Top départ pour la création d’une filière sur la médecine de précision

BioSerenity, Owkin, Epiconcept, Quinten, WeFight, Ad Scientiam, Inserm et AP-HP sont quelques-uns des 34 sociétés et organismes publics sélectionnés pour participer à la construction de la filière industrielle de la médecine de précision en France. L’appel à manifestations d’intérêt, porté par Cap Digital et Medicen, a été lancé en juillet 2018. L’objectif étant de “réunir les acteurs publics et privés ayant un intérêt à rejoindre la construction du projet en tant que partenaire”, selon le document de présentation. Une première réunion plénière de restitution s’est tenue le 6 septembre afin de fixer les ambitions de ce projet nommé Hu-PreciMed. Trois industriels coordonnent le projet : Intersystems, Oncodesign et Servier. La première étape devrait consister à “connecter efficacement les acteurs aux données des patients pour accélérer le développement de nouvelles thérapies en médecine de précision, en valorisant ces données par l’intelligence artificielle”.

Une phase pilote dans l’immuno-inflammation

La phase pilote de ce projet se concentrera sur les maladies immuno-inflammatoires, qui “affectent 5 à 7 % de la population occidentale” et pour lesquelles “des cohortes de patients documentées existent ou peuvent être générées”, selon les porteurs du projet. Dans ce domaine, l’objectif sera donc “d’identifier les cibles les plus pertinentes et orienter les développements de nouveaux médicaments”. Pour y parvenir, la filière devrait être organisée autour de trois axes. Le premier, coordonné par Intersystems, porte sur la “résolution des cibles”. Il consistera à utiliser les données patients pour identifier des sous-groupes afin d’adapter les traitements ou faire apparaître de nouvelles cibles thérapeutiques. Le deuxième axe, coordonné par Servier, se concentre sur l’investigation de nouvelles molécules. Enfin, Oncodesign est en charge du troisième axe autour du développement préclinique et clinique de nouveaux médicaments associés à l’utilisation de biomarqueurs. Pour mener ce projet, deux plateformes numériques devrait être mises en place, l’une pour l’intégration des données multi-sources et l’autre pour l’analyse des données.

Un projet en 4 temps

Le projet devrait se dérouler en quatre phases. La première permettra de concevoir et construire le projet d’ici à janvier 2019. Les années 2019 et 2020 seront consacrées au développement et à l’organisation, tandis que la pérennisation de la filière, et notamment de son modèle économique, sera menée sur la période 2020-2023. En parallèle la phase 4 en 2022-2023 sera une étape d’extension, en terme de pathologies concernées mais aussi de couverture géographique avec des partenariats à l’international. En matière de financement, le projet est aujourd’hui porté par les trois industriels coordinateurs, confie Carlos Jaime, directeur général d’Intersystems en France et président du DAS Santé numérique de Medicen. Il ajoute l’objectif d’obtenir d’autres financements pour ce projet, notamment européens.