Accueil > Parcours de soins > Les chiffres de la téléconsultation au troisième trimestre 2021 Les chiffres de la téléconsultation au troisième trimestre 2021 Selon le baromètre exclusif du GERS Data pour mind Health, les consultations à distance représentent environ 3% en médecine générale. Chez les spécialistes, la pratique se maintient chez les psychiatres, les endocrinologues et les pédiatres. On fait le point avec Baptiste Mortgat, directeur marketing de GERS Data. Par Sandrine Cochard. Publié le 06 octobre 2021 à 5h00 - Mis à jour le 06 octobre 2021 à 9h47 Ressources Le nouveau baromètre exclusif du GERS Data pour mind Health montre une très légère baisse de la téléconsultation chez les généralistes au deuxième trimestre (3% contre 4% au deuxième trimestre et 6% au premier). “Nous sommes revenus au niveau du mois d’août 2020. On voit le même équilibre entre le nombre de téléconsultations au regard du nombre de consultations”, note ainsi Baptiste Mortgat, directeur marketing de GERS Data. Or, selon lui, avoir un mois d’août 2021 similaire au mois d’août 2020 est un bon indicateur. “Cela démontre un usage stable d’une année sur l’autre malgré les replis ponctuels observés au cours de l’année. On est vraiment sur une tendance qui se stabilise.” Dans le détails, plusieurs indicateurs semblent pencher pour un ancrage de la téléconsultation dans les usages des médecins sur le long terme. [Data] L'évolution de la téléconsultation en France La téléconsultation s’ancre dans la vie “normale” Du côté des spécialistes, le baromètre confirme les disparités déjà observées en avril et en juin 2021. Les psychiatres, les pédiatres et les endocrinologues restent les médecins ayant le plus adopté la téléconsultation. Lissée sur la période comprise entre le mois d’août 2020 et le août 2021, l’usage de la téléconsultation grimpe même à 14% pour les psychiatres. Un chiffre qu’il convient de souligner puisque depuis l’été 2020, la population vit à un rythme normal, sans confinement (hormis en novembre 2020). “Le numérique et l’intelligence artificielle vont contribuer à faire évoluer le diagnostic des maladies, mais aussi la prise en charge des patients. Un bel exemple est la télémédecine, qui a fait un bond en avant avec la crise sanitaire”, estimait ainsi le Pr Sonia Dollfus du CHU de Caen, lors de la 2ème journée des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, le 28 septembre 2021. Là encore, les usages varient en fonction des spécialités. La téléconsultation reste très limitée chez les neurologues, pneumologues, gynécologues, gastro-entérologues, rhumatologues et cardiologues, qui affichent des taux d’usage compris entre 1% et 2% depuis septembre 2020. Les médecins les plus jeunes s’emparent de la téléconsultation Dans son baromètre exclusif pour mind Health, GERS Data a choisi d’isoler une autre variable, éloquente : l’usage de la téléconsultation en fonction de l’âge des médecins. Sans surprise, les plus jeunes recourent davantage à la téléconsultation : 93% des médecins généralistes de moins de 40 ans (contre 77% des plus de 60 ans), 100% des psychiatres de moins de 40 ans (contre 62% des plus de 60 ans) et 78% des gynécologues de moins de 40 ans (contre 50% des plus de 60 ans), selon des données issues du panel THIN (base de donnée en vraie vie). “Comme on pouvait s’y attendre, les praticiens les plus jeunes sont ceux qui ont tendance à téléconsulter le plus. Ce sont des digital natives qui sont à l’aise avec ces outils… Cela va vraiment conditionner l’avenir de la téléconsultation. On imagine mal ces jeunes médecins, qui ont adopté de manière assez forte la téléconsultation, la délaisser petit à petit. Leur carrière va inclure de la téléconsultation. C’est une tendance de fond intéressante à regarder et qui va contribuer à une augmentation des usages de la téléconsultations à moyen et long terme”, avance Baptiste Mortgat. Il semble donc que la téléconsultation soit en passe de trouver sa vitesse de croisière. Comme le résume l’expert : “Les équilibres sont plus ou moins trouvés dans les différentes spécialités.” Méthodologie GERS Data est une filiale de Cegedim en charge du recueil et de traitement des données de santé au sein du groupe Cegedim. Elle est composée d’une équipe de plus de 60 personnes réparties notamment entre les activités commerciales, institution, étude et services clients. GERS Data remonte les données de différentes bases : hospitalières (StatHop), de prescription (THIN, sélectionnée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour le suivi de l’analyse de la prescription par les médecins généralistes et spécialistes, indique GERS Data) et d’achat et de distribution des officines (Sell In, SOG Now, SOG Early, Sell Out et GERS Rupture). David Syr, directeur général adjoint, estime à plusieurs millions le nombre de données recueillies chaque jour. Outre les chiffres pour la France, GERS Data collecte les données pour le Royaume-Uni, la Roumanie, l’Espagne et la Belgique. L’Italie et l’Allemagne devraient les rejoindre prochainement, indique le directeur général adjoint. Pour sa base de données THIN, Cegedim indique qu’il s’agit de données anonymisées émanant de plus de 56 millions de patients sur sept pays européens. Sandrine Cochard Outils numériquesPsychiatrietéléconsultationTélémédecine Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Entretien Jean-François Pomerol (TRIBVN Healthcare) : "Nous voulons être l’Outlook du pathologiste" Dossier [Étude exclusive mind Health] Quels industriels se sont le plus emparés des technologies numériques dans leurs essais cliniques ? analyses PLFSS 2022 : quelles pistes pour la généralisation de la télésurveillance médicale ? Rentrée de la e-santé : quel avenir pour la télésanté ?