Les résultats et perspectives de l’éditeur Dedalus

La croissance de l’entreprise

Avec une croissance de l’ordre de 15 à 20 % (les chiffres sont encore en cours de consolidation), l’année 2022 représente pour l’éditeur Dedalus “une bonne année”, selon son directeur général France, Emmanuel Mougeotte. Ce dernier insiste particulièrement sur la croissance de ses effectifs : plus de 320 personnes en France ont été embauchées en 2022, sur un effectif de 1100 collaborateurs. La majorité de ces recrutements s’est faite dans la R&D et dans tout l’amélioration du service aux clients (support, maintenance, hotline, etc.)

Le projet ERIOS

Autre fait marquant de cette année, le projet ERIOS (Espace de Recherche et d’Intégration des Outils Numériques en Santé) annoncé en mai dernier et qui a ouvert ses portes en octobre 2022. L’éditeur français s’est appuyé pour ce projet sur le CHU de Montpellier. “ERIOS, rappelle Emmanuel Mougeotte, a été financé dans le cadre du plan de relance France 2030, c’est le seul projet dans la e-santé à avoir reçu ce financement en 2022”. Du projet ERIOS, nous apprend Dedalus, va naître une application sur la gestion des patients en isolement pour les hôpitaux psychiatriques.

Le référencement Ségur 

En 2022, 13 produits Dedalus ont été référencés Ségur. Avec au total environ 130 produits référencés au titre de la vague 1 (cf. le bilan dressé fin 2022 par le Comité de suivi du Ségur numérique), Dedalus représente environ 10% des produits référencés Ségur.

Les solutions à venir

Frédéric Vaillant, directeur général délégué de Dedalus France, a annoncé l’arrivée de nouvelles solutions autour de la sécurisation du médicament en oncologie notamment et de la “Digital pathology” (qui désigne toutes les solutions dédiées à l’acquisition, la gestion, le partage et l’interprétation de l’information sur la pathologie, ndlr). Emmanuel Mougeotte précise qu’une solution Dedalus en anatomopathologie, permettant la gestion et le stockage des données issues des lames numérisées est désormais prête.

La labellisation HDS

Annoncée pour fin 2022, la labellisation Hébergeur de Données de Santé (HDS) “va glisser sur 2023” affirme Emmanuel Mougeotte, reconnaissant que ce projet a pris du retard et nécessite un “gros travail de fonds dans la soute de Dedalus”.

L’enjeu du cloud souverain

Interrogé par mind Health sur la course actuelle qui oppose les consortiums NumSpot (Docaposte, Dassault Systèmes, Bouygues Telecom et la Banque des Territoires), Bleu (Capgemini, Orange et Microsoft) et S3NS (Google et Thalès), Frédéric Vaillant dit “suivre avec beaucoup d’attention ce qui se fait aujourd’hui” mais n’entend pas se positionner dans cette course. “On s’appuiera toujours sur nos partenaires hébergeurs pour lancer des solutions cloud”, ajoute-t-il. Sur le choix de cet hébergeur, Dedalus “appliquera les directives du ministère en la matière. S’il faut faire appel à un cloud souverain, nous le ferons. Si on peut continuer à le faire de manière plus ouverte, nous le ferons”. Emmanuel Mougeotte précise : “nous regardons de très près avec nos partenaires les évolutions sur le SecNumCloud” (le référentiel de sécurité créé et porté par l’Anssi).

La cybersécurité 

En avril 2022, la Cnil sanctionnait lourdement Dedalus Biologie, une branche de Dedalus, suite une violation de données. mind Health avait rencontré peu après Emmanuel Mougeotte qui avait détaillé son plan d’action. Frédéric Vaillant ajoute aujourd’hui que les effectifs de Dedalus en matière de cybersécurité ont été multipliés par 4. “Nous avons signé des accords RGPD avec tous nos clients. Nous sommes vraiment dans une démarche de régularisation”, explique-t-il. 

Le futur rachat de Maincare par Docaposte

Maincare est qualifié par Emmanuel Mougeotte de “concurrent sérieux” et propose comme Dedalus un dossier patient informatisé (DPI) très largement utilisé. Le DG de Dedalus dit disposer de trop peu d’éléments pour se prononcer sur ce rachat, qui l’a surpris, et attend d’en savoir plus sur la stratégie de Docaposte et le montant de ce rachat. Dedalus, rappelle-t-il, travaille également avec Docaposte (et annoncera début février un nouveau partenariat avec eux, sur la dématérialisation de documents pour les agents hospitaliers). Aussi, Emmanuel Mougeotte se demande si la filiale numérique du groupe La Poste, très reconnue en France pour son statut d’hébergeur et pour son savoir-faire dans la certification et le transport de la donnée, prendra le risque de perdre des clients comme Dedalus ou Softway en se positionnant avec Maincare sur le DPI. “Affaire à suivre…”, conclut-il.