Accueil > Industrie > Radiologie interventionnelle : le robot Epione tourne en routine à Miami Radiologie interventionnelle : le robot Epione tourne en routine à Miami La start-up française Quantum Surgical, lauréate du prestigieux prix Galien USA en 2022, a installé ses quartiers américains à Miami, où la radiologie interventionnelle en oncologie s’est développée considérablement. Le Dr Govindarajan Narayanan, chef de l’oncologie interventionnelle au sein de l’institut cardio-vasculaire de Miami (MCVI) et du Miami Cancer Institute (MCI), à l’hôpital Baptist Health South Florida, s'est équipé du robot Epione de Quantum Surgical. En quelques mois, le robot a démontré des gains de temps et de bons scores de précision. Par Clarisse Treilles. Publié le 05 décembre 2023 à 22h00 - Mis à jour le 06 décembre 2023 à 10h43 Ressources La plateforme robotique Epione a fait son entrée en mai 2023 au sein de Baptist Health South Florida, peu de temps après l’obtention d’une extension de l’autorisation 510(k) de la FDA pour tous les cancers abdominaux. Epione est un système d’assistance robotique à l’ablation percutanée, utilisant un bras robotique accompagné d’un système de navigation et d’une caméra. Cette technique mini-invasive constitue une alternative innovante à la chirurgie qui consiste à insérer à travers la peau une aiguille jusqu’à la tumeur pour la détruire. Une intervention à haute valeur ajoutée Avec Epione, la start-up montpelliéraine s’est attaquée à une technique d’ablation délicate. “L’opération mini-invasive est très efficace et peut être faite en ambulatoire, mais elle requiert une expérience très importante. Cibler une lésion de quelques millimètres dans un organe mou et sur une personne qui respire, requiert un certain doigté. Au travers d’Epione, on vient aider le praticien dans la réalisation de l’acte” explique Bertin Nahum, CEO de Quantum Surgical, installé depuis septembre à Miami pour veiller au bon développement de la société outre-Atlantique. Bertin Nahum compare le fonctionnement d’Epione à un GPS : “Nous avons une cartographie du patient sous la forme d’une imagerie préopératoire – qui est en l’occurrence très souvent une image scanner. Nous pouvons ensuite planifier la position idéale de l’aiguille, un peu comme avec un GPS, pour définir la destination de l’aiguille et son trajet. Le robot va guider la main du chirurgien pour pouvoir positionner l’aiguille en accord avec ce qui a été planifié. Ce que l’on observe, grâce à cette assistance, c’est que les praticiens moins expérimentés peuvent se lancer dans cet acte à forte valeur ajoutée. Pour les praticiens très expérimentés, cela permet aussi d’aller vers des actes plus complexes” décrit Bertin Nahum. Les conseils des pairs Dr Govindarajan Narayanan, radiologue interventionnel au Baptist Health South Florida Son premier client américain, le Dr Govindarajan Narayanan, a 22 ans d’expérience au compteur en radiologie interventionnelle. Epione lui a été conseillé par le Pr Thierry de Baère, spécialiste en imagerie thérapeutique à Gustave Roussy, l’un des trois établissements équipés du robot à date avec les Hospices Civils de Lyon et le CHU d’Amiens. Cette feuille de route est alignée à la vision de Quantum Surgical : “Nous voulons travailler avec des centres de référence, qui rassemblent des praticiens ayant une très forte réputation pour démontrer le bénéfice et la pertinence de notre approche” confirme Bertin Nahum. Le robot intervient dans 9 cas sur 10 Après avoir testé la plateforme robotique pendant trois mois, les équipes du Dr Govindarajan Narayanan de Miami l’ont très vite adoptée. “Aujourd’hui, nous utilisons Epione dans près de 90% de nos interventions. Outre les procédures très compliquées, impliquant le pancréas notamment, nous utilisons Epione pour toutes les ablations de petites tumeurs, ainsi que pour les IRE sur le foie (l’électroporation irréversible, une technologie ablative qui utilise des impulsions de courant continu haute tension et basse énergie, ndlr)” précise le Dr Govindarajan Narayanan. Epione est d’ailleurs conçu pour être compatible avec toutes les technologies en matière d’ablation (radiofréquence, micro-ondes, cryoablation et électroporation irréversible). Apprendre un nouveau workflow Utiliser Epione nécessite toutefois “de s’approprier un nouveau workflow”, souligne le radiologue américain. “Par le passé, nous devions réaliser différents plans sur le moniteur CAT-scan, car il fallait scanner le patient, vérifier sur le moniteur puis tracer les lignes pour voir comment passer de la peau à la cible. Aujourd’hui, tout cela se passe sur le poste de travail du robot. L’ordinateur permet de planifier la trajectoire du robot, et les informations sont ensuite envoyées au robot. Quand le robot est au-dessus du patient, il suffit de pousser l’aiguille de la peau vers la cible d’un seul coup, de relâcher le robot et de faire un scan pour confirmer la position” décrit le Dr Govindarajan Narayanan. “Ainsi, au lieu d’effectuer plusieurs scans en cours de route, nous n’en effectuons plus qu’un seul. Cela permet aux patients comme aux opérateurs de limiter l’exposition à la radiation et de gagner du temps” , poursuit-il. Le gain de temps obtenu pourrait représenter approximativement 50%, a évoqué le médecin. Une étude à venir sur le score de précision du robot L’équipe de Miami souhaite réaliser des études plus poussées sur la précision du robot. Le Dr Govindarajan Narayanan présentera prochainement les données qui ont été récoltées par l’hôpital à la Society of Interventional Radiology dans l’objectif d’en proposer une publication. “Je pense qu’à l’avenir, il y aura une combinaison entre l’immuno-oncologie et l’oncologie interventionnelle, parallèlement à une croissance significative de l’oncologie interventionnelle” confie le médecin. Clarisse Treilles cancerchirurgieHôpitalImagerie médicaleMedtechsoncologieRobotiquestart-up Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind