Pascal Bécache (Coalition innovation santé – crise sanitaire) : “ 20 000 patients bénéficieront des différentes solutions soutenues”

Présentée le 25 mars 2020, la Coalition innovation santé – crise sanitaire avait pour objectif de soutenir le déploiement de solutions à destination des patients atteints de maladies chroniques. Un appel à projets a été lancé dans la foulée. Combien de projets avez-vous reçu ?

405 porteurs de projets ont répondu. Sept comités de sélection ont été organisés, les lundis, entre le 20 mars et le 11 mai. Environ 80 personnes y ont participé : des collaborateurs des laboratoires membres de la coalition, des sociétés de conseil, des pôles de compétitivité et régulièrement l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ainsi que Vivalto Santé (partenaires de la Coalition, ndlr). Nous avons constaté une grande mobilisation. Beaucoup de travail a été effectué, ce qui a permis des évaluations les plus objectives possible. À l’issue de ces comités, 47 projets ont été sélectionnés. 

Une dizaine d’accords entre porteurs de projets et industriels de santé ont été annoncés ces dernières semaines. Quel a été le parcours ?

Les 47 projets sélectionnés étaient ceux qui semblaient aux évaluateurs très bien correspondre aux critères et de qualité mais tous n’ont pas trouvé de financement et de soutien. En effet, après le comité de sélection, nous avons organisé des comités de déploiement, les vendredis. Ils ont eu lieu du 10 avril au 12 juin. Les projets ont soutenu en mode pitch face aux acteurs de la Coalition qui étaient disposés à apporter un soutien, majoritairement des laboratoires pharmaceutiques et des industriels du dispositif médical mais aussi d’autres sociétés comme AWS qui a apporté du soutien technique. Les acteurs intéressés demandaient ensuite à revoir les projets au cours d’ateliers spécifiques : environ 65 ateliers de déploiement se sont tenus. Certains projets n’ont pas trouvé preneurs au cours des comités de déploiemen, ce qui ne signifie pas qu’ils n’étaient pas bons. Il y a eu des projets fantastiques. Les start-up de la santé numérique sont très fortes ! Au total, une quinzaine de projets devraient trouver des soutiens au déploiement.

Comment se contractualisent ces soutiens ?

Même si plusieurs laboratoires collaborent pour soutenir un seul et même projet, les contrats sont séparés pour éviter tous les problèmes de concurrence. La collaboration ne veut pas dire accord derrière la scène.

Au lancement, vous ambitionniez d’atteindre 2 M€ de soutien. Quels sont les budgets accordés aux projets sélectionnés ?

Au final, nous allons atteindre nos objectifs d’une quinzaine de projets soutenus et d’environ 2 M€ de soutien. Les enveloppes accordées à chaque projet restent confidentielles. Certains ont donné beaucoup, d’autres moins. Chacun a donné comme il a pu et comme il l’entendait.

Quelles thématiques ressortent des projets sélectionnés ?

Sept projets concernent la télésurveillance ou le télésuivi des patients comme Biosency, Cureety et Calmedica. Il y a aussi des projets avec des objets connectés ou des applications. Il y a également des applications de suivi de patients et d’aidants sur des sujets autour du coaching comme myCharlotte. La formation via la simulation numérique pour les professionnels de santé est aussi abordée avec SimForHealth.

Ce qui a été intéressant, c’est que les projets le plus souvent sont accompagnés par des professionnels de santé et des établissements de soins. Ils arrivaient devant le comité de déploiement avec des bénéficiaires. Au total, on estime que 20 000 patients bénéficieront des différentes solutions soutenues.

Y a-t-il des ouvertures à l’international ?

Nous restons français avec des start-up majoritairement françaises. Maintenant rien ne dit qu’à l’avenir il n’y aura pas d’ouverture. Un des membres fondateurs, France Digital, a interrogé ses collègues dans d’autres pays d’Europe : il n’y a pas d’autres initiatives équivalentes sur ce mode collaboratif et de financement. Il y a eu un esprit de la Coalition : de rapidité, d’agilité et de collaborations. Nous rêvons de recommencer car il y a plein d’autres sujets pour lesquels ça vaut le coup de continuer. Nous y réfléchissons…