Accueil > Parcours de soins > [Baromètre exclusif] Le bilan chiffré de la téléconsultation en 2022 [Baromètre exclusif] Le bilan chiffré de la téléconsultation en 2022 mind Health poursuit son suivi de l’usage de la téléconsultation par les médecins dans ce nouveau baromètre exclusif réalisé avec les données fournies par notre partenaire, GERS Data. En 2022, la téléconsultation semble avoir atteint un plateau en France, tant chez les médecins généralistes que spécialistes. Par Sandrine Cochard avec Sara Chaouki. Publié le 31 janvier 2023 à 22h57 - Mis à jour le 13 février 2023 à 18h51 Ressources Après le pic du mois d’avril 2020, inégalé à ce jour, l’usage de la téléconsultation s’érode inexorablement, d’année en année. Le bilan publié par mind Health l’an dernier sur la période 2020-2021 montrait déjà une baisse significative des usages post-pandémie. En 2022, cette baisse s’est poursuivie mais de manière plus douce, indiquant vraisemblablement que la téléconsultation a atteint un plateau en France, tant chez les médecins généralistes que spécialistes Nos baromètres de la téléconsultation en France La téléconsultation chez les généralistes Selon les chiffres fournis par GERS Data, la part de la téléconsultation en médecine générale varie entre 2% et 6% en 2022. La hausse observée en janvier 2022 correspond au pic de la 5e vague de Covid-19. Puis, cette part s’est érodée tout au long de l’année pour finir à 2% à partir d’octobre 2022. “Mais nous restons sur des niveaux supérieurs à la période pré-Covid, où la téléconsultation était inexistante”, souligne Nicolas Huiban, responsable Etudes Patients chez GERS Data. De fortes disparités selon les spécialités L’usage de la téléconsultation suit la même dynamique chez les médecins spécialistes, avec un pic en avril 2020 suivi d’une baisse et d’une stagnation depuis. Dans le détail, les chiffres de GERS Data révèlent d’importantes disparités d’usage selon les spécialités. Une spécialité sort particulièrement du lot : la psychiatrie. Les psychiatres restent les médecins spécialistes à recourir le plus à la téléconsultation. En 2022, le taux de la téléconsultation par les psychiatres stagne 15%-16%. Un taux en dessous du pic d’avril 2020 mais relativement élevé tout de même. Ils sont suivis par les endocrinologues (5%-6% en 2022). A l’inverse, les autres spécialités semblent avoir abandonné ou presque le recours à la téléconsultation. “Côté pédiatres, on peut considérer qu’il n’y a plus de téléconsultation malgré le contexte épidémique (bronchiolite, grippe…) observé fin 2022”, note ainsi Nicolas Huiban. Même au plus fort du Covid-19, le pic de téléconsultation d’avril 2020 était resté inférieur aux autres spécialités (à peine à 20% pour les pédiatres). Enfin, les taux d’usage de la téléconsultation ont peu évolué ou presque depuis deux ans pour les autres spécialités. “Chez les rhumatologues, la téléconsultation est au point mort depuis 2021. De leur côté, les cardiologues sont les médecins spécialistes qui se sont le moins saisis de la téléconsultation au global”, souligne encore le responsable Etudes Patients de GERS Data. Autre indicateur à suivre pour mesurer d’adoption de la téléconsultation : la part des médecins ayant pratiqué une téléconsultation au moins une fois dans l’année. En 2020, 42% des cardiologues ont téléconsulté au moins une fois, en 2022, on tombe à 18%. “Si on prend les endocrinologues qui avaient quasiment tous fait une téléconsultation en 2020, on s’aperçoit finalement que l’on n’en a plus que les trois quarts en 2022, note encore Nicolas Huiban. Cela reste très majoritaire et très éloigné de ce que l’on peut observer pour les autres spécialités. Malgré tout, on a perdu un quart de cette profession de santé.” Idem pour les médecins généralistes : trois-quarts d’entre eux avaient téléconsulté au moins une fois en 2020. En 2022, ils sont un sur deux (54%) à l’avoir fait. “Ils s’y sont pliés lors de situations exceptionnelles, mais ils n’ont vraisemblablement pas adhéré à l’outil, analyse Nicolas Huiban. Et nous observons ce phénomène de décroissance pour toutes les spécialités, y compris les psychiatres même s’il s’agit de la spécialité qui a le moins “décroché” puisque l’on passe de 71% en 2020 à 64% en 2022.” La téléconsultation plébiscitée en cas de Covid Autre enseignement intéressant : on téléconsulte surtout en cas de Covid-19. “Ce n’est pas surprenant, mais c’est clairement mis en évidence avec nos données, explique Cheikh Tamberou, responsable du pôle RWE de GERS Data. Le recours à la téléconsultation peut s’expliquer par la volonté de maintenir une distanciation sociale, car les patients risquent d’être contagieux, mais aussi pour assurer un suivi et prévenir une aggravation des cas de Covid.” Les autres symptômes pour lesquels on recourt à la téléconsultation sont les troubles de santé mentale (7,5% en cumulant les épisodes dépressifs - 4,5% - et les autres troubles anxieux - 3%) et les douleurs dorsales (5,3%). Le recours à la téléconsultation pour d’autres diagnostics, relatifs à des maladies chroniques, peuvent également s’expliquer par un renouvellement d’ordonnance dans le cadre d’une maladie “maîtrisée”. Sandrine Cochard avec Sara Chaouki cardiologieCOVID-19médecinpédiatriePsychiatrietéléconsultationTélémédecine Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire L'évolution de la téléconsultation en France Les principaux acteurs de la téléconsultation La téléconsultation s’impose surtout dans les grands pôles urbains Les arrêts de travail prescrits lors d’une téléconsultation continueront à être remboursés Santé numérique : 12 grands changements attendus en 2023