Volta Medical élue meilleure start-up lors des prix Galien USA

Qu’est-ce que représente pour vous le prix Galien et qu’en espérez-vous ?

C’est un prix prestigieux et nous étions en concurrence avec 64 autres start-up parmi lesquelles des medtech et biotech importantes. Nous ne nous attendions pas à recevoir un tel prix. Cela va nous offrir une belle visibilité, mais c’est aussi et surtout la reconnaissance d’un travail de 6 ans mené par toutes nos équipes. Comme pour les biotech, les medtech doivent travailler longtemps avant de voir l’impact réel de leur technologie sur la vie des patients. Pour nous, ce prix est donc un bel encouragement. 

C’est aussi un prix décerné aux Etats-Unis, qui est un potentiel marché pour vous…

Les Etats-Unis représentent en effet notre plus grande opportunité en termes de marché. Aussi, dès le début, nous avons construit Volta Medical comme une entreprise biculturelle, avec un pied en France et l’autre aux Etats-Unis. Parmi nos 90 salariés, 20 travaillent aux Etats-Unis. Une partie de notre top management se trouve aussi outre-Atlantique. Ce prix, qui est français à l’origine mais qui a pris tout son essor aux Etats-Unis (cf. encadré), ressemble bien à notre entreprise. 

Qu’est-ce qui a séduit les membres du jury de la Fondation Galien ? 

Une première chose est l’impact potentiel de la technologie. La fibrillation atriale est l’arythmie cardiaque la plus fréquente dans le monde, avec une incidence en forte croissance en termes de prévalence. Aujourd’hui, 35 millions de patients dans le monde sont atteints de fibrillation atriale et les taux de succès chez ces patients sont encore faibles. 

Beaucoup d’entreprises se concentrent sur l’efficience, c’est-à-dire sur la capacité à accomplir une procédure ou un acte plus rapidement. Notre impact se situe plutôt sur le taux de succès chez les patients. Cela signifie que l’utilisation de notre outil d’aide au diagnostic va se traduire par un taux de récurrence de l’arythmie plus faible. En somme, moins de patients vont rechuter. 

Aussi, notre entreprise montre les promesses du machine learning en cardiologie interventionnelle. Chaque procédure non exploitée est aujourd’hui une occasion manquée d’apprendre. Des gigabytes de données sont générées à chacune de ces procédures qui, parce que ce sont des données procédurales, ne sont pas exploitées. Nous pensons qu’en exploitant ces données, nous allons in fine pouvoir améliorer le traitement des patients.  

À quel stade de développement se trouve votre solution logicielle VX1, basée sur l’IA ?

Nous sommes encore en phase d’étude clinique, même si nous avons les autorisations de mise sur le marché. Nous avons deux études cliniques de grande ampleur en cours.

La première étude, randomisée, porte sur des patients atteints de fibrillation atriale persistante. Les résultats paraîtront au deuxième trimestre de l’année prochaine. Cette étude implique une trentaine de centres et 374 patients et c’est à ce jour l’une des plus ambitieuses, en termes de méthodologie, sur la fibrillation atriale. Une autre étude porte sur les patients qui ont déjà eu une première ablation qui a échoué et qui reviennent pour une seconde ablation. Cette seconde étude paraîtra un an après, en 2025. 

Quand pensez-vous passer à la commercialisation de votre logiciel ?

A la suite de la parution de l’étude randomisée, nous ferons à l’été prochain une transition vers une phase commerciale. Nous sommes en train de nous y préparer, tant au niveau des équipes que du business model que nous affinons.