Medicen et Microsoft planchent sur les perspectives de l’intelligence artificielle

“Quand Medicen a débuté il y a 10 ans, on ne parlait pas du numérique. Depuis quelques années, on commence à en parler. Depuis environ 1,5 an, de nouveaux mots apparaissent dans la santé, notamment l’intelligence artificielle”, constate Béatrice Falise-Mirat, déléguée générale du pôle de compétitivité. Organisées le 14 décembre 2017, les “rencontres Medicen Paris Région et Microsoft sur l’intelligence artificielle pour la santé” avaient pour but d’“illustrer pourquoi on en parle tant et ce que, concrètement, on peut en faire dans la santé”, indique Antoine Denis, directeur du développement du marché santé de Microsoft France, en préambule. Alors que la définition de l’intelligence artificielle (IA) est apparue au congrès de Dartmouth en 1956, rappelle Bertrand Braunschweig, directeur du centre Inria de Saclay Ile-de-France, le chercheur a distingué les “modèles “faits à la main”, explicables mais coûteux” des modèles d’”apprentissage automatique”, “très puissants mais qu’on ne peut pas expliquer”. En terme de marché, Bertrand Braunschweig a également noté que 140 start-up ont été achetées entre 2011 et 2016, dont 40 en 2016, pour des valeurs allant de 30 à 400 millions de dollars. Du côté de l’utilisation dans le domaine de la santé, Elena Bonfiglioli, responsable de l’activité Industrie de santé de Microsoft Europe, estime que “d’ici à 2025, 90 % aux Etats-Unis et 60 % dans le reste du monde, des hôpitaux et compagnies d’assurance auront des intelligences artificielles”. Elle dénombre trois applications : l’analyse automatique d’images, l’organisation de connaissances et la gestion de la santé des populations.

Des perspectives dans l’imagerie médicale

Dans le domaine de l’imagerie médicale, Fredrik Brag, p-dg de Median Technologies cite sa technologie CyberScan utilisant de l’intelligence artificielle pour aller chercher les formes et structures anormales dans les images, “l’empreinte digitale qui correspond à un type de maladie. Il y a deux ans, on mettait deux semaines pour obtenir ce type d’informations sur un organe. Aujourd’hui on le fait en 15 minutes”. Chez Microsoft Radiomics, Stefan Wijnen, responsable business development cite le projet de recherche InnerEye qui vise à “développer des services cloud de machine learning pour assister les experts médicaux” dans le domaine de l’imagerie 3D en oncologie.

Les applications dans l’aide au diagnostic

Autour de l’organisation des connaissances, plusieurs start-up ont présenté leur projet, notamment autour de l’aide au diagnostic. A l’exemple d’Anamnese qui propose de “reproduire le raisonnement médical et de poser un pré-diagnostic” avec une IA permettant un “apprentissage supervisé” s’appuyant sur “une reproduction de la base de connaissance médicale et la déduction du médecin”. Chez Microsoft, Elean Bonfilgioli cite le projet Literome, un système de curation automatique pour extraire les informations génomiques des articles publiés dans PubMed.

La gestion des populations pour la prévention

Enfin, la dernière application s’intéresse aux cohortes de patients et à la façon de mieux les cibler. Microsoft travaille notamment sur les outils de prédiction. Elena Bonfiglioli note par exemple les perspectives offertes par l’identification de tendances et des cas à risque élevé pour prédire les risques pour la santé des population et permettre des soins préventifs plutôt que curatifs.