Accueil > Parcours de soins > Gustave Roussy dévoile son plan stratégique 2030 Gustave Roussy dévoile son plan stratégique 2030 Le directeur général de Gustave Roussy, le Pr Fabrice Barlesi, a détaillé mercredi matin les grandes lignes de la stratégie du leader français de la lutte contre le cancer. Au programme : ultrapersonnalisation en cancérologie, nouveaux bâtiments et digitalisation du parcours patient pour faire de Gustave Roussy un “smart hospital”. Par Sandrine Cochard. Publié le 26 janvier 2022 à 16h36 - Mis à jour le 26 janvier 2022 à 17h08 Ressources Gustave Roussy met le cap sur l’ultrapersonnalisation en cancérologie. Dans son plan stratégique 2030 dévoilé mercredi 26 janvier par son directeur général, le Pr Fabrice Barlesi, l’institut initie un tournant majeur autour de trois axes : proposer une prise en charge sur-mesure des patients, repenser l’ensemble de ses activités recherche et investir dans de nouveaux bâtiments et des outils digitaux pour faire de Gustave Roussy un “smart hospital”. Avec un objectif : “Nous voulons être certain que d’ici 10 ans, l’annonce d’un diagnostic de cancer sera toujours un accident de la vie mais pour lequel nos patients auront le maximum de chances de guérison”, a déclaré le Pr Barlesi lors du point presse qui se tenait dans les salons du Théâtre du Châtelet. Une IA conçue par Gustave Roussy prédit le risque de rechute métastatique Création d’un centre de diagnostic rapide en cancer Le premier axe de ce plan stratégique consiste à “élargir le champ de la cancérologie et réviser la prise en charge des patients”. “C’est par l’anticipation que nous pourrons guérir plus de malades : il faut personnaliser la prévention et le dépistage. 40% des cancers aujourd’hui sont évitables par des mesures de prévention et de dépistage”, a rappelé le directeur général de l’institut Gustave Roussy, en citant notamment le programme Interception qui se base sur un algorithme pour déterminer le niveau de risque de développer un cancer et adapter le suivi et les examens complémentaires de dépistage à prévoir. Cette personnalisation de la surveillance vise à identifier les facteurs de risques précocement et permet, le cas échéant, de modifier ce risque. “Notre objectif est de diminuer de 30% le nombre de stade avancé au moment du diagnostic”, a souligné le Pr Barlesi. Autre annonce : la création d’un centre de diagnostic rapide en cancer. Rappelant que la première vague du Covid-19 avait engendré des difficultés d’accès aux différents systèmes de soins, Gustave Roussy affiche aujourd’hui sa volonté de gagner en autonomie sur l’enjeu du diagnostic. “Basé sur notre expérience du diagnostic en un jour dans les cancers du sein et de la thyroïde, nous voulons dans le cadre de ce centre de diagnostic rapide offrir à chaque personne qui aura un cycle clinique anormal, une image radiologique anormale, la possibilité de pouvoir bénéficier sur le même lieu de l’ensemble des explorations nécessaires pour aboutir à un diagnostic rapide, incluant tous les éléments nécessaires, y compris biologiques. Le tout dans un délai de moins de 2 semaines.” Ambulatoire : Comment Gustave Roussy prévient les effets indésirables graves avec le télésuivi Repenser l’ensemble de ses activités recherche Gustave Roussy a également réaffirmé son ambition de développer une recherche interdisciplinaire et collaborative. C’est tout l’enjeu du Paris Saclay Cancer Cluster que Gustave Roussy a cofondé avec l’Inserm, l’Institut Polytechnique de Paris, l’Université Paris-Saclay et Sanofi, et dont les statuts ont été déposés en décembre et devraient être publiés au Journal Officiel cette semaine. Par ailleurs, Gustave Roussy a lancé 10 grands programmes médicaux-scientifiques, portant sur des sujets dédiés (le microbiote, IA, pédiatrie, traitements locaux, PRISM, Interception, compréhension des résistances aux traitements, les mécanismes d’action des nouvelles drogues, programme après-cancer…) comme autant de jalons qui serviront à apprécier l’avancée du plan stratégique 2030. “Aujourd’hui notre conviction est que cette recherche doit conduire à une valorisation des découvertes des chercheurs de Gustave Roussy”, a indiqué le Pr Barlesi, rappelant que l’institut avait créé 11 start-up qui avaient levé au total plus de 300 M€ depuis leur création. Unicancer crée une infrastructure numérique nationale pour accélérer la recherche Modélisation du cancer et médicaments imprimés en 3D Le fil rouge du plan stratégique 2030 de Gustave Roussy porte sur l’ultrapersonnalisation du suivi du patient. Cela se traduit à deux niveaux : mieux comprendre en amont le cancer et assurer un suivi sur-mesure à chaque patient. Ainsi, sur le modèle de ce qui existe dans l’industrie, Gustave Roussy vise aujourd’hui à modéliser le cancer. “Une modélisation qui sera à la fois in vitro mais aussi ex vivo (avec le programme des organoïdes) et in silico. Nous voulons dans le cadre du programme PRISM être capable de modéliser des pathologies cancéreuses, les mécaniques de résistances et comprendre le plus facilement possible comment les contourner.” Les organoïdes sont de mini-organes fabriqués à partir de vraies cellules humaines. Ils permettent de guider le choix d’un traitement, avec la plus forte probabilité de réponse du patient. Pour ce programme, Gustave Roussy s’est associé à la start-up SEngine Precision Medicine. Le Pr Barlesi a également rappelé la volonté de Gustave Roussy de développer des médicaments sur-mesure grâce à l’impression 3D. L’institut a d’ailleurs signé un partenariat avec FabRx, une start-up de biotechnologie, pour créer des comprimés personnalisés, imprimés en 3D, combinant plusieurs principes actifs dans le cadre de la prise en charge de patientes atteintes d’un cancer du sein localisé. Objectif : développer un seul comprimé associant la molécule anti-cancéreuse et le traitement contre les effets secondaires, pour améliorer les taux d’adhésion au traitement et le bien-être des patientes. Ces comprimés seront testés dans une étude clinique multicentrique pilotée par Gustave Roussy pour évaluer l’efficacité, l’acceptabilité et l’adhésion au traitement par rapport à la prise en charge classique. Le jumeau numérique, prochaine révolution de la R&D ? Faire de Gustave Roussy un “smart hospital” Le dernier axe de la stratégie de Gustave Roussy porte sur les infrastructures elles-mêmes et les services numériques qui y seront associés. D’ici 2030, l’institut va ainsi investir 17 M€ pour la construction de son Centre ambulatoire qui devrait voir le jour en 2025-2026, 54 M€ pour la construction de son Centre de diagnostic rapide (qui intégrera aussi le programme de prévention, le programme Interception, une pharmacie rénovée), attendu début 2027 et 160 M€ pour le Centre de recherche, également attendu début 2027. “Nous réorganisons l’ensemble de nos unités pour leur donner plus de cohérence et pour avoir des unités modernisées, entièrement digitalisées, au service des patients.” Gustave Roussy dispose déjà d’un solide portefeuille d’outils numériques. L’Institut a notamment signé en avril 2021 avec Rofim et Enovacom pour intégrer une plateforme de télémédecine, avec Honestica en mars 2021 pour sa solution de messagerie sécurisée et avec Nouveal e-santé pour son portail patient en octobre 2020. Sandrine Cochard AlgorithmescancerDiagnosticGustave RoussyHôpitalimpression 3DIntelligence ArtificielleOutils numériquesParcours de soinsRecherche Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Une seconde levée de fonds de 40 M€ pour Resilience Une série A de 20 M€ pour SeqOne Genomics Dossier Le jumeau numérique, prochaine révolution de la R&D ? Entretien Amaury Martin (Institut Curie) : "Les start-up issues de l’Institut Curie ont levé 148 M€ en 2021"