Accueil > Industrie > Stratégie > Le Leem veut “réinventer le système de régulation et de financement du médicament” Le Leem veut “réinventer le système de régulation et de financement du médicament” Le Leem, l'organisation professionnelle des entreprises du médicament, a tenu le 17 janvier ses vœux à la presse. L’occasion d'évoquer ses recettes pour lutter contre les ruptures d'approvisionnement... et de critiquer de nouveau l'actuelle loi de financement. Par Coralie Baumard. Publié le 17 janvier 2023 à 17h49 - Mis à jour le 24 janvier 2023 à 15h12 Ressources Face aux ruptures d’approvisionnement qui se multiplient, garantir l’accès au médicament est la première priorité du Leem pour 2023. L’organisation professionnelle l’a affirmé lors de ses vœux à la presse ce 17 janvier. “Sur les dix premiers mois de l’année 2022, nous avons eu 1000 ruptures d’approvisionnement, sur l’ensemble de l’année 2021 nous n’en avons eu que 900. Si nous regardons les risques de rupture, la dynamique est identique”, a indiqué Thierry Hulot, le président du Leem. Des changements structurels pour adresser les ruptures d’approvisionnement Adresser le problème des ruptures d’approvisionnement nécessite également une réflexion pour enclencher des changements structurels, le Leem va donc transmettre aux pouvoirs publics des recommandations d’ici la fin du premier trimestre. Thierry Hulot a dévoilé les premières : “Le temps d’analyse des données est colossal, cela se compte en semaine voire en mois, les plans d’urgence sont mis en place une fois que la rupture est constatée en pharmacie. Aujourd’hui avec l’intelligence artificielle, les outils informatiques dont nous disposons, cela doit pouvoir être fait en temps réel, l’administration doit s’équiper d’outils de pilotage pertinents. De plus, il y a 200 à 300 molécules dont les ruptures ont ou auraient des conséquences immédiates sur la santé des patients. Établissons cette liste au plus vite et mettons ensuite un plan d’action pour chacune de ces molécules.” Pour monitorer l’accès au médicament, l’organisation professionnelle prévoit également de mettre en place un baromètre trimestriel. Ce dernier doit rendre compte des ruptures d’approvisionnement en France et à l’étranger, des délais et la disponibilité des innovations en France, des difficultés économiques des entreprises, des données économiques d’investissement, d’exportation et de créations/suppressions d’emplois. Utilisant les données remontées par les adhérents du Leem, il sera géré par le cabinet Roland Berger, sa première parution est prévue pour le début du mois d’avril. Un PLFSS 2023 contesté Sur la question de la réindustrialisation, le Leem appelle le gouvernement à investir davantage. “150 millions d’euros ont déjà été engagés par l’Etat dans le cadre du plan France Relance pour 119 projets d’industriels dans le secteur de la santé. C’est bien. Mais parmi ces projets, seuls 18 prévoient de rapatrier la production de principes actifs ou d’ingrédients (…) Le lancement du projet France BioLEAD en décembre 2022 va dans le bon sens, avec une aide exceptionnelle de 800 millions d’euros d’aides apportées par l’Etat. Encore une fois, nous devons aller plus vite et plus fort. Pour cela, nous demandons des dispositifs incitatifs, tels que les crédits CSIS, plus attractifs, mieux dotés, et plus transparents”, souligne Philippe de Pougnadoresse, administrateur du Leem et directeur général d’Ipsen France. Reste que le principal frein à l’investissement des industriels est selon lui le prix bas des médicaments en France. La financement du médicament s’incarne dans le PLFSS 2023. “ C’est un PLFSS qui refait la part belle à la régulation économique, au contrôle des prix et à la taxation sectorielle sans fin. C’est un PLFSS qui une fois de plus fait la main basse sur la croissance du secteur. Nous sommes revenus en France à une gestion comptable de la politique du médicament (…) Le médicament est une économie de marché et avoir une gestion comptable envoie à tous les acteurs de l’industrie, qu’ils soient français ou internationaux, un message totalement délétère en termes d’investissement, de recherche clinique ou de création d’emplois”, a dénoncé Thierry Hulot. Le Leem s’est fixé comme second objectif de” réinventer le système de régulation et de financement du médicament” qu’il considère inadapté citant en exemple le montant de 800 millions d’euros de baisses de prix voté en LFSS identique à celui des années passées et le budget du médicament remboursé voté par le Parlement de 24,6 milliards d’euros, alors que les besoins réels des patients seraient de 28 milliards d’euros. Thierry Hulot, le président du Leem a annoncé avoir été informé par la Première ministre, fin décembre, du lancement dans les prochaines semaines d’une mission ministérielle afin de proposer “des voies de réformes structurelles de nature à mieux concilier soutien aux industries de santé et à l’innovation, accès aux médicaments pour nos concitoyens et impératifs de responsabilité budgétaire”. Coralie Baumard IndustrieLaboratoiresPharmacie Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind