Accueil > Industrie > Un premier baromètre sur la femtech française Un premier baromètre sur la femtech française Lors du salon VivaTech, le 15 juin, l’association Femtech France et Wavestone ont dévoilé leur premier baromètre qui dresse un portrait de la filière femtech française en s’appuyant sur une étude réalisée auprès de 71 start-up du secteur. Par Coralie Baumard. Publié le 15 juin 2023 à 17h41 - Mis à jour le 15 juin 2023 à 17h52 Ressources La femtech gagne du terrain en France, l’association Femtech France a recensé 115 start-up, développant des technologies et des solutions pour améliorer la santé et le bien-être des femmes, contre 80 en novembre 2022. La santé reproductive (règles, fertilité, etc.), la santé globale (espaces de santé, services de téléconsultation, etc.) et la maternité (plateformes éducatives, compléments alimentaires, etc.) restent les thématiques dominantes. Les start-up appartiennent aussi bien à la catégorie santé (implants, objets connectés, logiciels santé, etc.) que bien-être (compléments alimentaires, soins, médecine douce, etc.) et proposent souvent des services complémentaires. Des tendances émergentes Delphine Moulu, Directrice Générale de Femtech France, constate que des tendances se dégagent, comme l’émergence de solutions pour traiter le post-partum et la dépression. Alors que le marché mondial de la ménopause devrait atteindre 24,4 milliards de dollars d’ici 2030 contre 16,9 milliards de dollars en 2022 d’après un rapport de Grand View Research paru en novembre 2022, les entreprises françaises sont encore rares à adresser cette pathologie. Pourtant, les besoins sont présents comme l’indique Juliette Mauro, présidente de Femtech France : “Il y a la question d’avoir un traitement qui fonctionne lorsque la ménopause est handicapante. Et, il ne faut pas oublier qu’il y a une grosse augmentation des cancers du sein et que les femmes atteintes de cette pathologie ne peuvent pas prendre de traitements hormonaux substitutifs. Des solutions restent à trouver.” Trouver le bon business model Pour les start-up femtech, l’équation n’est pas simple à résoudre. Le baromètre constate que les entreprises ayant un modèle économique B2C (23 %) se tournent de plus en plus vers le B2B2C (26 %) afin de vendre leurs services à l’employeur qui va ensuite les mettre à disposition de ses salariées. Les start-up sont également 68 % à viser un remboursement par la Sécurité sociale. La mise en place de PECAN pourrait pour certaines représenter une piste pour atteindre ce but. Mais la plupart des entreprises ne cible pas que le marché domestique pour se développer : 73% des start-up françaises proposent leur services/produits en France et à l’international (UK, Espagne, USA, Brésil, etc.) Les entreprises interrogées ont réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 30,6 M€ en 2022. Les start-up dont le marché principal est à l’étranger (17 %) ont contribué à 60 % du chiffre d’affaires cumulé en 2022. La question du financement Pour renforcer la crédibilité de leurs solutions auprès du grand public mais aussi des investisseurs, les entreprises se structurent : 57 % d’entre elles intègrent un profil médical dans l’équipe fondatrice. “L’accès au financement est compliqué, il y a beaucoup de créations de start-up, mais elles ont du mal à passer à l’étape supérieure parce qu’elles ont du mal à se financer. C’est vraiment le point noir aujourd’hui en France. Les investisseurs s’y intéressent, mais ils restent frileux. Nous essayons de montrer avec Femtech France qu’il existe un marché et qu’il faut qu’ils y aillent. Sans financement, ces start-up ne pourront pas se développer et avancer”, souligne Delphine Moulu, Directrice Générale de Femtech France. Ainsi, seules 40% des femtech interrogées ont levé des fonds. Si des entreprises comme Apricity (23 M€), Sonio (15 M€) ou Lattice Medical (15 M€) ont réalisé des levées importantes, la médiane des fonds levés est de 1 M€. Un retard d’investissement qui pourrait fortement pénaliser la filière selon Juliette Mauro : “Soutenu par d’importants financements, le marché de la femtech ne cesse de gagner du terrain à l’international (États-Unis, Royaume-Uni, etc.). Le retard que nous prenons fait qu’au lieu d’exporter nos innovations, ce sont des entreprises femtech étrangères qui commencent à s’implanter en France.” Coralie Baumard Application mobileDispositif médicalFemtechLevée de fondsSanté des femmesstart-up Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Femtech : éclosion d’innovations pour la santé des femmes