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Accueil > Industrie > Télésurveillance en oncologie : le filtre du remboursement  

Télésurveillance en oncologie : le filtre du remboursement  

Depuis le 1er juillet 2023, date de l’entrée dans le droit commun de la télésurveillance, l’éligibilité au remboursement est accessible quelle que soit la pathologie traitée. En oncologie, plusieurs entreprises cherchent à jouer sur ce levier pour s’imposer sur le marché.

Par Coralie Baumard. Publié le 10 octobre 2023 à 22h52 - Mis à jour le 25 février 2025 à 14h55
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Le bénéfice de la télésurveillance en oncologie n’est plus à démontrer. “Une dizaine d’études randomisées en oncologie rapportent des bénéfices autour de l’amélioration de la prise en charge des symptômes chez les patients avec un cancer en cours de traitement comme une meilleure gestion des effets secondaires, une réduction des hospitalisations en urgence. D’autres études montrent une amélioration de la dose-intensité des traitements, cela permet de délivrer des traitements plus longtemps grâce à une meilleure gestion des toxicités, une amélioration de la qualité de vie et, parfois, selon les études, une amélioration de la survie. Si et seulement si la prise en charge des alertes est assurée par des professionnels de santé, infirmières de coordination de soins et médecins. Il doit s’agir d’un parcours, une application seule ne sert à rien”, affirme le professeur Fabrice Denis, oncologue radiothérapeute au Centre de Cancérologie de la Sarthe et président de l’Institute for Smarthealth (INeS).

Des recommandations internationales de l’ESMO

Preuve que la télésurveillance s’est durablement installée dans le parcours de soins en oncologie, en avril 2022, l’European Society for Medical Oncology (ESMO), la Société européenne d’oncologie, a publié ses recommandations internationales en la matière, fruit de la collaboration de seize experts internationaux durant un an. Fabrice Denis était l’un des membres de ce groupe de travail.

Fabrice Denis, oncologue radiothérapeute au Centre de Cancérologie de la Sarthe et président de l’Institute for Smarthealth (INeS)

“Nous avons conclu qu’il fallait privilégier les outils tout-en-un disposant d’un marquage CE de classe II, des applications permettant de suivre tous les types de cancers, tous les patients quels que soient les stades de la maladie et le moment du parcours de soins, afin de faciliter leur installation dans les établissements de santé. La mise à jour régulière des algorithmes est également fondamentale, un algorithme peut être valable à une époque et ne plus l’être cinq ans après car les traitements ainsi que les parcours de soins ont changé”, explique-t-il. Si en 2020, la première solution de télésurveillance médicale des rechutes et complications à être remboursée concernait une seule indication, le cancer du poumon (Moovcare Poumon de Sivan), les entreprises proposant des solutions de télésurveillance multicancers sont aujourd’hui nombreuses. Cureety, Resilience et Continuum + ont ainsi fait des demandes auprès de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour accéder au remboursement de leurs solutions. “L’accès au remboursement permettra de faire émerger les acteurs les plus pertinents, car pour être remboursé il faut montrer un niveau de preuve scientifique suffisant. Sur le marché français, on compte globalement une trentaine de solutions de télésurveillance en oncologie”, estime Fabrice Denis.

“Tous les éléments sont aujourd’hui réunis pour un déploiement large.”

Fabrice Denis, oncologue radiothérapeute au Centre de Cancérologie de la Sarthe et président de l’Institute for Smarthealth (INeS)

L’entrée dans le droit commun devrait également permettre d’accélérer le déploiement de la télésurveillance en oncologie, ce qui est précisément un des objectifs de la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030, porté par l’Institut national du cancer. “Outre le remboursement d’applications, l’entrée dans le droit commun prévoit le financement des organisations par des actes de télésurveillance. Cela  va permettre de tout changer en finançant l’embauche d’une infirmière de coordination, le temps médical…  Tous les éléments sont aujourd’hui réunis pour un déploiement large. La dernière note manquante est finalement la formation des professionnels de santé à la télésurveillance, en particulier, et la e-santé, en général, pour qu’ils s’approprient les outils plus rapidement et favorisent la prescription. Reste également les difficultés à trouver du personnel, on connaît aujourd’hui les tensions qui pèsent sur les établissements de santé”, souligne Fabrice Denis.

Les bénéfices de la prise en charge anticipée

Né en 2018 et comptant une trentaine de salariés, Cureety est la première entreprise à avoir obtenu la prise en charge anticipée (Pecan) de sa solution en juillet 2023, lui donnant droit à un remboursement dérogatoire pendant un an. “Nous avons obtenu un remboursement pour tout type de cancer et tout type de traitement (systémique ou radiothérapie). D’après la HAS cela correspond à un potentiel annuel de 600 000 patients”, précise François-Guirec Champoiseau, CEO de Cureety. Déjà présente dans une soixantaine d’établissements de santé partenaires en France, Cureety est également implantée en Espagne et en Italie. La société a également ouvert, il y a quelques mois, un bureau au Moyen-Orient dans le cadre d’un partenariat avec la famille Al Maktoum, qui règne sur Dubaï.

“La dynamique est excellente, nous avons recruté 10 centres en septembre 2023, autant que sur toute l’année 2022.”

François-Guirec Champoiseau, CEO de Cureety.

Même si les arrêtés tarifaires concernant la Pecan ne sont toujours pas parus, l’entreprise mesure déjà les bénéfices de cette prise en charge. “ La dynamique est excellente, nous avons entre guillemets une reconnaissance du marché. Nous avons recruté 10 centres en septembre 2023, autant que sur toute l’année 2022. Aujourd’hui, nous déployons notre solution dans 5 à 10 centres par mois. Nous triplons notre volume de recrutement de patients et la file active de notre plateforme tous les 6 mois. Autre impact que nous avons pu constater, les délais pour contractualiser un hôpital se sont réduits, jusqu’en 2022 cela pouvait atteindre 12 à 24 mois. Aujourd’hui, cela peut aller très vite en deux ou trois mois”, énumère le CEO de Cureety.

Forte de la publication de plusieurs études – dont une présentée à l’American Society of Clinical Oncology en 2023 démontrant que le taux de spécificité de son algorithme atteignait 94% –  l’entreprise a également choisi la Pecan pour s’imposer face à de nouveaux entrants sur le marché. “Nous nous sommes dit que vis-à-vis d’autres concurrents qui ne sont pas aujourd’hui positionnés sur la cancérologie et qui pourraient y voir un intérêt, nous mettions la barre haute dans l’évaluation d’une prise en charge anticipée”, indique François-Guirec Champoiseau. La prise en charge anticipée n’est qu’une première étape, Cureety prépare déjà son inscription en nom de marque avec une étude organisationnelle menée avec le CH de Bligny, mais également une collaboration avec Unicancer. “Nous avons signé un partenariat pour évaluer le bénéfice de Cureety dans le cadre d’un essai randomisé de trois ans pour lequel nous allons recruter 450 patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif métastatique. Les instructions démarreront au premier trimestre 2024. Il s’agit de notre essai pivot pour lequel nous présenterons les données dans cinq ans à la HAS, en vue d’une amélioration de notre remboursement”, détaille François-Guirec Champoiseau.

Si l’entreprise se concentre aujourd’hui sur son déploiement, l’idée est également de faire évoluer son positionnement à l’avenir. “Nos challenges aujourd’hui sont d’accompagner les organisations vers ces modèles de prise en charge et de les aider quand elles en ont besoin à pallier les difficultés qu’elles rencontrent :  que ce soit sur le volet de la formation des infirmières diplômées d’État (IDE) qui ne sont pas toutes formées à la coordination en cancérologie et doivent l’être pour utiliser ce type d’outils, mais aussi sur les difficultés de recrutement des IDE. Dans certains territoires, il existe de véritables carences. À horizon trois à cinq ans, nous souhaitons entrer dans une logique de bureau d’étude en partenariat avec les groupes de recherche académique et les institutions de santé avec lesquelles nous travaillons pour construire un modèle permettant de repenser la manière dont on évalue les traitements innovants en vie réelle”, projette François-Guirec Champoiseau. Un positionnement prometteur également pour Resilience.“Travailler sur les données, sur comment nous pouvons aider l’industrie pharmaceutique à améliorer leurs traitements, à améliorer la prise en charge des patients sont effectivement des axes très porteurs en termes de business”, analyse Paul-Louis Belletante, Chief Strategy Officer chez Resilience. 

Le pari du business model fondé sur le remboursement

Resilience a choisi de déposer directement une demande de remboursement en nom de marque, pour tous les cancers traités par voie systémique (chimiothérapie, immunothérapie, hormonothérapie). “ Nous avons un gros projet d’étude qui arrive autour de la radiothérapie”, précise Paul-Louis Belletante. Cofondée avec l’Institut Gustave Roussy, la start-up de 120 salariés compte aujourd’hui 45 établissements partenaires et plus de 3500 patients suivis. Pour Resilience, une décision favorable de la HAS est primordiale, son business model reposant exclusivement sur le remboursement.

“Nous nous sommes dit dès le début que notre seul modèle serait le remboursement, nous avons eu la chance de pouvoir nous concentrer sur le soin et l’outil de télésurveillance grâce à nos levées de fonds”

Paul-Louis Belletante, Chief Strategy Officer chez Resilience

“Nous nous sommes dit dès le début que notre seul modèle serait le remboursement, nous avons eu la chance de pouvoir nous concentrer sur le soin et l’outil de télésurveillance grâce à nos levées de fonds”, souligne Paul-Louis Belletante. Après une première levée de 5 millions d’euros en 2021, l’entreprise a conclu une levée de fonds de 40 millions d’euros en 2022. “Pour nous, le remboursement va tout changer. Beaucoup de centres aujourd’hui hésitent à basculer car il n’y a pas encore de solution remboursée. Mais la décision de la HAS n’est pas qu’un accès au remboursement, c’est également la validation de la valeur scientifique et médicale du dispositif”, affirme Paul-Louis Bellante.

Paul-Louis Belletante, Chief Strategy Officer chez Resilience .

Si une demande en nom de marque est plus exigeante, la décision a été mûrement réfléchie. “Nous sommes assez persuadés que la première solution inscrite en nom de marque deviendra un standard. Nous voulions être inscrits de manière pérenne pour les centres et les patients. De plus, comme le précise la loi, les solutions de télésurveillance devront passer par des appels d’offres pour accéder aux établissements publics. Ces derniers, pilotés par des centrales d’achat, seront forcément d’une durée supérieure à un an, car les établissements ne vont pas faire des appels d’offres pour une durée inférieure. Pour nous, c’était impossible de participer à ces appels d’offres avec une Pecan qui est par définition limitée à un an”, appuie Paul-Louis Bellante. Une décision favorable de la HAS pourrait également soutenir le déploiement européen de Resilience. “Nous sommes en train d’entamer les démarches d’accès au marché en Belgique, qui sera assez dépendant de la réponse de la HAS, car les dossiers sont liés”, relève Paul-Louis Bellante. L’entreprise a présenté son dossier à la CNEDiMTS le 19 septembre et reste en attente de sa décision. 

Continuum +, un modèle organisationnel associant ville et hôpital

Continuum + est la première entreprise à avoir obtenu en avril 2023 le certificat de conformité au référentiel d’interopérabilité et de sécurité de l’Agence du numérique en santé, qui est désormais le prérequis à une demande de prise en charge anticipée ou à une inscription en nom de marque. L’entreprise a présenté en juillet dernier à la CNEDiMTS une demande d’inscription en nom de marque. La Commission lui a refusé dans une décision publiée le 5 septembre, notamment car les résultats de l’expérimentation Article 51 AKO@dom-PICTO reposant sur sa plateforme de télésurveillance doivent être publiés en 2024. Selon Guillaume Gaud, le fondateur de Continuum +, l’entreprise va entrer en instruction ces prochaines semaines afin d’obtenir une prise en charge anticipée au début de l’année 2024.

Guillaume Gaud, fondateur de Continuum +.

L’expérimentation AKO@dom-PICTO, portant sur une cohorte de 1000 patients, inclut les professionnels de ville. “Notre modèle est d’avoir une prise en charge coordonnée hôpital, ville et domicile, permettant de décloisonner et de ne pas avoir uniquement le regard du médecin hospitalier sur le patient. Le travail de transmission et de remontée de l’information avec la gestion des alertes est effectué par un pharmacien d’officine ou une infirmière libérale. Les patients peuvent s’auto-évaluer s’ils sont autonomes. S’ils nécessitent une attention particulière, une infirmière à domicile vient prendre les constantes et réaliser une intervention graduée”, explique  Guillaume Gaud. Il s’agit, selon lui, de la prise en charge de demain. “Tout le monde n’est pas à l’aise avec l’outil numérique. Au-delà de l’illectronisme, il y a la vulnérabilité, des fragilités médicales et sociales qui empêchent les patients de s’impliquer. L’auto-évaluation représente une charge mentale extrêmement forte dans le cancer. Lorsque vous êtes à des stades avancés de la pathologie, la présence humaine associée à l’usage du digital est essentielle”, assure-t-il. Si le droit commun prévoit déjà la rémunération de nouvelles missions du pharmacien via les entretiens pharmaceutiques, AKO@dom-PICTO expérimente  une rémunération de 20 euros par visite pour les infirmières libérales. Si les résultats définitifs ne sont pas encore connus, Guillaume Gaud se félicite des premières mesures recueillies: “Nous arrivons à réunir en moyenne 4,6 professionnels de santé autour d’un patient, ce qui démontre qu’il est possible de faire travailler ensemble ville et hôpital. Au niveau des patients, nous avons un taux de complétion de 90%.”

Coralie Baumard
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