L’Institut Curie dévoile son programme d’incubation

Quatre ans après la mise en place d’une stratégie de valorisation et de partenariats industriels et deux ans après le création du pôle start-up, Amaury Martin, directeur valorisation et partenariats de l’Institut Curie, s’est satisfait d’un bilan et d’“indicateurs de croissance traduisant une dynamique de fond”, lors d’une conférence de presse le 30 mars 2021. Il s’est également réjouit que l’Institut Curie soit dorénavant “identifié comme un centre de premier plan au niveau européen capable de transformer l’innovation en succès entrepreneuriaux”. Depuis 2002, 27 start-up ont été créées, dont 11 ces cinq dernières années, avec un taux de survie à 5 ans atteignant 95 %. Plus de 256 M€ de fonds privés ont été levés et le chiffre d’affaires cumulé généré par ces sociétés est supérieur à 160 M€. Plus de 50 produits et services ont été mis sur le marché et 224 emplois ont été créés. Le portefeuille se compose “de medtech (8 %), digital healthtech (17 %), d’instruments (17 %), de services (4 %) et de biotechnologies et biopharma (54 %)”. “L’Institut Curie souhaite favoriser la création de sociétés pour porter le développement de ses travaux vers des applications concrètes pour les patients, a indiqué le Pr Alain Puisieux, directeur du Centre de recherche de l’Institut Curie. Ce programme d’incubation est un élément clé de cette stratégie”.

Un programme adapté aux chercheurs de l’Institut

Ledit programme vise à favoriser le transfert des technologies développées au sein de l’Institut Curie via la création de start-up. Il permet la maturation de projets innovants à travers la mise à disposition de services, orientés sur les premières étapes de la structuration de la future entreprise : de la détection jusqu’à la création de l’entreprise et son suivi. “Dans le modèle mis en place, les chercheurs sont cofondateurs des entreprises créées mais nous ne souhaitons pas, sauf exception, que le chercheur soit CEO de la société. Son expertise en fait un des actionnaires principaux mais ce n’est pas un homme d’affaires donc nous identifions le binôme parfait pour porter l’entreprise vers l’avenir”, a expliqué Amaury Martin. Ce dernier a notamment insisté sur la personnalisation de l’accompagnement des chercheurs leur permettant de se lancer dans les meilleures conditions afin d’éviter quelques-unes des principales raisons d’échec des start-up, comme l’absence de marché ou de modèle économique. Il a par ailleurs mis l’accent sur la proximité et la confiance entre les équipes qu’offre l’écosystème de l’Institut, permettant l’interaction quotidienne entre médecins et chercheurs, aboutissant à l’identification de pistes prometteuses et surtout un accès privilégié aux données. “Ce sont les talents RH qui comptent, nos chercheurs sont parmi les meilleurs, donc les transferts de technologies réussissent. Par proximité avec les médecins, nous validons des intuitions sur un champ médical, le marché est donc facile à identifier”, a ajouté Amaury Martin.

Selon une approche qualifiée de “360°” intégrant sous mandat unique Inserm, CNRS et Universités “le chercheur a un seul interlocuteur vers qui se tourner, c’est clair, lisible donc rapide”, a indiqué Amaury Martin. L’accompagnement comprend aussi la gestion de la propriété intellectuelle, un soutien interne à la maturation, une dynamique de recherche partenariale soutenue par le Carnot Curie Cancer, l’incubation de start-up et une entrée systématique au capital des sociétés. Une approche qualité est revendiquée. “Un projet n’est pas créé s’il n’est pas suffisamment mûr et financé”, a affirmé Amaury Martin. Huit projets sont actuellement en incubation, dont une création [de société] “imminente” dans les semaines à venir et deux dans l’année.

Alain Puisieux a conclu la conférence en insistant sur l’excellence de la recherche fondamentale et l’interdisciplinarité, dont proviennent selon lui, l’originalité et l’innovation.