Accueil > Parcours de soins > Comment biolog-id a aidé LifeShare Blood Center à tracer un nouveau produit sanguin traitant la COVID-19 Comment biolog-id a aidé LifeShare Blood Center à tracer un nouveau produit sanguin traitant la COVID-19 Les centres de transfusion américains ont vu débarquer au printemps dernier, en pleine progression de l’épidémie de COVID-19, un produit jusqu’ici inconnu de leurs équipes : le plasma convalescent. La société française biolog-id, via sa filiale étasunienne, a alors déployé en urgence auprès de quatre d’entre eux sa solution RFID de gestion et de traçabilité des produits sanguins. LifeShare Blood Center, basé en Louisiane, a détaillé ce projet pour mind Health, aux côtés de biolog-id. Par . Publié le 02 février 2021 à 18h42 - Mis à jour le 02 février 2021 à 18h42 Ressources La société française biolog-id, “en quatre semaines à peine et en plein confinement” en France, souligne Guillaume de Saint-Martin, directeur exécutif marketing au moment de son interview, en octobre 2020, et depuis passé directeur des opérations (COO, chief operating officer), a su mettre à disposition du centre de transfusion américain LifeShare Blood Center sa solution RFID (Radio Frequency IDentification) au sein de la chaîne d’approvisionnement en produits sanguins pour la gestion d’un nouveau produit : le plasma convalescent. Fondé en 1942, LifeShare compte 8 sites fixes, en plus d’unités mobiles, opère dans une grande partie de la Louisiane, ainsi qu’à l’est du Texas et au sud de l’Arkansas, et dessert environ 4 millions de patients chaque année. “Avec l’aide de nos équipes locales aux États-Unis (biolog-id dispose de six filiales et opère dans 14 pays, ndlr), il a fallu bien comprendre leurs besoins, gérer toute la partie supply chain depuis la Normandie vers le sud des États-Unis, travailler avec eux sur la façon de déployer la solution et ça, encore une fois, en plein confinement.” Le premier contact remonte à mi-avril 2020, se souvient Guillaume de Saint-Martin. Gérer “soudainement” un nouveau produit, le plasma convalescent Daniel Richards, alors directeur commercial régional de biolog-id US (il ne fait plus partie aujourd’hui de l’entreprise), précise qu’il s’agissait de leur initiative : “nous avons contacté LifeShare ainsi que d’autres centres de transfusion pour leur proposer notre technologie et notre accompagnement face à la crise de COVID-19, afin qu’ils puissent être en mesure de tracer cette précieuse ressource qu’est le plasma convalescent”. Appelé CCP outre-Atlantique, pour COVID-19 convalescent plasma, le plasma convalescent est issu du sang de donneurs qui ont guéri de la maladie ; il est donc censé contenir des anticorps spécifiques améliorant l’évolution clinique. Sa transfusion à des patients infectés a été autorisée en urgence par la Food & Drug Administration (FDA) en tant que traitement de la COVID-19. “Cette discussion arrivait à point nommé, témoigne Monica Kalvelage, directrice des opérations de LifeShare Blood Center. Quand le plasma convalescent est entré en scène en tant qu’option thérapeutique, nous avions soudainement à gérer ce nouveau produit qui n’existait même pas au mois de mars et s’est retrouvé sur nos étagères en avril et à nous interroger sur la façon de le tracer. biolog-id nous offrait l’occasion d’essayer une nouvelle solution de traçabilité de nos produits.” Il s’agissait surtout, ajoute Daniel Richards, de leur permettre “d’avoir une visibilité en temps réel sur les stocks de CCP”. Tracer, du donneur au receveur biolog-id a vu le jour en 2005 mais n’a commercialisé biolog-connect, sa solution IoT (Internet of objects, internet des objets) de gestion et de traçabilité des produits thérapeutiques sensibles – produits sanguins labiles, plasma de fractionnement et chimiothérapies injectables -, basée sur la technologie RFID, qu’en 2013. “L’idée directrice qui a guidé la création de biolog-id, indique Guillaume de Saint-Martin, était d’utiliser la RFID pour mieux tracer les produits sanguins qui sont collectés et préparés par les établissements de transfusion jusqu’à leur administration dans les établissements de soins. Si la technologie était relativement bien connue et maîtrisée, son application dans le domaine de la santé ne l’était pas du tout. Il a fallu plusieurs années en effet pour développer, qualifier et surtout faire autoriser l’utilisation de ces procédés dans le domaine de la transfusion sanguine. Les premières autorisations ont été obtenues en France en 2012, puis pour l’Europe en 2015 et enfin ce fut le tour des États-Unis en 2017.” Après son application sur les produits sanguins labiles, la solution fut “étendue à d’autres produits thérapeutiques sensibles comme les produits de chimiothérapie injectables, préparés dans les pharmacies hospitalières ou les centres anticancéreux”. La technologie a été développée en interne et biolog-connect est protégée par plus de 100 brevets internationaux. Aujourd’hui, biolog-id “se positionne comme un fournisseur de services” auprès des établissements de soins et de transfusion, précise Guillaume de Saint-Martin : “nous développons et déployons des solutions digitales qui vont transformer des processus de routine en données, lesquelles sont générées automatiquement et vont aider les utilisateurs à prendre de meilleurs décisions pour la gestion de leurs produits de thérapeutique sensibles”. Ces données peuvent par exemple concerner les durées de conservation des produits – “de quelques jours pour les plaquettes sanguines à un an pour le plasma”, souligne le COO de biolog-id France -, une visibilité en temps réel de l’état des stocks ou d’autres informations “d’ordre opérationnel”, “d’ordre médical, pour choisir le bon produit pour le bon patient”, ou “d’ordre stratégique lorsqu’il s’agit de gérer des flux de produits sur une région ou un pays tout entier”. Une solution trois en un Pour ce faire, biolog-id transforme les produits qu’il souhaite tracer en “objets connectés”. Sont apposées sur ces produits des “étiquettes contenant une puce électronique qui communique à distance, sans contact, sans que l’on voie le produit, avec des équipements placés à des points stratégiques du process”. Par exemple, “au sein des enceintes de stockage des produits sanguins”, peuvent être placés des kits Smart Storage (SST) “qui s’intègrent dans un réfrigérateur pour banque de sang, dans un congélateur à plasma, dans un agitateur à plaquettes. Ces kits contiennent des antennes RFID qui communiquent en temps réel avec la puce qui se trouve sur le produit. Derrière, nous avons aussi développé une suite logicielle qui permet d’encoder l’information dans la puce (identité du produit, type de produit, groupe sanguin, péremption, etc.), de récupérer ces informations et de les mettre à jour depuis le moment où la poche est prélevée chez le donneur jusqu’à celui où elle va être administrée. Notre solution se compose donc de l’association entre les étiquettes RFID, les équipements ad hoc et le logiciel pour communiquer avec le système d’information de nos clients”, résume Guillaume de Saint-Martin. Pour autant, aucune transformation d’ampleur n’est à prévoir par le centre qui souhaitera se faire équiper. “Tout l’enjeu, reprend Guillaume de Saint-Martin, est de faire comprendre à nos clients que nous venons nous intégrer dans leur façon de travailler, le plus discrètement possible, sans rien changer à leurs process. Je ne vous cache pas que cela nécessite un travail minutieux d’avant-vente, pour comprendre les modes opératoires de nos clients, définir avec eux comment nous nous intégrerons au mieux, designer ensuite notre solution et l’installer. Le partenariat s’inscrit dans la durée : un suivi technique régulier est assuré, comprenant notamment des mises à jour et évolutions de logiciel.” Selon les termes de Daniel Richards, biolog-id ne propose pas de “produit standard” : “nos solutions sont à chaque fois personnalisées, ne serait-ce que pour s’adapter au type d’analyse de données souhaité par le client”. Une formation nécessaire Monica Kalvelage se dit “reconnaissante des formations effectuées par biolog-id : leurs équipes ont passé du temps avec les collaborateurs de LifeShare qui allaient utiliser la technologie afin qu’ils sachent comment apposer les étiquettes, comment utiliser les tiroirs pour placer correctement les stocks mais aussi comment accéder à ces informations via la plateforme en ligne qui nous permet de voir ce que nous avons fait physiquement”. Elle précise que la solution n’est pas utilisée par l’ensemble des employés – près de 400 personnes sur les trois États – mais “essentiellement par notre équipe de distribution, soit 12 personnes sur le site de Shreveport”, en Louisiane. Pour Daniel Richards, ce partenariat n’aurait pas pu être mis en œuvre aussi rapidement “sans la participation active de LifeShare, dont les équipes ont montré un appétit pour la technologie, l’ont comprise et se sont assurées de l’intégrer aussi vite que possible. La notion de partenariat a alors pris tout son sens”. La directrice des opérations de LifeShare Blood Center félicite “l’agilité de ses équipes, ouvertes à de nouvelles idées, ce qui n’est pas fréquent dans les banques de sang où nous sommes attachés à nos habitudes. J’ai été ravie de constater comme elles se sont montrées avides d’adopter cette nouveauté et ont monté en compétence sur l’usage de la technologie, sans compter les bénéfices que cette dernière apportait”. Ce qui prend en temps normal “quelques mois”, indique Guillaume de Saint-Martin, a ainsi pu ici être déployé en un temps record. Aucun budget n’est communiqué pour se doter d’une telle solution cloud (Microsoft). Et à la question de savoir si LifeShare pourrait étendre la technologie à d’autres produits par exemple, ou même poursuivre cette collaboration initiée au plus fort de la crise de COVID-19, Monica Kalvelage répond que “c’est encore en discussion”. biolog-ID US, qui compte une trentaine d’employés, a en tout cas équipé trois autres banques de sang dans les mêmes conditions au printemps dernier. NB : Ces interviews ont été réalisées au mois d’octobre 2020. BIOLOG-ID Créé en 2005 6 filiales commerciales : États-Unis, Italie, Espagne, Inde, Australie et Singapour 100 collaborateurs, également répartis en Suisse pour gérer la région Allemagne-Autriche-Belgique Prévoit de doubler ses effectifs d’ici trois ans 14 pays distribués, à raison d’une vingtaine d’installations sur la transfusion COVID-19 Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind