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Accueil > Financement et politiques publiques > Financement de l'innovation > Laurent Treluyer (AP-HP) : “Nous sommes en train de transformer notre DSI pour en faire un centre de services”

Laurent Treluyer (AP-HP) : “Nous sommes en train de transformer notre DSI pour en faire un centre de services”

Le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch a déclaré le 15 janvier dernier faire “le pari de la digitalisation et du numérique”. Un pari que relève Laurent Treluyer, à la tête des systèmes d’information du plus grand centre hospitalier européen depuis bientôt quatre ans. Comment mène-t-il la transformation numérique d’un groupe de 39 hôpitaux, quelque 100 000 employés et plus de 9 millions de patients ?

Par . Publié le 05 octobre 2018 à 12h29 - Mis à jour le 05 octobre 2018 à 12h29
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Comment s’organise la DSI de l’AP-HP ?

Elle compte environ 850 personnes, dont la moitié relève de la DSI centrale – les équipes que je dirige, sur le campus Picpus (XIIe arrondissement de Paris) – et l’autre moitié directement de nos hôpitaux. Ces dernières exercent davantage un travail de proximité quand la DSI centrale met en place l’ensemble des applications transversales. Nous sommes organisés en “comitologie” (soit des groupes de travail chargés de grandes thématiques, ndlr) : autour de nos systèmes d’information de gestion, autour du patient et sur nos infrastructures et services. La dernière comitologie s’appelle WIND, pour Web, Innovation, Data. Elle traite de toutes les applications mobiles, des sites web…

Quels sont les principaux projets du schéma directeur des systèmes d’information 2016-2021 ?

Il en établit deux dans la période. D’abord le déploiement d’Orbis, notre dossier patient informatisé unique pour l’ensemble de l’AP. Le deuxième grand projet, plus terre à terre, concerne le changement de notre outil de facturation.
Un autre volet important du schéma directeur est consacré à la sécurité et à la confidentialité de nos données et de nos interfaces. Différents articles ont réussi à montrer qu’il était possible de modifier des données de santé dans des systèmes, en particulier sur tout ce qui est IoT (Internet of Things, Internet des objets), et un certain nombre d’entre eux communiquent sur notre réseau… Nous menons donc différentes actions, comme déployer la carte de professionnel de santé (CPS) pour simplifier et sécuriser l’accès à nos applications métier.

Comment investir dans le numérique quand l’AP-HP doit économiser 40 M€ de plus que prévu cette année ?

Le budget d’investissement de la DSI 2018 est important : 65 M€ dans l’existant. Notre difficulté principale réside plutôt dans la gestion des compétences. Data scientists, bioinformaticiens…, sont de nouveaux métiers, des doubles diplômes, qui sont compliqués pour nous comme pour toute administration à capter, à garder, à gérer. Nous sommes fortement concurrencés par des sociétés privées : l’AP-HP ne sait pas s’aligner sur les salaires que ces sociétés proposent ni faire évoluer rapidement ces recrues. Cette gestion des carrières est un facteur limitant dans le développement de l’innovation.
Nous construisons donc des partenariats avec soit des organismes publics, soit des sociétés privées, start-up ou gros acteur du marché. Des prestataires nous fournissent ainsi des talents, comme classiquement dans toute DSI. Nous développons également des projets avec un certain nombre de sociétés qui travaillent sur le big data ou la bioinformatique. Les partenariats sont classiques dans un hôpital, comme ceux avec l’industrie pharmaceutique, mais sur la partie informatique nous n’avions pas l’habitude de le faire.

L’année 2019 pourrait-elle voir vos investissements augmenter ?

Nous sommes plutôt dans une stabilité, une maîtrise du budget. Mettre beaucoup d’argent sans avoir les équipes pour mettre en oeuvre les projets, ça ne sert pas à grand chose. Il y a l’argent, il y a les compétences et il y a la capacité d’absorption de l’institution pour le changement. Mais la volonté de transformation est réelle. Elle vise aussi à rationaliser nos organismes.

Rencontrez-vous des difficultés à centraliser, harmoniser le travail des différentes DSI des établissements ?

Nous partons d’une situation compliquée puisque des solutions ont été déployées sans cohérence. Sur une même fonction peuvent en exister 2, 3, 4, 5… et évidemment, il peut y avoir 5 fois “la meilleure solution du marché” ! C’est un réel effort, surtout que la mutualisation met clairement des contraintes, mais tous comprennent qu’il n’est pas possible de gérer 869 applications et 58 salles informatiques. Ça n’a pas de sens ni en termes de sécurité – ces applications ne sont pas mises à jour -, ni pour le suivi des patients. C’est une perte de chance pour eux, en plus des coûts importants qu’engendrent la multiplication des solutions. Nous vidons par ailleurs les salles informatiques pour les regrouper sur 3 sites : nous avons signé un contrat avec IBM qui nous héberge et nous partageons d’autre part une salle avec la ville de Paris, que cette dernière a construite dans le Nord de la capitale. Ces 3 salles nous permettront d’avoir un très haut niveau d’infrastructure et de donner des outils performants aux médecins.
Nous sommes en train de transformer notre DSI pour la rendre beaucoup plus agile, créatrice de valeurs, pour en faire un centre de services, avec un catalogue, autour de méthodes connues. C’est ça l’enjeu des prochaines années.

Le déploiement du SI patient Orbis devait être terminé cet été. Où en est-il ?

Deux établissements doivent encore l’intégrer, qui sont des cas particuliers. L’hôpital Pompidou doit d’abord mettre à jour son dossier patient, DxC@re, avant de basculer autour du premier trimestre 2019. L’hôpital pédiatrique Robert Debré dispose quant à lui d’un système d’une trentaine d’années, le PCS (Patient Care System) mis en place par IBM et sur lequel l’établissement a construit son organisation. Il inclut en outre des prescriptions pédiatriques très particulières mais nous espérons l’intégration d’Orbis en 2019. Nous avions probablement sous-évalué les difficultés de ces deux établissements.

À l’inverse, des établissements ont-ils intégré Orbis à 100 % ?

Une équipe de 150 personnes s’occupe de le déployer module par module. Il y en a une vingtaine et chacun correspond à une grande fonction : dossier médical, bloc opératoire, hospitalisation de jour, urgences… Il existe aussi des dossiers de spécialité (médecine interne, prise en charge de la drépanocytose…). C’est une affaire lourde, puisque déployée soit sur un terrain vierge – le personnel n’utilisait pas l’informatique -, soit sur d’autres solutions, diverses et variées.
L’établissement le plus avancé, Ambroise Paré, est à 97 % d’intégration. Il travaille aujourd’hui sur l’intégration des électrocardiogrammes dans Orbis. Une fonction majeure, qui sert les patients, et une fois qu’elle y sera effective, nous poursuivrons sur l’ensemble de l’AP. Il y a toujours des améliorations à apporter à un dossier patient. Nous sommes à deux versions par an d’Orbis, avec 200 évolutions à chaque fois, ce qui montre bien le côté évolutif de la solution. Nous passerons, à partir de 2020-2021, à une version par an. Quand nous l’avons achetée, Orbis a eu besoin d’être construite, complétée : tous les modules n’étaient pas fonctionnels.

Le déploiement d’Orbis finira-t-il par aboutir ?

Oui, ce devrait être vers 2022-2023. Nous dépendons de l’activité de certains services. Par exemple, nous n’opérons pas de déploiement dans les services d’urgences entre mi-octobre et mi-mars. Au mois d’août non plus. Cet exemple montre qu’il faut du temps pour déployer de tels outils.
Orbis a également soulevé la question de la formation en continu. Il y a un grand turn over parmi notre personnel soignant médical. Comment mettre à jour leur formation à raison de 2 versions par an ? Orbis compte 45 000 utilisateurs actifs (connectés dans le dernier mois), sur un peu moins de 60 000 déclarés – à terme, l’objectif est de plus de 80 000 – et, si je devais les former 2 heures par an, il faut que j’investisse dans un centre de formation… Or, nous nous apercevons que le personnel n’en connaît pas toutes les fonctions. Nous venons donc de lancer le programme Adoption, attribué à IBM Watson pour aider les utilisateurs en direct, via des chatbots et le machine learning notamment. Nous pensons le mettre en production mi-2019. Cette question de la formation s’étend à d’autres outils. C’est finalement assez compliqué d’amener de la formation au moment où il y en a besoin et pas 15 jours avant.

Des projets ont-ils déjà été lancés à partir de votre entrepôt de données ?

Nous sommes agréés hébergeurs de données de santé pour l’ensemble de nos systèmes et le processus d’anonymisation des données est terminé. Nous les mettons à disposition de nos chercheurs qui font soit de la recherche académique, soit de la recherche industrielle. Pour le moment, elles ne sont pas directement à disposition des industriels, ni des organismes privés.

Elles pourraient l’être à terme ?

Oui. En soi, ce n’est pas un problème. Ce que nous regardons, c’est la finalité de l’utilisation de ces données. Le Health data hub fixera en outre des règles de mise à disposition des données aux organismes privés. Nous sommes prudents sur le sujet et l’entrepôt de données est doté d’un comité d’éthique.

 

Laurent Treluyer
2015 : DSI de l’AP-HP
2011 : Directeur du pôle SI de l’ARS Île-de-France
2009 : Chargé de la mise en place de politiques publiques autour du développement de la e-santé en France au sein du ministère de la Santé
2004 : DSI de Gustave Roussy
2003 : Associé en charge de la santé, Business consulting services d’IBM
2000 : Senior manager chez Deloitte

 

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