Gaëlle Recoursé-Richard (Novartis France) : “La direction Innovation, data et digital devrait compter une vingtaine de personnes d’ici la fin de l’année”

Pouvez-vous présenter la direction Innovation, digital et data ?

Il s’agit d’un département à part entière que nous créons. Cette direction s’inscrit dans la continuité de l’équipe transformation digitale créée il y a trois ans. Une des priorités chez Novartis concerne la data et le digital. Nous avons travaillé sur la traduction de ces sujets pour un pays comme la France. Notre mission est de créer les conditions pour que chacun, quelque soit son métier, puisse exploiter le plein potentiel de l’innovation technologique, de la data et du numérique. Cela ne veut pas dire la même chose dans les différents métiers. Nous avons d’abord travaillé sur les métiers marketing et vente. Maintenant, nous travaillons sur le médical, le juridique, la compliance, les affaires pharmaceutiques… pour nous assurer que nous ne laissons personne sur le bord de la route dans ce projet de transformation.

Comment évoluent les effectifs de cette équipe ?

Au départ, l’équipe transformation digitale était constituée de quatre-cinq personnes. Rapidement, nous avions une dizaine de personnes en central puis nous avons eu des personnes dédiées au sein de chacune des business unit. Les recrutements vont se poursuivre. Nous prévoyons d’atteindre une vingtaine de personnes d’ici la fin de l’année. Nous sommes très attentifs à l’équilibre des compétences afin d’en intégrer des nouvelles mais nous sommes aussi attentifs aux développements des collaborateurs.

Quelles sont les priorités de cette nouvelle direction ?

Jusqu’à fin 2020, l’équipe transformation digitale était axé sur deux piliers : celui sur la transformation avec environ cinq personnes pour accompagner nos équipes business et l’activité du Biome avec trois personnes à plein temps et le renforts de stagiaires et d’apprentis (un des laboratoires d’innovation digitale mis en place par Novartis à travers le monde, ndlr). Ces deux dimensions vont s’enrichir d’une équipe sur la data et une équipe sur l’engagement digital.

Quels sont les travaux de l’équipe transformation ?

Il s’agit du pilier historique de la transformation digitale. Elle est intervenue sur l’usage des réseaux sociaux pour interagir avec des communautés de patients, regarder ce que nous pouvions faire avec Tiktok, Instagram… Demain, nous allons nous renforcer en innovation marketing, afin de développer notre capacité d’innovation, l’efficacité de ces canaux et de pouvoir la déployer plus rapidement. C’est d’abord et avant tout une équipe en transverse au service de l’innovation dans tous les métiers.

Comment fonctionne le Biome français ?

L’équipe du Biome a été renforcée en 2020. Elle a pour objectif de connecter Novartis avec l’écosystème, en être un acteur clé. Nous avons eu une approche assez centrale avec la signature de partenariats notamment avec Bpifrance Le Hub… Et désormais, nous avons l’ambition de développer des partenariats régionaux, au cœur des territoires, au contact des agences régionales de santé, des hôpitaux… Par ailleurs, nous avons participé l’année dernière à l’Essec Digital Week Competition et cette année à leur hackathon.

Comment travaillez-vous avec le réseau de Biome à travers le monde ?

Nous avons souvent parlé de la collaboration avec Tilak Healthcare que maintenant nous déployons dans le monde entier. Au sein du Biome, nous accueillons aussi des projets qui ont fait leur preuve de concept dans d’autres pays et qui font leur preuve dans notre territoire. Par exemple, la société allemande Ada Health permet de guider le patient pour une meilleure compréhension de son diagnostic probable et de l’orienter vers le professionnel de santé, en particulier pour les pathologies où il y a de l’errance diagnostic. Nous venons juste de le déployer au sein de nos services en dermatologie. 

Quelles sont les missions de l’équipe data ?

La data était déjà identifiée dans nos priorités. Des équipes qui travaillent sur la data, il y en a partout chez Novartis. Ce sujet répond à un double enjeu. Nous allons mettre en place une gouvernance de la donnée centralisée dans l’organisation et nous doter d’expertises métiers sur les données. Nous en sommes au tout début. Nous avons déjà des cas d’usages autour de la collecte de données sur les enjeux commerciaux, sur la qualité de vie de nos collaborateurs. Cette équipe sera composée de cinq personnes en vitesse de croisière.

Enfin, qu’en est-il de l’équipe engagement digital ?

Nous savons que le marketing se transforme, est beaucoup plus numérique qu’avant. Cela implique des organisations nouvelles. Nous allons les doter d’une capacité à exécuter cette dimension numérique dès le premier jour. Nous sommes sur des profils formés par les facultés de pharmacie dont la formation initiale n’est pas en phase avec l’évolution rapide des pratiques et des enjeux et des experts de la transformation digitale. Nous voulons créer les conditions de cette approche de manière assez douce, en mettant toutes les ressources possibles pour que petit à petit nous transformions la façon dont nous faisons du marketing sans cassure. Nous le mettons en place en central afin de fluidifier le partage d’expérience. Nous avons cinq business unit chez Novartis Pharma. Quand une bonne pratique née dans une organisation, sa diffusion dans l’organisation prend du temps.

Comment diffusez-vous cette culture du numérique au sein de l’entreprise ?

Nous avons créé des rôles d’opérateurs de la transformation : des responsables innovation et digital business partner qui ont un rôle de connexion avec l’équipe en central. Ce sont des rôles clés dont nous allons renforcer la contribution. Animer une communauté est essentiel. Nous l’avons créée très vite il y a trois ans. Nous avions des personnes identifiées comme des “digital champions”. Parfois, c’étaient des rôles avec lesquels ils étaient confortables et parfois il s’agissait de personnes qui n’avaient pas cette conviction, cet engagement. Nous avons travaillé pour nous assurer qu’il y avait une adéquation entre cette évolution et l’engagement. Les membres sont pleinement engagés dans le projet et se sont impliqués de façon significative. Toutes les bonnes pratiques sont partagées via la communauté.

De quel budget disposez-vous ?

Je ne souhaite pas entrer dans ce détail. Nous sommes en train de renforcer l’équipe et de travailler sur les priorités 2022. Par ailleurs, nous n’avons pas la vocation de nous substituer aux business units dans la gestion de leurs budgets. Nous intervenons pour faciliter leurs choix. Prenons l’exemple d’un projet où il faudrait créer une application. Ce n’est pas un projet mené par mon équipe, par contre nous allons les accompagner, notre rôle sera de nouer les partenariats nécessaires.

Comment travaillez-vous avec l’équipe de Novartis au niveau mondial ?

Les collaborations sont extrêmement nombreuses. Nous sommes tous ensemble dans ce voyage de la transformation. La France a été précurseur avec le Biome (lors de la création en 2019, un seul premier Biome existait, ndlr). Il y en a maintenant une douzaine dans le monde. Pour les autres activités, nous sommes tous dans cette démarche de transformation et nous avons des contributions intéressantes. Par exemple, une plateforme a été lancée il y a deux ans pour partager les bonnes pratiques du digital au sens large. Un sujet important pour nous concerne un centre de ressources de la transformation numérique.