choix.

Des freins réglementaires et économiques

Le frein majeur du reconditionnement en France se situe au niveau réglementaire, selon l’Anap. “Le cadre réglementaire strict impose que tout matériel médical, y compris les dispositifs de radiologie, respecte des normes précises telles que la réglementation européenne MDR, la certification ISO et le marquage CE” explique Lorena Speroni, experte logistique et achats de l’Anap, à mind Health. Bien que la durée d’amortissement des équipements lourds en France soit de sept ans, “l’aimant de l’IRM, lui, a une durée de vie de près de trente ans” souligne Antoine Galmiche.

Les considérations économiques sont aussi déterminantes pour les établissements de santé qui renouvellent leur matériel. “Le modèle de financement hospitalier basé sur la tarification à l’activité et les forfaits de remboursement ne prend pas spécifiquement en compte l’achat d’équipements d’occasion, ce qui peut constituer une contrainte pour les établissements souhaitant opter pour du matériel reconditionné” indique Lorena Speroni. Sur le long terme, ajoute-t-elle, “les contrats de maintenance et de support technique pour des équipements reconditionnés peuvent être moins avantageux que ceux offerts avec du matériel neuf. Une durée de garantie réduite ou des coûts de maintenance plus élevés peuvent créer une insécurité quant à la durabilité de l’investissement, poussant certains établissements à hésiter avant d’adopter ces solutions”.

Malgré ces freins, “l’intégration du développement durable à la réflexion des professionnels et des établissements sur le renouvellement des équipements est un changement de paradigme majeur” note le Dr Mylène Mabille, radiologue et experte prise en charge à l’Anap. “Les principaux constructeurs, conscients de ce virage culturel, proposent maintenant plus facilement des équipements reconditionnés, mais aussi des hybridations entre ancien et nouvel équipement, notamment en IRM : conserver son aimant et renouveler seulement les autres éléments de l’IRM (hardware comme software), en limitant le coût de dépose/réinstallation d’une IRM, et des travaux sur la cage de Faraday [enceinte utilisée pour bloquer les champs électromagnétiques, ndlr], est intéressant sur le plan économique. Cet upgrade n’est cependant pas toujours compatible avec les innovations en matière d’économie d’énergie, et pourra donc être moins vertueux sur le plan écologique” souligne-t-elle.

Un marché mondial en augmentation

Le marché mondial des systèmes d’IRM reconditionnés était évalué à 824,7 millions de dollars en 2024, et devrait croître de 5,1% entre 2025 et 2030. Le coût des systèmes d’IRM reconditionné est estimé entre 35% et 45% moins cher que celui des systèmes neufs, selon les chiffres de Grand View Research. Des groupes industriels, comme Siemens Healthineers, GE Healthcare et Philips, proposent des programmes de reprise et de reconditionnement de leurs propres équipements.

Crédit : Philips

Depuis son site d’Eindhoven, au sud des Pays-Bas, Philips réceptionne et remet en l’état les équipements d’imagerie renvoyés par ses clients d’Europe (dont une infime minorité de France). À l’occasion d’une visite presse organisée dans l’usine en fin d’année dernière, Robert Metzke, responsable mondial du développement durable chez Philips, a présenté les objectifs de l’industriel néerlandais en matière de développement durable. “Nous menons un programme d’éco-conception depuis la fin des années 1990. Nous appliquons un processus strict de développement de produits, le “DLMP” (pour “Développement, Lancement et Maintenance des Produits, ndlr), qui comprend 16 étapes. À chacune d’elles, nous avons intégré des exigences d’éco-conception. L’objectif pour 2025 est de générer 25% du chiffre d’affaires de l’entreprise à partir de produits et solutions circulaires, contre 20% l’année dernière” détaille-t-il.

Mais “la circularité est complexe à mettre en œuvre, note Robert Metzke. Elle implique de pouvoir réutiliser l’équipement en entier ou en partie et de repenser l’architecture du produit. L’année dernière nous avons pu réutiliser 80% des matériaux des équipements récupérés” dit-il. Le reconditionnement intervient au niveau du matériel comme du logiciel. “L’architecture d’une machine est conçue de manière modulaire, tant au niveau matériel que logiciel, ce qui permet de remplacer des composants. L’architecture logicielle facilite la maintenance et la mise à niveau d’un service sur une longue durée. De nombreux équipements de santé modernes sont également définis par le logiciel derrière. L’IA permet d’améliorer la qualité des images, ce qui est crucial. Il est donc essentiel de concevoir des produits et des logiciels de manière à prolonger leur durée de vie” ajoute Robert Metzke.

Chez les industriels, le reconditionnement a aussi ses limites. “Développer une nouvelle machine médicale prend de nombreuses années, estime Robert Metzke. Elle peut rester sur le marché pendant dix ans. Ainsi, si elle a été développée il y a quinze ans, elle existe en réalité depuis 25 ans. Il se peut que certains matériaux, composés ou plastiques soient très peu pratiques à réutiliser et qu’il soit impossible de leur donner une seconde vie…”. En somme, seuls 10% des équipements d’imagerie récupérés par Philips peuvent remplir aujourd’hui les critères du reconditionnement.

Le CHU de Rennes et Philips s’attèlent au bilan carbone en imagerie
Clarisse Treilles
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