Les organisations professionnelles s’emparent du numérique

Révolution numérique, big data, intelligence artificielle… ont pris une place prépondérante dans les journées annuelles des organisations professionnelles depuis septembre 2018. Dernières en date, les 7es rencontres du G5 Santé qui se sont tenues le 23 octobre 2018 à Paris. Le cercle de réflexion qui rassemble huit entreprises françaises (Biomérieux, Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier et Théa) a ainsi consacré deux tables rondes au sujet du numérique. En septembre, le 11, le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem) a placé ses 6es rencontres du progrès médical sur le thème du “numérique en santé : révolution ou évolution” tandis que le 14, au cours de Pharmacité, le Leem (Les Entreprises du médicament) s’interrogeait sur l’hyper-personnalisation, l’évaluation face au défi de l’innovation ou encore les promesses de l’intelligence artificielle.

Débloquer le pilotage des données

“Quelles améliorations majeures signifie la révolution numérique ?”, interroge Olivier Laureau, président du groupe Servier au G5 Santé. Quelques pistes ont ainsi été esquissées. Jean-Marc Aubert, directeur de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques au ministère de la Santé et nommé récemment pour piloter le Health data hub, estime qu’elle va apporter “énormément de données nouvelles” et que les usages de ces données seront “tellement nombreux”. Sur la question des données, Emmanuel Bacry, directeur de recherche au CNRS, qui a notamment travaillé sur les données du SNDS (lire l’étude de cas de mind Health), anticipe les évolutions autour de l’intelligence artificielle, des nouvelles infrastructures d’ordinateur, les nouvelles méthodes statistiques…

Au Snitem, David Gruson, président d’Ethik-IA, estime que, sur le pilotage des données, “nous sommes dans un moment où toutes les ressources ne sont pas encore utilisées, capitalisées et où il existe une attente forte de débloquer le système”. A Pharmacité du Leem, Gilles Wainrib, d’Owkin, pointe “l’enjeu de pouvoir travailler sur l’ensemble de ces données, mieux les comprendre et mieux les associer”. Et, toujours sur le sujet des données, à la question d’identifier les axes prioritaires à mettre en œuvre pour les industries de santé, Emmanuel Bacry propose de “régler tous les problèmes de gouvernance des données au sein des entreprises” et de ne pas sous-estimer “la phase de nettoyage”.

Un besoin de travailler ensemble

Si les sujets techniques ont été abordés, les différents acteurs ont également tenté de réfléchir à des façons de travailler ensemble. “Pour que 2030 ne soit pas la guerre des data, il faut être capable de passer à la coconstruction”, conseille Laurence Comte-Arassus, présidente de Medtronic France au Snitem. De son côté, au G5 Santé, Pierre Leurent, directeur général de Voluntis, appelle à mettre en place des “partenariats vertueux”, avec “des complémentarité d’expertises, de ressources…” Il souligne par ailleurs : “aujourd’hui, le contexte politique est assez favorable. Nous avons une opportunité de créer des espaces de construction commune.”